Les procureurs fédéraux américains ont engagé des poursuites pénales contre la banque turque Halk, mardi 15 octobre, pour avoir prétendument participé à un stratagème de plusieurs milliards de dollars visant à échapper aux sanctions économiques imposées à l'Iran, a rapporté l'AFP.
Le ministère de la Justice a déclaré avoir accusé la banque de six chefs de fraude, de blanchiment d'argent et de violations de sanctions.
"C'est l'une des violations des sanctions contre l'Iran les plus graves que nous ayons constatées", a déclaré le procureur général adjoint John Demers dans un communiqué annonçant l'acte d'accusation.
Il a ajouté que la banque Halk aurait violé les sanctions en "donnant illégalement à l'Iran l'accès à des milliards de dollars de fonds, tout en trompant les régulateurs américains au sujet de ce stratagème".
Les procureurs américains ont inculpé neuf personnes dans l'affaire, dont Mehmet Hakan Atilla, directeur général adjoint de la banque, qui a été reconnu coupable l'année dernière de complot visant à aider l'Iran à se soustraire à des sanctions américaines contre les revenus pétroliers iraniens.
L'acte d'accusation de mardi allègue qu'entre 2012 et 2016, la banque turque et ses complices ont utilisé des sociétés écran en Iran, en Turquie, aux Émirats arabes unis et ailleurs pour contourner l'interdiction d'accès de l'Iran au système financier américain.
Ils disent que la banque Halk a autorisé l'argent iranien illégal à y être déposé, y compris le produit des ventes du pétrole et du gaz iraniens. Le gouvernement iranien a ensuite utilisé l'argent pour acheter de l'or.
Les procureurs allèguent que la banque Halk avait transféré illicitement environ 20 milliards de dollars de fonds iraniens reservés.
Ils affirment que les hauts responsables du gouvernement turc ont reçu des pots-de-vin d'une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars provenant du produit du stratagème pour le protéger des régulateurs américains.
