Économie

Les sanctions pèsent sur le financement militaire de l'Iran

Mohammed al-Jayousi à Manama

Une cliente iranienne paie en monnaie locale pour son achat dans un magasin de Téhéran le 24 avril. [Atta Kenare/AFP]

Une cliente iranienne paie en monnaie locale pour son achat dans un magasin de Téhéran le 24 avril. [Atta Kenare/AFP]

La campagne non militaire menée par les États-Unis et les États du Conseil de coopération du Golfe (CCG) contre la politique étrangère expansionniste de l'Iran et ses intermédiaires régionaux a donné des résultats tangibles sur le terrain, ont fait savoir des experts à Al-Mashareq.

L'Iran continue de dépenser d'énormes sommes d'argent pour armer son Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) et ses intermédiaires, parmi lesquels les Houthis au Yémen (Ansarallah) et le Hezbollah au Liban, ont-ils déclaré.

Cet investissement dans son appareil militaire et ses forces alliées se fait au détriment de sa propre population, qui subit les retombées d'une crise économique.

Parallèlement à plusieurs séries de sanctions américaines, le CCG, dirigé par l'Arabie saoudite, a intensifié les pressions économiques et politiques visant à freiner le programme régional de l'Iran, a indiqué la journaliste bahreïnienne Tamam Abou Safi.

Les sanctions américaines visent non seulement les exportations de l'Iran, mais aussi les banques du pays, et incluent la désignation de plusieurs établissements iraniens comme entités terroristes, a-t-elle déclaré à Al-Mashareq.

Ces sanctions ont un impact évident sur les intermédiaires régionaux de l'Iran, notamment le Hezbollah, « qui recevait auparavant un soutien financier s'élevant à 700 millions de dollars par an » de la part de la République islamique d'Iran, a-t-elle précisé.

Les sanctions ont également empêché l'Iran d'allouer chaque année des millions de dollars aux Houthis, a poursuivi Abou Safi.

Quant à la Syrie, l'aide de l'Iran au régime syrien a dépassé quinze milliards de dollars par an, a-t-elle ajouté, « sans compter les deux milliards de dollars que Téhéran apporte à ses milices affiliées qui combattent en Irak et en Syrie ».

« Les bons jours des milices iraniennes en Irak sont révolus », a affirmé Abou Safi, soulignant que Téhéran a été contraint de réduire les salaires et beaucoup de prestations qu'il versait auparavant aux membres des milices de l'autre côté de la frontière en Irak.

Ces milices se voyaient auparavant allouer par l'Iran un budget qui couvrait des salaires allant de 100 à 500 dollars par mois, a indiqué Abou Safi.

Réduction des dépenses militaires

« Il ne fait aucun doute que ces retombées sur les intermédiaires de l'Iran à l'étranger sont dues au lourd impact des sanctions américaines, qui ont contraint l'Iran à réduire de 28 % ses dépenses militaires dans le budget adopté en mars », a déclaré Abou Safi.

Depuis 2006, les dépenses militaires de l'Iran ont représenté jusqu'à 52 % de son budget total, a-t-elle fait savoir, notant qu'il s'agit d'un pays « où les dépenses de santé et d'éducation ne dépassent pas 26 % du budget ».

Les sanctions à l'encontre de l'Iran ont également « forcé une réduction de 17 % du budget de la Force Qods du CGRI », a rapporté Abou Safi.

L'Iran a été très généreux dans le financement de ses milices affiliées dans la région, malgré son propre déclin économique, a-t-elle poursuivi, notant que la valeur du riyal a chuté considérablement par rapport au dollar américain, entraînant une forte inflation.

« Tout l'argent que l'Iran a dépensé en guerres, à déstabiliser des pays, à provoquer des conflits sectaires et à créer des milices sectaires extrémistes, provient depuis longtemps de la poche des citoyens iraniens », a indiqué Abou Safi.

Le régime iranien a dépensé ces fonds pour des milices étrangères « alors que le revenu moyen d'une famille de quatre personnes dans une de ses provinces du sud (Ahwaz) ne dépasse pas 100 dollars par mois », a-t-elle fait savoir.

Menace envers la sécurité du Golfe

Les États membres du CCG ont mis l'accent sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, a expliqué l'auteur et écrivain politique bahreïni Saad Rashed.

Ils cherchent à resserrer les rangs sur la question iranienne et à prendre des décisions conjointes visant à modifier la politique étrangère du régime iranien, laquelle menace la sécurité et la stabilité de la région, a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

L'Iran cherche à saper la sécurité dans le Golfe, ce qui menace le développement et la croissance économique, a-t-il indiqué, notant que « la sécurité est essentielle pour l'afflux de capitaux ».

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Par Mahmoud Marghani Moussa Tout État indépendant et souverain a le droit de défendre son territoire et les frontières de sa souveraineté aérienne ou maritime. Il a le droit de repousser toute agression par les autres ou toute tentative de violer ses eaux territoriales ou espace aérien. Tout le monde est d'accord sur cela. Ces mots ne sont pas destinés à prendre parti avec l'Iran ou les autres; c'est juste pour dire la vérité et réfuter les mensonges. L'histoire, comme vous le connaissez, est l'hégémonie des super puissances sur les petites, ou celles qu'elles croient des États faibles !!! Ces États préfèrent le silence, capitulent et acceptent le statu quo et cèdent au chantage, en particulier s'ils ont des ressources. Dans ce cas, les peuples sont privés des richesses offertes à eux par Dieu, car elles sont transmises aux usurpateurs volontairement et par force. Le résultat serait la pauvreté, la famine et la privation de ceux qui ont les ressources et les richesses, et la victoire serait pour l'usurpateur oppresseur qui ne veut pas voir les autres contrôler l'univers. L'Iran a le droit de se défendre. L'Iran a le droit de repousser et de renverser quiconque s'approche, même s'ils citent des excuses et prétextes. Les égyptiens ont dit la vérité lors de l'agression tripartite contre l’Égypte en 1956 lorsqu'ils ont écrit: Laissez mes cieux car ils brûlent, et laissez mes eaux car elles noient. Attention au sol car c'est le tonnerre.

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