Économie

Le Liban s'engage de soutenir la lutte contre le financement du terrorisme

Nohad Topalian à Beyrouth

Le gouverneur de la banque centrale du Liban Riad Salameh a déclaré que la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est une priorité pour le Liban. [Photo de l'agence de presse nationale]

Le gouverneur de la banque centrale du Liban Riad Salameh a déclaré que la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est une priorité pour le Liban. [Photo de l'agence de presse nationale]

Le Liban continue de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme en dépit de tous les défis, a déclaré le gouverneur de la banque centrale du Liban Riad Salameh lors d'un récent atelier tenu à Beyrouth.

" La mise en œuvre des normes internationales dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme est une priorité pour nous, car elle protège notre société et notre économie et améliore la sécurité de notre secteur financier et bancaire ", a déclaré Salameh lors de l'atelier organisé le 23 mai.

En février, le groupe d'action financière international (GAFI) a annoncé que le Liban remplit toutes les conditions nécessaires à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, et qu'il n'a plus besoin de suivi ou de nouvelles mesures.

Le GAFI, un organisme regroupant 32 nations établi en 1989, avait placé le Liban et 22 autres pays sur sa liste de surveillance en octobre 2015.

Le retrait du Liban de la liste vient après que le parlement ait approuvé en novembre la loi sur l'adhésion du Liban à la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme, et la modification de la loi anti-blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Application du droit de financement anti-terroriste

La nouvelle loi criminalise le financement des activités des combattants terroristes étrangers, conformément au texte de la résolution n° 2178 du Conseil de sécurité, dit Salameh.

La loi a introduit les fondements juridiques des sanctions financières et l'application des normes internationales conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.

Les banques libanaises ont commencé à appliquer la loi, dit-il.

Malgré les défis auxquels est confronté le Liban, " la Banque centrale continuera d'exercer les efforts et de mettre en place les règlements requis pour lutter contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ", a-t-il ajouté.

La Banque centrale a imposé des mesures supplémentaires sur les sociétés de transfert d'argent et interdit l'émission de cartes prépayées qui ne sont pas liées aux comptes bancaires, a-t-il précisé.

La banque a également interdit toutes transactions avec les sociétés dont la propriété n'est pas connue, a-t-il ajouté.

Ces amendements visent à aider les banques libanaises a répondre aux exigences qui leur sont imposées et à se conformer aux règlements et aux sanctions des pays des banques correspondantes avec lesquelles elles ont des transactions, dit Salameh.

" Les banques libanaises se conforment désormais aux principes de bonnes pratiques bancaires en conformité avec les résolutions internationales ", a déclaré le secrétaire général de l'association des banques au Liban (ABL) Makram Sader à Al-Shorfa.

" Nous nous sommes engagés à l'application de la loi ", a-t-il dit.

Couper les canaux de financement du terrorisme

Le Liban a institué la nouvelle loi pour préserver sa stature internationale, a déclaré l'ancien ministre Marwan Kheireddine, président et directeur général d'al-Mawarid Bank.

" Le Liban continue d'être un acteur clé dans les marchés financiers et bancaires mondiaux ", a-t-il déclaré à Al-Shorfa.

Toutes les banques sont maintenant conformes à la loi et assurent sa pleine application contre ceux qu'elles sont censées cibler, dit-il.

" Le Liban n'a pas d'autre choix que de se conformer aux exigences imposées par la communauté internationale, en particulier à la lumière de la guerre contre le terrorisme menée par la coalition internationale et sa volonté de couper ses canaux de financement ", a déclaré Violette Ghazal al-Balaa, rédacteur en chef de Arab Economic News.

Le Liban a été en partenariat avec la communauté internationale dans la lutte contre les crimes financiers depuis 2001, quand il a ratifié la loi n° 318 sur la lutte contre le blanchiment d'argent, a-t-elle indiqué dans une déclaration à Al-Shorfa.

Il a créé la commission d'enquête spéciale de la Banque centrale et a contribué activement à la création de GAFI, dit-elle.

En 2015, cette commission a reçu 432 cas de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, dont 101 provenant de sources étrangères et 331 sont locales, dit al-Balaa.

La commission d'enquête spéciale de la Banque centrale a également traité 458 informations spontanées de l'étranger, dont beaucoup ont été liées à "l'Etat Islamique en Irak et au Levant" (EIIL), a-t-elle ajouté.

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