Droits de l'Homme

Le camp syrien d'al-Hol est un « endroit difficile pour les enfants »

Nohad Topalian à Beyrouth

Des enfants dans le camp d'al-Hol en Syrie, où vivent au moins 70 000 personnes. L'UNICEF estime que plus de 90 % d'entre eux sont des femmes et des enfants. [Photo fournie par l'UNICEF]

Des enfants dans le camp d'al-Hol en Syrie, où vivent au moins 70 000 personnes. L'UNICEF estime que plus de 90 % d'entre eux sont des femmes et des enfants. [Photo fournie par l'UNICEF]

Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) a demandé un soutien supplémentaire pour l'aider à fournir une aide et des services humanitaires à plus de 70 000 résidents du camp de déplacés d'al-Hol, dans le nord-est de la Syrie.

L'agence a expliqué travailler avec des partenaires et des donateurs pour « fournir aux enfants une aide immédiate qui leur sauve la vie », et a demandé 9 millions de dollars pour poursuivre son soutien aux enfants et aux familles dans le camp et intensifier ses opérations.

Dans un rapport publié mi-juillet, l'UNICEF estimait que plus de 90 % des résidents du camp de la province d'al-Hasakeh sont des femmes et des enfants, dont la majorité a moins de 12 ans.

Près de 20 000 de ces enfants sont syriens, et les 29 000 autres viennent de 62 pays différents, dont 9000 d'Irak, selon le rapport.

Des enfants du camp de déplacés d'al-Hol, dans la province syrienne d'al-Hasakeh, reçoivent des services éducatifs fournis par l'UNICEF. [Photo fournie par l'UNICEF]

Des enfants du camp de déplacés d'al-Hol, dans la province syrienne d'al-Hasakeh, reçoivent des services éducatifs fournis par l'UNICEF. [Photo fournie par l'UNICEF]

Les enfants du camp d'al-Hol, qui est sous le contrôle des Forces démocratiques syriennes (FDS), ont besoin de soins et d'une protection urgents, a déclaré l'UNICEF.

« Des milliers de garçons et de filles d'al-Hol n'ont jamais eu la chance de simplement être des enfants », a expliqué le représentant de l'UNICEF en Syrie Fran Equiza.

« Ce sont des enfants. Ils méritent le plus grand soin, la plus grande protection, la plus grande attention et les meilleurs services. Après des années de violence, ils sont indésirables, stigmatisés par leurs communautés locales ou rejetés par leurs gouvernements », a-t-il indiqué.

Bien que le nombre de personnes arrivant à al-Hol ait diminué, les besoins humanitaires restent critiques, y compris l'accès à l'eau potable et aux services de santé.

« Nous travaillons avec des partenaires et des donateurs pour fournir aux enfants une aide vitale immédiate », a déclaré Equiza.

Mais il reste encore beaucoup à faire pour continuer à fournir aux enfants des services et une protection de base, a-t-il fait savoir, « y compris la réintégration dans leurs communautés locales et leur retour en toute sécurité dans leur pays d'origine ».

Prise en charge provisoire des enfants

Beaucoup d'enfants d'al-Hol ne sont pas accompagnés, a déclaré à Al-Mashareq Sherin Mourad Ismail, responsable de la protection de l'enfance à l'UNICEF.

« Nous les avons hébergés dans des centres de soins provisoires et avons cherché leurs parents à l'intérieur et à l'extérieur du camp », a-t-elle raconté, ajoutant que 214 enfants ont été rendus à leur famille.

Bien que la situation des enfants se soit améliorée depuis leur arrivée « grâce aux services qu'ils ont reçus de nous et de nos partenaires », ils ont toujours besoin de services de santé et d'alimentation supplémentaires, a-t-elle indiqué.

L'UNICEF travaille avec d'autres organisations pour fournir et distribuer de l'eau potable et de l'eau à usage domestique, et a installé des latrines et des installations sanitaires, a-t-elle rapporté.

L'organisation fournit à la population du camp des services de santé, de nourriture et de soins primaires, traite les cas de malnutrition et dispense des soins préventifs dans les cliniques et par le biais d'équipes médicales mobiles, en plus des espaces favorables aux enfants, a-t-elle poursuivi.

L'agence a récemment distribué plus de 45 000 vêtements d'été, a rapporté Ismail, ajoutant que cet effort se poursuivra jusqu'à ce que chaque enfant du camp ait reçu des vêtements.

Elle continue également à mener régulièrement des campagnes de vaccination en coopération avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a-t-elle précisé.

Un soutien psychosocial est apporté aux enfants qui vivaient sous le régime de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS), a indiqué Ismail, et des activités récréatives sont proposées aux enfants du camp.

Mais les familles et les enfants d'al-Hol sont confrontés à une multitude de difficultés, notamment les restrictions imposées à la circulation des personnes sans papiers d'identité, qui n'ont pas le droit de quitter le camp, a-t-elle déclaré.

Forte chaleur, conditions difficiles

Avant leur arrivée à al-Hol, la plupart des enfants « vivaient dans des conditions très difficiles et seuls quelques-uns d'entre eux avaient accès aux services de santé », a déclaré à Al-Mashareq Salam al-Janabi, responsable médias de l'UNICEF.

Mais depuis leur arrivée au camp en décembre 2018, « certains d'entre eux ont reçu la plupart des vaccins de base nécessaires pour les protéger des maladies infantiles, et les campagnes de vaccination se poursuivent », a-t-il déclaré.

Un rapide examen nutritionnel effectué en mai sur les enfants a révélé « des taux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans », a-t-il fait savoir, ajoutant que compte tenu de leurs conditions de vie dans le camp, ils courent toujours un risque.

Avec l'augmentation des températures en juin, « le nombre de cas de diarrhée signalés a augmenté, mais aucun décès n'a été enregistré », a-t-il ajouté.

« Le nombre de décès signalés chez les enfants et les adultes a diminué au cours des deux premiers mois de 2019 » selon l'OMS, a relayé al-Janabi.

Les températures élevées de l'été et les conditions de vie générales dans le camp « augmentent la pression sur la santé des enfants », a-t-il expliqué.

« Nous faisons donc en sorte que de l'eau potable soit livrée quotidiennement pour tout le monde par camions citernes, et qu'elle soit à nouveau purifiée dans une unité de purification d'eau dans le camp », a-t-il ajouté.

Le camp d'al-Hol « continue d'être un endroit très difficile pour les enfants, car il n'y a pas assez d'espaces sûrs pour qu'ils puissent tous jouer et apprendre », a-t-il déploré.

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