Ramadan

Des religieux yéménites appellent à la prudence pour le paiement de la zakat

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Cheikh Abdoullah al-Qudsi délivre un sermon à la mosquée al-Fateh de Sanaa. [Nabil Abdoullah al-Tamimi/Al-Mashareq]

Cheikh Abdoullah al-Qudsi délivre un sermon à la mosquée al-Fateh de Sanaa. [Nabil Abdoullah al-Tamimi/Al-Mashareq]

Des chefs religieux du Yémen exhortent ceux qui veulent payer la zakat pendant le mois sacré du Ramadan à s'assurer qu'ils donnent leur argent à des organisations légitimes qui aident les nécessiteux.

Cet appel intervient alors que l'on signale que certains groupes se faisant passer pour des associations caritatives ont sollicité des fonds de zakat pour remplir les coffres d'organisations qui ne serviraient peut-être pas les pauvres, mais financeraient en fait des groupes ou des activités malveillantes.

« Le Ramadan est l'occasion de combiner les vertus du jeûne et de la zakat », a expliqué Ahmed Attiyah, ministre des Dotations et de l'Orientation, à Al-Mashareq.

« La zakat est obligatoire lorsque le nisab (une certaine somme d'argent possédée) est atteint et que le propriétaire l'a depuis une année entière », a-t-il fait savoir.

Avant de payer la zakat, il est important de se renseigner sur ceux qui collectent les fonds, et de vérifier que cet argent va aider les membres de la communauté qui en ont vraiment besoin, ont souligné des universitaires et des prédicateurs de mosquées.

« Ceux qui sont tenus de payer la zakat peuvent en distribuer une partie aux pauvres et aux bénéficiaires ciblés, en plus d'en payer une partie à l'État », a déclaré à Al-Mashareq Jabri Ibrahim, vice-ministre yéménite des Dotations et de l'Orientation.

Payer la zakat « apporte un service social en aidant et en réconfortant les pauvres et les nécessiteux », a-t-il affirmé, notant que la solidarité sociale incombe aux membres d'une même communauté.

Appel à la prudence

Ibrahim a ajouté qu'il prévient chaque année ceux qui sont tenus de payer la zakat de ne pas la verser à des associations qui « prétendent travailler dans le domaine caritatif », car il se peut qu'elles travaillent pour des partis suspects ou des groupes terroristes.

« J'appelle le public à s'abstenir de verser la zakat aux organisations ou associations qui prétendent être caritatives, de peur que l'argent ne serve à financer des activités autres que celles prévues par la charia », a-t-il indiqué.

À cause de cette prise de position, a raconté Ibrahim, un groupe l'a menacé et l'a chassé de la mosquée dans laquelle il prêchait.

« Le Ramadan est l'occasion d'éduquer le public sur la générosité », a déclaré Cheikh Yahya al-Najjar, de l'Association des universitaires du Yémen, à Al-Mashareq.

« Les gens sont beaucoup plus motivés à être généreux pendant le Ramadan, et il est donc essentiel de les guider en cette période et de les encourager à faire l'aumône et à payer la zakat », a-t-il expliqué.

« Il est du devoir de tous les prédicateurs, guides et orateurs d'éduquer les gens sur les questions religieuses, en particulier le paiement de la zakat », a déclaré Mohammed al-Faqih, prédicateur de la mosquée al-Jaradi à Sanaa.

Al-Faqih a fait savoir à Al-Mashareq qu'il a commencé à encourager les gens à payer la zakat le mois précédent de Shaaban, « car le degré de pauvreté et de souffrance a augmenté de façon spectaculaire à cause de la guerre ».

Chaque famille qui compte un membre riche en a aussi plusieurs qui sont moins aisés, a-t-il déclaré, et donc, ceux qui ont des ressources financières « doivent verser la zakat à leurs proches plutôt que les laisser la recevoir de sources inconnues ».

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