Terrorisme

Les banques libanaises combattent le financement du terrorisme

Nohad Topalian à Beyrouth

La banque centrale du Liban a mis en place les moyens pour protéger le système financier libanais, renforcer son immunité et réaffirmer la réputation financière du Liban à la suite d'une attaque survenue le 12 juin contre une banque à Beyrouth. [Nohad Topalian / Al-Shorfa]

La banque centrale du Liban a mis en place les moyens pour protéger le système financier libanais, renforcer son immunité et réaffirmer la réputation financière du Liban à la suite d'une attaque survenue le 12 juin contre une banque à Beyrouth. [Nohad Topalian / Al-Shorfa]

Les banques libanaises continuent de se conformer à une directive de la banque centrale du Liban relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a indiqué l'association des banques du Liban (ABL).

Cela est intervenu le lendemain de l'explosion du 12 juin devant le siège de la banque BLOM à Beyrouth, l'une des plus grandes banques du pays.

L'attaque a été largement considérée comme une tentative de réprimander le secteur bancaire pour sa conformité avec les lois contre le financement du terrorisme, en particulier l'imposition de sanctions contre les institutions qui se livrent à des transactions avec le Hezbollah.

Ces sanctions ont conduit à la fermeture de 100 comptes bancaires liés à des membres du groupe, a déclaré le gouverneur de la Banque centrale Riad Salameh.

Lors d'une réunion extraordinaire tenue le 13 juin, l'ABL a publié une déclaration dénonçant l'attaque, la qualifiant de "coup dirigé au secteur bancaire entier, et vise à affaiblir la stabilité économique".

"L'ABL a confirmé que les banques fonctionnent selon les meilleures pratiques professionnelles et en fonction des réglementations en vigueur sur les marchés internationaux, et sont également soumises aux lois libanaises appliquées et les dispositions des circulaires de la banque centrale afin de préserver les intérêts de tous les Libanais", indique le communiqué.

Le gouvernement et les banques travaillent ensemble

Le 13 juin, le premier ministre Tammam Salam a rencontré Salameh ainsi que le chef de l'ABL Joseph Torbey et le ministre des Finances Ali Hassan Khalil.

Le gouvernement et le secteur bancaire ont convenu d'appuyer les mesures visant à protéger le système financier.

Khalil a affirmé sa "confiance dans les mesures prises par la banque centrale à la fois localement et à l'échelle internationale pour protéger le système financier libanais, renforcer son immunité et réaffirmer la réputation financière du Liban".

Prenant la parole devant le conseil d'administration de l'ABL, Salameh a déclaré que l'attaque "n'affectera pas les circulaires émises par la banque centrale, qui remplit son rôle dans l'intérêt du Liban", a rapporté le journal al-Mustaqbal.

Salameh a déclaré que les banques sont conformes avec les normes qui interdisent toute "transaction avec des noms contenus sans la liste d'OFAC" - une référence aux directives d'avril émises par le bureau de contrôle des avoirs étrangers du département américain du Trésor.

"Les banques doivent coordonner avec la commission de contrôle des banques en ce qui concerne les comptes condamnés qui doivent être liquidés et fermés, alors que les comptes qui sont soupçonnés doivent être renvoyées à la commission spéciale d'enquête", a-t-il dit.

Les banques adhèrent aux normes strictes

"Ce n'est pas la première fois que les banques libanaises se sont adaptées aux normes financières les plus strictes, vu que depuis 2001, les banques se sont engagées à mettre en œuvre la loi relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et les lois internationales subséquentes émises jusqu'à ce jour", a déclaré l'ancien ministre des Finances Jihad Azour.

"Le non-respect par le Liban expose les banques à des pertes qui peuvent aller jusqu'à la fermeture de leurs comptes dans les banques correspondantes", a-t-il déclaré à Al-Shorfa.

Les banques mettent en œuvre les circulaires qu'elles reçoivent pour protéger leur stabilité et la stabilité des déposants, ajoute Azour.

Les mesures prises par les banques protègent le Liban et sa réputation financière dans le monde, a-t-il dit.

La mise en œuvre de la loi n° 44 de novembre 2015 relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est en vigueur, a-t-il dit, notant que cela "immunise le Liban et ses banques contre toute action punitive qui peut être prise contre lui, ses banques et son économie".

Assécher les ressources du terrorisme

"Les banques après l'attaque, comme elles l'étaient avant, resteront engagées dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, l'assèchement de ses ressources, et la mise en œuvre de la loi américaine imposant des sanctions sur le Hezbollah", a déclaré Kawthar al-Hanbouri, rédactrice-en-chef d'un site économique.

Elle faisait référence à la loi internationale sur la prévention de financement du Hezbollah en vigueur depuis 2015 (H.R. 2297) adoptée par le congrès américain le 18 décembre 2015.

"Le secteur bancaire restera fort, la stabilité monétaire se poursuivra, la livre libanaise restera stable et ni les investisseurs ni les déposants ne perdront confiance en le secteur bancaire", a-t-elle dit à Al-Shorfa.

Al-Hanbouri dit que la confiance dans le secteur bancaire reste stable étant donné que le secteur a prouvé sa robustesse en dépit de l'instabilité politique et sécuritaire au Liban.

Le secteur a amélioré ses performances malgré le ralentissement économique au cours des cinq dernières années, a-t-elle précisé.

Les avoirs des banques commerciales ont totalisé 188 milliards dollars à la fin du mois d'avril, a-t-elle ajouté, tandis que les dépôts du secteur privé se sont élevés à 153 milliards dollars- trois fois la taille de l'économie libanaise.

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