L'armée libanaise et sa branche de renseignements ont renforcé les mesures de sécurité autour du périmètre du camps desr réfugiés palestiniens Ain al-Hilweh à la ville libanaise du sud Sidon ainsi que et ses entrées, et ce en réponse aux inquiétudes croissantes impliquant le camp.
Les mesures surviennent après que les services de sécurité libanaises ont obtenu des informations sur des complots terroristes concoctés à l'intérieur du camp et une augmentation du nombre de sympathisants avec « l'Etat islamique en Irak et au Levant » (EIIL) là-bas.
Selon les rapports des médias locaux, entre 30 et 45 résidents du camp ont prêté le serment d'allégeance à l'EIIL, et des dizaines ont voyagé à al-Raqqa, la capitale syrienne autoproclamée du groupe, pour combattre dans ses rangs.
Ces développements ont poussé le directeur de renseignements de l'armée dans le sud du Liban, le général de brigade Khodr Hammoud, le 18 juillet à mettre en garde les chefs de factions islamistes et palestiniens de la présence d'infiltrés de l'EIIL dans le camp.
La sécurité du camp
Le général de brigade retraité Naji Malaeb, un expert en stratégie militaire, a minimisé la croissance de l'EIIL et le Front Al-Nosra (FAN) parmi la population du camp.
« La situation en Syrie ne concerne pas la population du camp, dont la plupart sont sous la bannière de leurs propres factions palestiniennes », dit-il à Al-Mashareq. « Cependant, les sympathisants avec ces deux groupes peuvent être trouvés parmi les palestiniens qui sont venus de camps de [réfugiés] en Syrie et en Irak.»
Même si un nombre de sympathisants de l'EIIL et du FAN peuvent exister dans le camp, dit Maleab, « la sécurité dans le camp est sous contrôle. L'armée et les services de sécurité et les factions [palestiniennes] surveillent la sécurité et œuvrent pour garder la situation à l'intérieur [du camp] sous contrôle ».
« La coordination entre toutes les services libanais de [sécurité] et les agences à l'intérieur du camp est soutenue et robuste », dit-il. « Les autorités [des deux côtés] comprennent parfaitement la délicatesse de la situation et elles la contrôlent d'une manière qui la rend non propice à la croissance du phénomène de l'EIIL. »
Qasim Qaseer, un expert des groupes extrémistes islamistes, a indiqué que les rapports relatifs à la présence de partisans de l'EIIL et du FAN dans le camp sont vrais.
« Le bruit court qu'ils planifient des opérations suicides et des explosions pour faire finalement exploser la sécurité dans le camp et créer une crise à Sidon », dit-il.
« Les agences de sécurité libanaises et les factions palestiniennes prennent cette affaire au sérieux », explique-t-il.
Les cellules dormantes
Qaseer a précisé qu'il n'y a pas d'indication exacte quant au nombre d'éléments de l'EIIL au camp, mais le danger « ne réside pas dans leur nombre mais le type d'attaques suicides qu'ils planifient » et autres types d'affrontements, qui peuvent provoquer le chaos dans le camp.
L'autre menace, selon Qaseer, est la mise en relation potentielle de « l'intérieur du camp sans les zones externes tout le long de la route côtière de Sidon à Beyrouth, vu la présence de cellules dormantes dans un nombre de villes côtières, en particulier à al-Naemeh et ses environs et al-Ouzai, où des membres de cellules dormantes de l'EIIL ont été arrêtés quelques jours auparavant ».
Les agences de sécurité libanaises, dit-il, ont intercepté des communications entre des extrémistes dans le camp et al-Raqqa, et « conclu qu'il y a une activité croissante de cellules dormantes liées à l'EIIL ».
Cependant, la sécurité à l'intérieur du camp « est sous contrôle des forces de sécurité libanaises stationnées à ses entrées, en coordination totale avec les factions qui sont à l'intérieur », dit-il.