Terrorisme

Après l'effondrement de l'EIIS, les extrémistes partent pour l'Afghanistan pour planifier des attaques

AFP

Sur cette photo prise le 10 avril 2019, des membres des forces afghanes de sécurité se tiennent derrière des combattants suspectés appartenir à l'EIIS montrés aux médias à Jalalabad suite à leur arrestation. Des responsables afghans ont indiqué que cinq combattants de l'EIIS et trois activistes talibans avaient été appréhendés en possession de bombes magnétiques et d'autres munitions lors d'une opération dans la province de Nangarhar. [Noorullah Shirzada/AFP]

Sur cette photo prise le 10 avril 2019, des membres des forces afghanes de sécurité se tiennent derrière des combattants suspectés appartenir à l'EIIS montrés aux médias à Jalalabad suite à leur arrestation. Des responsables afghans ont indiqué que cinq combattants de l'EIIS et trois activistes talibans avaient été appréhendés en possession de bombes magnétiques et d'autres munitions lors d'une opération dans la province de Nangarhar. [Noorullah Shirzada/AFP]

Les combattants de « l'État islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) qui ont mené une campagne meurtrière en Syrie et en Irak se rendent en Afghanistan pour aider à préparer de nouvelles attaques, a déclaré un responsable américain à l'AFP.

Cette mise en garde arrive alors que l'EIIS cherche à établir une influence régionale après la perte de son proto-État autoproclamé au Moyen-Orient, et que l'Asie du Sud a subi une série d'attentats dévastateurs.

« Nous savons que certains d'entre eux sont déjà revenus ici et essaient de transmettre les connaissances, les compétences et l'expérience qu'ils ont acquises là-bas », a fait savoir dans un récent entretien avec l'AFP un responsable du renseignement américain à Kaboul.

« Si nous ne maintenons pas la pression antiterroriste contre [l'EIIS en Afghanistan], il y aura un attentat sur notre territoire, une attaque spectaculaire, probablement dans l'année », a ajouté ce responsable, qui a demandé à rester anonyme pour des raisons de sécurité.

Il n'a précisé la nature d'aucun plan terroriste, mais l'EIIS a été lié à plusieurs attaques importantes aux États-Unis ou les a inspirés, comme la fusillade de 2016 en Floride.

Le tireur, qui avait prêté allégeance à l'EIIS, avait tué 49 personnes dans une boîte de nuit d'Orlando.

Un récent rapport de l'ONU a indiqué que l'EIIS compte en Afghanistan entre 2500 et 4000 membres, à peu près autant que ce qu'estimait le Pentagone il y a deux ans, bien que des responsables rapportent que des milliers d'extrémistes ont été tués.

Le sénateur américain Jack Reed, membre du parti démocrate à la tête de la commission des forces armées du Sénat des États-Unis, a déclaré après une récente visite en Afghanistan que l'EIIS au Khorasan (EIIS-K) avait grandi en nombre et en capacités.

Le sénateur et une équipe d'experts sont arrivés l'année dernière à Kaboul pour aider le général quatre étoiles Scott Miller, qui dirige les forces des États-Unis et des Nations unies, à lutter contre l'EIIS-K.

Il n'a pas dit combien d'anciens combattants de l'EIIS venus de Syrie et d'Irak se trouvaient en Afghanistan, mais il a déclaré que « n'importe quel nombre est important ».

Des Européens, dont des Britanniques et des Français, font partie de ceux qui ont rejoint l'EIIS-K, a-t-il ajouté.

Leur présence pourrait compliquer un éventuel accord de paix avec les talibans, qui ont juré d'empêcher les terroristes d'utiliser l'Afghanistan comme refuge afin de planifier des attentats à l'étranger.

« Tant que nous n'aurons pas réussi à faire en sorte que les talibans s'attachent à résoudre ce problème, ils ne pourront jamais garder ces terres libres des organisations tournées vers l'extérieur », a-t-il affirmé.

Ciblage des nouvelles recrues

Les États-Unis ont mené une campagne aérienne acharnée, qui a compris l'utilisation de la bombe à effet de souffle massif (MOAB), la plus grosse bombe non nucléaire du Pentagone, pour détruire les tunnels et les bunkers des extrémistes.

