Des instructions ont été données aux imams à travers le Yémen pour prêcher un message de réconciliation et de tolérance durant ce mois de Ramadan et avertir leurs congrégations contre les dangers de l'extrémisme, a annoncé le ministère des biens religieux et de l'orientation.
Dans une lettre directive publiée le 5 juin, le ministère a appelé les mosquée à travers le pays à promouvoir l'unité nationale au cours du mois sacré et à sensibiliser les gens sur les dangers de l'extrémisme et du terrorisme.
Les directives du ministère, destinées à consolider les efforts de sensibilisation, surviennent à un moment crucial, a fait savoir le directeur général de la prédication et de l'orientation au ministère Cheikh Jabri Ibrahim.
Ce mois a une place spéciale pour les yéménites comme saison de réconciliation et de renonciation à l'idéologie extrémiste qui conduit à des actes de terrorisme, une idéologie qui est étrangère à la nature de l'Islam comme religion de paix, a-t-il précisé à Al-Shorfa.
Les directives du ministère appellent également toutes les mosquées à fixer une heure précise pendant la prière du soir et de l'aube conformément à la Grande mosquée de Sanaa pour assurer une expérience unifiée pour tous les musulmans yéménites.
Ils soulignent « l'importance de la réconciliation et de la tolérance en vue d'atteindre la sécurité, la stabilité et la justice pour tous les yéménites », a dit Ibrahim, ainsi qu'exhorter les gens à aider les personnes déplacées à l'intérieur du pays et celles qui sont dans le besoin.
Les directives appellent aussi à la sensibilisation sur les dangers du terrorisme et l'importance des mesures antiterroristes, a-t-il précisé.
Les groupes extrémistes ne représentent pas l'Islam
Le Ramadan est une saison de pénitence, de retour à Dieu et d'introspection, a dit Qais al-Tal, prêcheur à la mosquée al-Jalal au quartier administratif à Sanaa.
« Le rôle du prêcheur dans les sermons de vendredi est de guider les gens et d'unifier les rangs et les positions », indique-t-il à Al-Shorfa.
Les prédicateurs peuvent appeler les gens à la réconciliation et à la tolérance pour la stabilité du pays, a-t-il ajouté, et à renforcer l'unité nationale.
Ils peuvent aussi appeler à la renonciation à l'idéologie extrémiste, qui peut mener à la violence qui peut être catastrophique pour le pays et ses citoyens, a-t-il dit.
L'idéologie extrémiste a donné naissance aux groupes armés tels qu'Al-Qaïda et « l'Etat Islamique en Irak et au Levant » (EIIL), a-t-il dit.
« Ces groupes et organisations ne représentent pas l'Islam, et leurs crimes au nom de l'Islam les représentent eux seulement et ne représentent pas la religion », a indiqué al-Tal.
De tels groupes sont étrangers à la culture du peuple yéménite, a-t-il souligné.
Les pupitres des mosquées peuvent promouvoir l'unité nationale
Les sermons de la prière du vendredi offrent une plateforme cruciale capable d'unifier les yéménites contre l'extrémisme, particulièrement à la lumière de la guerre en cours, a précisé l'analyste politique Nayef Haidan à Al-Shorfa.
Les directives du ministère sont importantes, a-t-il dit, en particulier à « appeler les prêcheurs à sensibiliser la société sur les dangers du terrorisme et de la violence et les mesures préventives dans le cadre de la famille et la mosquée ».
La nature religieuse et conservatrice de la société yéménite rend les « fidèles plus réceptifs au message de la mosquée », a-t-il ajouté.
« Le peuple yéménite a souffert du terrorisme et de l'extrémisme suite aux opérations terroristes qui ont frappé les civils et les fidèles dans les mosquées à travers le pays », a dit Haidan.
La pirede ces opérations était la vague d'attentats terroristes à Sanaa qui avaient secoué le pays la veille du Ramadan l'année dernière, a-t-il dit.
« Pour cette raison, tout le monde, pas seulement les prêcheurs dans les mosquées, doivent jouer leur rôle dans la lutte contre l'idéologie extrémiste ».