Réfugiés

Aide de l'ONU et des organisations syriennes aux revenants

Nohad Topalian à Beyrouth

Le directeur du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi s'entretient avec une Syrienne et son enfant lors d'une visite à Damas. [Photo fournie par le HCR]

Le directeur du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) Filippo Grandi s'entretient avec une Syrienne et son enfant lors d'une visite à Damas. [Photo fournie par le HCR]

Alors que davantage de réfugiés reviennent dans leur région d'origine en Syrie, plusieurs organisations de la société civile et le HCR apportent une aide humanitaire à ces familles.

Près de 170 000 réfugiés syriens ont quitté le Liban pour rentrer en Syrie, selon les autorités libanaises.

Le HCR dispose actuellement de bureaux dans les provinces de Damas, Homs, Hama, Sweida, Daraa, Alep, al-Hasakeh, al-Raqqa et Deir Ezzor, dans lesquels le HCR et ses organisations partenaires rencontrent les personnes revenant chez elles pour évaluer leurs besoins urgents, a dit Mysa Khalaf, responsable de l'information du HCR à Damas.

Le HCR travaille avec 31 organisations non gouvernementales (ONG) dans toute la Syrie, à travers un réseau de 97 centres sociaux, 20 centres industriels, 95 unités mobiles et 2638 bénévoles, pour soutenir des actions destinées à améliorer les conditions de vie en Syrie et à lever les obstacles qui empêchent le retour des réfugiés, a indiqué Khalaf.

Filippo Grandi, directeur du HCR, en compagnie d'un jeune réfugié de retour dans son pays, lors de sa visite des ruines de Souran, en Syrie. [Photo fournie par le HCR]

Filippo Grandi, directeur du HCR, en compagnie d'un jeune réfugié de retour dans son pays, lors de sa visite des ruines de Souran, en Syrie. [Photo fournie par le HCR]

Ce soutien inclut des biens non alimentaires, des abris, de l'équipement pour l'hiver et des objets du quotidien, a-t-elle détaillé.

« Il est important de lever tous les obstacles matériels, juridiques et financiers qui empêchent un retour digne, sûr et volontaire », a-t-elle ajouté.

« Grand devoir national »

La plupart des organisations de la société civile et caritatives locales ont commencé à apporter l'aide et les installations nécessaires aux réfugiés qui reviennent, a indiqué à Al-Mashareq une source de la société civile qui a demandé à conserver l'anonymat.

Ces services aideront les familles à surmonter les défis jusqu'à ce qu'elles soient complètement réinstallées, a-t-elle déclaré.

Les organisations de la société civile syrienne sont « conscientes du grand devoir national qui leur incombe pour aider à la réunification de familles syriennes qui avaient été contraintes de quitter leurs villes et leurs villages pour se rendre dans l'intérieur de la Syrie ou dans un pays voisin », a poursuivi cette source.

Plusieurs d'entre elles ont ainsi répondu à l'appel lancé par le ministère des Affaires sociales il y a quelques mois pour fournir de l'aide aux réfugiés de la Ghouta orientale en empruntant à des couloirs humanitaires sécurisés, a-t-elle rapporté.

Elles ont récupéré des vêtements neufs et usagés ainsi que des chaussures, des articles d'hygiène personnelle et de la nourriture, et les ont distribués aux « personnes qui avaient quasiment tout perdu et vivaient en extérieur », a-t-elle expliqué.

Lorsque les discussions sur le retour de réfugiés vivant à l'étranger se sont intensifiées, « nous avons renforcé nos interventions pour être à la hauteur de la tâche », a-t-elle poursuivi, ajoutant que ces organisations fournissent également des soins médicaux et psycho-sociaux aux personnes qui reviennent.

« Nous nous sommes retrouvés face à des hordes de réfugiés revenant du Liban vers Damas et ses environs, et nous nous efforçons de leur apporter tout ce dont ils ont besoin dans les nombreux refuges [créés dans ce but] », a-t-elle déclaré.

Le 24 mars, plusieurs organisations syriennes de la société civile ont organisé une réunion pour discuter de l'unification de leurs efforts et établir une feuille de route, a fait savoir cette source.

« Plus de 200 bénévoles ont été divisés en équipes prêtes à se rendre sur les sites et dans les centres abritant des personnes qui reviennent dans les régions entourant Damas, et trois postes médicaux ont été ouverts », a-t-elle fait savoir.

Instiller l'identité syrienne chez les enfants

« Beaucoup reste à faire, alors que nos compatriotes rentrent du Liban, de Jordanie ou de Turquie », a confié Amira Qassim, une bénévole travaillant avec plusieurs organisations humanitaires à Damas et utilisant un pseudonyme pour des raisons de sécurité.

Bien que le nombre de revenants soit encore faible, « nous nous attendons à des nombres très importants » à l'avenir, a-t-elle déclaré à Al-Mashareq.

« Dans l'intervalle, je travaille bénévolement au sein de plusieurs organisations de la société civile qui s'occupent des revenants qui vivent dans des refuges autour de Damas », a-t-elle poursuivi.

« Je contribue à tout ce qui touche aux enfants, en particulier pour leur apporter une aide sociale et psycho-sociale, parce que la plupart d'entre eux sont nés hors de Syrie », a-t-elle ajouté.

« Nous devons les intégrer dans leur société d'origine et leur donner un environnement sûr », a-t-elle expliqué.

« Nous sommes confrontés à la tâche très ardue d'instiller une identité syrienne chez ces enfants, tout en œuvrant à alléger les souffrances de ceux qui ont perdu leurs foyers », a-t-elle conclu.

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