Mais le groupe a reconstitué ses rangs avec des combattants étrangers et des recrues locales désireuses de gagner un salaire décent.

L'EIIS-K a subi des pertes dans la province de Jowzjan, dans le nord du pays, mais possède toujours des bastions à Nangarhar et Kunar, dans l'est, où ils ont repoussé les talibans et déplacés des milliers d'habitants.

Au niveau international, l'EIIS a revendiqué une récente série d'attaques, notamment les attentats à la bombe de Pâques qui ont fait 253 morts dans des églises et des hôtels au Sri Lanka.

Lundi, le discret leader du groupe, Abou Bakr al-Baghdadi, semble avoir refait surface dans une vidéo de propagande, sa première apparition supposée depuis 2014.

D'après les États-Unis, l'EIIS-K a perpétré six attaques importantes à Kaboul en 2016. En 2017, ce chiffre est passé à 18, et l'année dernière il a été de 24. Le 20 avril, l'EIIS a revendiqué un attentat suicide contre un ministère.

Certains responsables afghans doutent que l'EIIS supervise toujours ces attaques, et se demandent si les talibans ou des groupes pakistanais comme le réseau Haqqani, proche d'al-Qaïda, n'en sont pas responsables.

« Ces attaques sont principalement menées par ces groupes afghans et pakistanais, et le mérite en revient à l'EIIS, qui est prêt à les revendiquer », a déclaré une source proche de la sécurité afghane à l'AFP.

Des insurgés talibans désabusés rejoignent parfois l'EIIS-K à cause de petits différends ou pour des raisons idéologiques, considérant que les talibans ne sont pas assez austères dans leur interprétation de l'islam.

Des recruteurs spécialistes des technologies trouvent et encouragent des extrémistes potentiels sur les réseaux sociaux et dans les universités de Kaboul, où des étudiants des classes moyennes et supérieures sont parfois ciblés.

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7 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

La transcendance des femmes sur les hommes et leur permettre de divorcer sans une raison sanctionnée par la charia est intolérable.

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Salut les gars, comment puis-je rejoindre l’État islamique?

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Je me demande s'il n'y a aucun terrorisme ou terroriste dans le monde à l'exception du terrorisme de "l’État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS). Quiconque regarde la télévision al-Arabiya ou al-Arabiya al-Hadath et autres médias que nous regardons comme alliés aux sunnites couvrant le terrorisme et l'industrie de la mort, ils trouveront qu'ils sont focalisés sur al-Qaïda et l'EIIS. L'EIIS par-ci et par-là. L'EIIS en haut et en bas. Pourquoi l'EIIS? Ils ont montré au monde que la source du terrorisme et de l'extrémisme est les musulmans sunnites. Parce qu'ils sont sunnites? Cependant, les sunnites et la religion de Dieu n'ont rient à voir avec eux. Ils ont été faits par l'Iran, les mages, les sionistes et les croisés. Pourquoi ne considèrent-ils pas d'autres crimes et ceux qui les ont commis? Les autres ont commis plus de crimes que l'EIIS d'une manière plus odieuse et ignoble. Ce qui est arrivé et ce qui arrive en Irak, La Syrie et le Yémen aux mains de chiites irakiens et milices iraniennes sectaires, et par les gangs et soldats de Bachar ne peut pas être comparé à ce que l'EIIS a fait. Il y a le massacre et ce qui n'est pas connu est pire encore. Ceux qui évincent les gens, endommagent les biens, détruit Mossoul et autres villes en Syrie et en Irak ne sont pas l'EIIS, mais les chiites sous le prétexte de combattre l'EIIS. Ces villes sont restées telles quelles sous le contrôle de l'EIIS, et ont été détruites seulement par les milices sectaires, en particulier les forces d

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Le temps est proche.

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J'accepte toutes les conditions.

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l'Égypte

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Les conditions économiques, l'injustice, le désespoir et le manque d'appréciation des pays arabes sont les raisons les plus importantes qui poussent les gens à rechercher et à rejoindre "l'État islamique en Irak et en Syrie" (EIIS).

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