Réfugiés

Soulagement des réfugiés syriens après la reprise de l'approvisionnement en eau d'al-Roukban par la Jordanie

Par Abada Salameh à Amman

Des réfugiés syriens font la queue devant des citernes pour recevoir de l'eau dans le camp d'al-Roukban. [Photo fournie par le conseil tribal de Palmyre et tirée de la page Facebook de Badia]

Des réfugiés syriens font la queue devant des citernes pour recevoir de l'eau dans le camp d'al-Roukban. [Photo fournie par le conseil tribal de Palmyre et tirée de la page Facebook de Badia]

Les réfugiés syriens bloqués au passage frontalier d'al-Roukban entre la Jordanie et la Syrie ont exprimé leur soulagement après la reprise par la Jordanie de la fourniture d'eau dans ce camp, même s'ils souhaitent une assistance supplémentaire.

La Jordanie avait bouclé la région et l'avait déclarée zone militaire au lendemain d'un attentat suicide de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL), le 21 juin, qui avait tué sept soldats jordaniens et en avait blessé treize autres dans un poste avancé situé à proximité de ce camp.

Le royaume a repris l'approvisionnement en eau début juillet, selon les autorités et les réfugiés habitant ce camp.

Un responsable de l'UNICEF, qui a souhaité garder l'anonymat, a déclaré au quotidien Jordan Times que ce camp était approvisionné en eau en coopération avec les autorités jordaniennes, et que les fournitures d'eau se poursuivraient.

Chaque réfugié reçoit cinq à six litres d'eau par jour, a-t-il précisé.

Ce camp improvisé, qui abrite près de 85 000 réfugiés syriens originaires pour la plupart de Deir Ezzor, d'al-Raqa et d'al-Hasakeh, se trouve dans la zone tampon aride entre la Jordanie et la Syrie.

Des conditions dans le camp « très difficiles »

Mohsen Abdoullah, réfugié syrien qui vit dans ce camp avec sa femme et ses quatre enfants, a expliqué que par suite de l'interruption de l'approvisionnement en eau, de nombreux réfugiés avaient été contraints de retourner en territoire syrien.

Mais après la reprise de la fourniture, le nombre de ces réfugiés quittant le camp a diminué, a-t-il ajouté.

« Nous remercions la Jordanie, bien que la quantité d'eau que nous recevons ne soit pas suffisante, parce que le nombre de réfugiés dans ce camp est très élevé », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Nous remercions la communauté internationale et la Jordanie d'avoir augmenté les rations d'eau, parce que les conditions de vie dans ce camp sont très difficiles », a-t-il précisé.

Mohammed Bilal, un autre réfugié syrien vivant dans le camp avec trois de ses enfants et d'autres proches, a expliqué que les conditions de vie sont difficiles, mais que retourner en Syrie n'est pas encore une option à ce stade.

« Les routes ne sont pas sûres si nous voulons rentrer en Syrie », a-t-il expliqué à Al-Mashareq. « Au vu de la situation actuelle, nous avons très peur de retourner en Syrie. Nous espérons pouvoir entrer en Jordanie après avoir été déplacés de nos maisons. »

Bilal a expliqué que certains réfugiés étaient obligés de boire l'eau de sources proches pour pallier le déficit de la fourniture d'eau.

« Nous avons été soulagés lorsque la Jordanie a repris le réapprovisionnement en eau », a-t-il indiqué, demandant aux autorités d'augmenter les quantités « parce que nous sommes dans une région désertique et la chaleur est oppressante ».

« Nous avons besoin de plus d'eau pour améliorer l'hygiène dans le camp », a-t-il déclaré, ajoutant qu'ils ont également besoin de plus de nourriture et de médicaments.

Le travail des organisations humanitaires

Les réfugiés au camp d'al-Roukban reçoivent actuellement chaque jour six à douze citernes d'eau, ou six litres cubes d'eau, a expliqué à Al-Mashareq un travailleur humanitaire travaillant pour Relief International en Jordanie.

Cet humanitaire, qui a souhaité conserver l'anonymat, a expliqué que la quantité d'eau fournie au camp allait augmenter prochainement, et que la Jordanie envisage de fournir aux réfugiés de la nourriture pour un mois, jusqu'à ce qu'une solution pour une fourniture régulière de l'aide soit trouvée.

Mohammed al-Momani, porte-parole du gouvernement jordanien, avait déclaré fin juin que la responsabilité des réfugiés syriens sur la frontière nord de son pays ne reposait pas sur les seules épaules de la Jordanie, mais sur celles de la communauté internationale dans son ensemble.

« Les organisations internationales doivent trouver le moyen de les aider », avait-il déclaré en réponse aux demandes formulées par Amnesty International que la Jordanie laisse ces réfugiés syriens entrer sur son territoire.

« La Jordanie travaillera et coopérera avec ces organisations, mais sa sécurité et sa stabilité passent avant toute autre considération », avait-il déclaré.

Quelque 657 433 réfugiés syriens se sont inscrits auprès du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies en Jordanie.

Parmi eux, 516 078 vivent dans des villes et des villages dans le pays, le reste dans des camps de réfugiés, a expliqué Mohammed al-Hawari, porte-parole officiel du HCR en Jordanie.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500