Sécurité

Les Égyptiens condamnent les attaques à al-Arish et au Caire

Mohammed Mahmoud au Caire

Une bicyclette désossée à proximité du lieu d'un attentat suicide perpétré lundi 18 février dans le quartier d'al-Darb al-Ahmar au Caire. [Mohammed Mahmoud/Al-Mashareq]

Une bicyclette désossée à proximité du lieu d'un attentat suicide perpétré lundi 18 février dans le quartier d'al-Darb al-Ahmar au Caire. [Mohammed Mahmoud/Al-Mashareq]

La police égyptienne a abattu seize extrémistes lors d'échanges de coups de feu qui ont éclaté lors d'une opération lancée contre deux repaires de militants dans la capitale de la province du Nord-Sinaï, al-Arish, a déclaré mardi 19 février le ministère de l'Intérieur.

Lors d'un autre incident survenu quelques heures plus tôt, un kamikaze s'était fait exploser dans le centre du Caire, tuant trois policiers et blessant plusieurs civils, a poursuivi le ministère.

Dans un communiqué rendu public mardi matin, le ministère a déclaré qu'il avait reçu « des informations concernant deux repaires où un groupe de terroristes se cachaient et envisageaient une série d'opérations visant des installations vitales et de hautes personnalités d'al-Arish ».

« Lorsque nos forces ont lancé l'assaut contre le premier repaire dans une maison désertée dans le quartier d'al-Obeidat, dans le secteur du 3e arrondissement de police d'al-Arish, les terroristes ont ouvert un feu nourri contre eux », a poursuivi ce communiqué du ministère.

Cette photo montre le matériel utilisé par un kamikaze pour fabriquer des engins explosifs improvisés dans son repaire d'al-Darb al-Ahmar, dans le centre du Caire. L'attaquant s'est fait exploser lundi 18 février. [Photo fournie par le ministère égyptien de l'Intérieur]

Cette photo montre le matériel utilisé par un kamikaze pour fabriquer des engins explosifs improvisés dans son repaire d'al-Darb al-Ahmar, dans le centre du Caire. L'attaquant s'est fait exploser lundi 18 février. [Photo fournie par le ministère égyptien de l'Intérieur]

Les forces égyptiennes ont alors répliqué, neutralisant dix militants.

« Lors de l'opération lancée contre le second repaire, une maison en construction d'Abou Aïta, dans le secteur du 3e arrondissement de police d'al-Arish, un échange de coups de feu a éclaté entre les terroristes et nos forces, et six d'entre eux ont été abattus », a-t-il poursuivi.

Des armes à feu, des munitions, des engins explosifs improvisés (EEI) et des gilets explosifs ont été trouvés sur place, a précisé le ministère.

Samedi, l'armée a indiqué qu'une attaque contre un poste de contrôle dans le Nord-Sinaï lancée par des extrémistes présumés avait coûté la vie ou blessé quinze soldats, et que sept des agresseurs avaient été abattus, a fait savoir l'AFP.

Attentat à la bombe dans le centre du Caire

Ces attaques dans le Sinaï venaient au lendemain d'un attentat-suicide dans le centre du Caire, lundi dans la soirée, lors duquel trois policiers avaient trouvé la mort.

L'auteur de cette attaque s'était fait exploser dans une ruelle du quartier d'al-Darb al-Ahmar, près de la mosquée Al-Azhar, alors que les forces de sécurité tentaient de l'arrêter.

Selon le ministère, il était poursuivi dans le cadre d'une chasse à l'homme contre les responsables d'une attaque à la bombe avortée près d'une mosquée de Gizeh, vendredi.

« L’Agence de sécurité nationale avait identifié ce terroriste comme étant al-Hassan Abdoullah, 37 ans », a précisé le ministère. « Il avait tenté de faire exploser un EEI contre les forces de sécurité de Gizeh après les prières du vendredi. »

« L'Agence de sécurité nationale l'avait localisé dans la ruelle al-Dardiri à al-Darb al-Ahmar, et l'avait encerclé. Et lorsque les membres de notre agence avaient tenté de l'arrêter, il s'est fait exploser, tuant trois policiers et en blessant six autres, y compris des civils », a-t-il ajouté.

Une vidéo postée mardi sur les réseaux sociaux montrait la police attrapant un homme à vélo avant d'être entouré par une explosion, a indiqué l'AFP.

La détonation de celle-ci a également endommagé plusieurs boutiques de l'allée, qui se trouve dans un quartier très fréquenté par les touristes.

« La devanture et les vitres de mon magasin ont été détruites », a expliqué Kareem Sayed Awad, propriétaire d'un salon de coiffure, à l'AFP.

« Le problème n'est pas tant cela, mais que des gens soient morts. C'est une zone touristique et de tels incidents ont un fort impact », a-t-il poursuivi.

Après cet incident, le procureur général Nabil Sadeq a ordonné que soit mise en place une équipe du ministère public pour ouvrir une enquête immédiate.

Al-Azhar condamne cette attaque

L'université Al-Azhar égyptienne a été rapide à condamner cet attentat suicide dans un communiqué.

Al-Azhar a salué la vigilance des forces de sécurité et leur réussite dans l'identification et la traque de l'auteur, et a appelé le peuple égyptien à se rassembler derrière ses institutions d'État et ses agences de sécurité dans leurs efforts pour éradiquer le terrorisme.

Mardi, le roi Abdoullah de Jordanie a condamné cet « acte de couardise », affirmant à l'Égypte le soutien de son pays dans sa lutte contre le terrorisme, a indiqué un communiqué du palais royal.

La porte-parole du gouvernement Joumana Ghneimat a également condamné cette attentat, soulignant que la Jordanie se tenait aux côtés de l'Égypte dans ses efforts pour combattre les « gangs terroristes » qui tentent de déstabiliser le pays et de porter atteinte à sa sécurité.

Elle a déclaré que de tels actes terroristes exigeaient la consolidation des efforts au sein de la communauté internationale.

Pour le député égyptien Yahya Kedwani, membre de la commission parlementaire de la défense et de la sécurité nationale, cet incident est une indication claire du succès des agences de sécurité dans l'identification rapide des loups solitaires et des petites cellules terroristes.

« Elles ont identifié le terroriste al-Hassan Abdoullah quelques jours seulement après sa tentative avortée d'attaque à l'EEI à Gizeh », a-t-il déclaré.

« Il existe une très forte coopération entre les forces de sécurité et les civils dans la dénonciation des terroristes et de leurs sources de financement », a-t-il ajouté. « C'est une partie importante du succès de ces opérations préventives. »

« L'incident d'al-Darb al-Ahmar est la preuve évidente qu'une personne avait décidé de se faire exploser et de tuer des innocents pour des desseins contraires à la religion et à la morale, qui ne visent qu'à détruire l'âme humaine pour propager la peur chez les gens sains. »

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