Politique

L'Arabie saoudite gagne le soutien des pays arabes et du Golfe pour sa lutte contre le CGRI

Sultan al-Barei à Riad et l'AFP

Le roi saoudien Salmane prononce le discours d'ouverture du sommet d'urgence de la Ligue arabe qui s'est tenu dans la soirée du jeudi 30 mai à La Mecque. [Photo fournie par la Saudi Press Agency]

Le roi saoudien Salmane prononce le discours d'ouverture du sommet d'urgence de la Ligue arabe qui s'est tenu dans la soirée du jeudi 30 mai à La Mecque. [Photo fournie par la Saudi Press Agency]

Le roi saoudien Salmane a appelé vendredi 31 mai les États arabes à lutter contre les actions « criminelles » de l'Iran, après des attaques contre des installations pétrolières qui ont fait craindre une conflagration régionale.

Les propos du roi ont été tenus au début de deux sommets d'urgence consécutifs dans la ville sainte de La Mecque, lqui ont attiré le soutien quasi unanime des États arabes et du Golfe envers le royaume, à l'exception de l'Irak.

Ces sommets se sont tenus le lendemain du jour où le conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton a déclaré que l'Iran était presque certainement à l'origine du sabotage de quatre navires, dont deux pétroliers saoudiens, au large des côtes des Émirats arabes unis ce mois-ci, une accusation rejetée par Téhéran.

L'Arabie saoudite est également confrontée à une intensification des attaques par drones au Yémen perpétrées par les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran, dont l'une a entraîné l'arrêt temporaire d'un important oléoduc.

Les délégations des États membres de la Ligue arabe participent à un sommet d'urgence à La Mecque le jeudi 30 mai. [Photo fournie par la Saudi Press Agency]

Les délégations des États membres de la Ligue arabe participent à un sommet d'urgence à La Mecque le jeudi 30 mai. [Photo fournie par la Saudi Press Agency]

Les dirigeants du CCG participent à un sommet d'urgence à La Mecque jeudi 30 mai. [Photo fournie par la Saudi Press Agency]

Les dirigeants du CCG participent à un sommet d'urgence à La Mecque jeudi 30 mai. [Photo fournie par la Saudi Press Agency]

« L'absence de réponse ferme et dissuasive aux actes de sabotage de l'Iran dans la région l'a encouragé à continuer et à les intensifier comme nous le voyons aujourd'hui », a déclaré le monarque.

« Ses récents actes criminels [...] exigent que nous travaillions tous sérieusement à préserver la sécurité et les réalisations du Conseil de coopération du Golfe (CCG) », a ajouté le roi, faisant référence aux attaques contre les installations pétrolières du Golfe.

Le souverain a également appelé la communauté internationale à utiliser « tous les moyens » nécessaires pour contenir l'Iran.

Déclarations conjointes des pays arabes et du Golfe

Une déclaration commune des dirigeants arabes condamne les Houthis, soutenus par l'Iran, pour avoir attaqué deux stations de pompage de pétrole en Arabie saoudite et saboté des navires commerciaux dans les eaux territoriales des Émirats arabes unis.

Ils ont affirmé que le comportement de l'Iran « représente une menace directe et grave » et ont appelé « la communauté internationale à adopter une position ferme contre l'Iran et ses actions déstabilisatrices dans la région ».

Une déclaration commune publiée par les dirigeants du Golfe est allée plus loin, exprimant « le soutien à la stratégie américaine à l'égard de l'Iran », laquelle a vu Washington resserrer l'étau sur l'économie iranienne grâce à des sanctions et un déploiement militaire accru dans le Golfe.

Les dirigeants du Golfe ont appelé l'Iran à « s'abstenir de toute action hostile et déstabilisante ».

Ils ont exhorté la communauté internationale à prendre « des mesures plus sérieuses et plus efficaces pour empêcher l'Iran de se doter de capacités nucléaires, et à imposer des restrictions plus strictes au programme de missiles balistiques de l'Iran ».

Ils ont également souligné « l'importance de renforcer la coopération entre le Golfe et les États-Unis dans le cadre d'un partenariat stratégique ».

Un message fort adressé au CGRI

Les sommets des pays arabes et du Golfe ont envoyé un message fort au Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) pour qu'il mette fin à ses ingérences dans la région, a déclaré le major général Mansour al-Shehri, officier en retraite de l'armée saoudienne.

Ces sommets ont atteint l'objectif du royaume, a-t-il indiqué à Al-Mashareq, en mettant en lumière les actions criminelles de l'Iran et en soulignant la nécessité d'endiguer la marée iranienne en resserrant les rangs des pays arabes et du Golfe.

« Les résultats du sommet ont fait allusion à l'usage de la force, mais ont maintenu la porte partiellement ouverte au dialogue et à l'établissement de la paix dans la région », a-t-il précisé.

Le royaume est capable militairement de stopper l'agression de l'Iran, a fait savoir al-Shehri, et bénéficie du soutien total des États-Unis, qui ont renforcé leur présence militaire dans le Golfe, au cas où la situation dérape.

Mais l'Arabie saoudite cherche à éviter une confrontation militaire et à épargner une guerre à la région, a-t-il déclaré, car ce sont les habitants du Golfe qui seraient le plus touchés.

Le royaume a globalement trouvé un consensus, à l'exception de l'Irak, dont la position découle d'une situation politique provoquée par la marée iranienne elle-même, a-t-il indiqué.

Al-Shehri a accusé le CGRI de faire courir par ses actes à la région le risque d'une guerre.

Le royaume et les Émirats arabes unis ont le droit de se défendre et d'intervenir militairement pour établir la sécurité, a-t-il affirmé.

Il a dit s'attendre à ce que l'Iran profite de l'appel au dialogue lancé par le royaume pour calmer la situation, car il ne sortira pas vainqueur d'une confrontation militaire.

Les nations islamiques se réunissent samedi

Les sommets arabes et du Golfe seront suivis samedi d'une troisième réunion entre les chefs d'État des nations islamiques.

Avec ces sommets, le royaume a cherché à afficher un front arabe unifié contre Téhéran, face aux différends avec le Qatar voisin.

Le Qatar était représenté aux réunions de vendredi par le Premier ministre, Cheikh Abdoullah ben Nasser Al Thani, qui a serré la main du roi saoudien.

Mais l'Irak, pris entre les États-Unis et l'Iran, s'est opposé à une déclaration finale des pays arabes condamnant le comportement de Téhéran dans la région.

L'Irak, qui a offert de servir de médiateur entre Washington et Téhéran, a récemment mis en garde contre un risque de guerre dans un contexte d'escalade des tensions.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500