Droits de la Femme

Les femmes ministres libanaises prêtes à relever les défis

Nohad Topalian à Beyrouth

De droit à gauche : Nada Boustani, May Chidiac, Raya al-Hasan et Violette Khairallah Safadi ont récemment été nommées à la tête de quatre ministères dans le nouveau gouvernement libanais. [Photo fournie par le bureau de presse de May Chidiac]

De droit à gauche : Nada Boustani, May Chidiac, Raya al-Hasan et Violette Khairallah Safadi ont récemment été nommées à la tête de quatre ministères dans le nouveau gouvernement libanais. [Photo fournie par le bureau de presse de May Chidiac]

Les femmes ministres qui ont intégré le nouveau gouvernement sont prêtes à relever les défis qui leur sont confiés, ont déclaré deux d'entre elles à Al-Mashareq.

Après une impasse politique de huit mois, le Premier ministre désigné Saad al-Hariri a annoncé le 31 janvier la formation du gouvernement, dans lequel quatre femmes occupent des postes importants.

Raya al-Hasan, ancienne ministre des Finances, dirigera le ministère de l'Intérieur, devenant la toute première femme à occuper ce poste au Liban et dans le monde arabe.

May Chidiac, ancienne journaliste, a été nommée ministre d'État du Développement administratif ; Nada Boustani, du Courant patriotique libre, devient ministre de l'Énergie et de l'Eau ; et Violette Khairallah Safadi a été nommée ministre d'État pour la Réinsertion sociale et économique des jeunes et des femmes.

Des femmes remportent des ministères clés

« Bien qu'il soit important que nous soyons représentées en tant que femmes au gouvernement, l'essentiel réside dans les positions qui nous ont été confiées », a expliqué Chidiac à Al-Mashareq.

C'est en effet la première fois qu'une femme est nommée ministre de l'Intérieur au Liban, a-t-elle précisé, et la première fois qu'une femme dirige le ministère de l'Énergie et de l'Eau, ces deux postes étant « traditionnellement occupés par des hommes ».

À propos de son poste de ministre d'État du Développement administratif, Chidiac a déclaré qu'elle travaillerait avec « tous les ministères, notamment pour ce qui concerne les nominations et la transparence .

« Nous avons été nommées sur la base de notre important travail académique et professionnel, pour servir le Liban », a-t-elle déclaré, les défis « consistant principalement à sauver l'économie et à atteindre les objectifs de la conférence CEDRE ».

Valoriser les femmes et les jeunes

Safadi, la nouvelle ministre d'État à la Réinsertion sociale et économique des jeunes et des femmes, a déclaré qu'elle souhaitait rebaptiser son ministère en ministère de la Valorisation sociale et économique des jeunes et des femmes.

« Il est très important qu'il y ait quatre femmes dynamiques au gouvernement », a-t-elle affirmé à Al-Mashareq.

Safadi a déclaré que sa priorité sera de donner plus de pouvoir aux femmes et aux jeunes.

« Nous allons mener une étude sur le marché du travail pour déterminer où sont les failles et ce qui est nécessaire, puis former des jeunes et les y intégrer », a-t-elle précisé.

Son ministère œuvrera pour que les jeunes soient formés pour répondre au marché du travail, afin de mettre fin à l'émigration et au chômage, a-t-elle fait savoir, et pour donner envie aux jeunes de rester dans leur pays.

« Je vais créer un programme qui valorisera les femmes économiquement afin qu'elles subviennent aux besoins de leurs familles, qu'elles deviennent des membres actives de leurs communautés et qu'elles soient indépendantes financièrement », a expliqué Safadi.

Un précédent libanais

Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Ghada Chreim Ata, militante sociale et professeur de littérature française à l'université libanaise, a déclaré qu'il était significatif de voir « quatre femmes venues d'horizons différents nommées à des postes ministériels de premier rang ».

La nomination d'une femme à la tête du ministère de l'Intérieur a été « la plus grande surprise », a indiqué Ata à Al-Mashareq. « Cela est sans précédent dans l'histoire des pays arabes, et le crédit en revient au Premier ministre al-Hariri. »

Tous les ministères où ont été nommées des femmes sont d'une importance capitale, comme l'Énergie et l'Eau, qui s'occupera du problème d'électricité dont le Liban pâtit depuis des décennies, a-t-elle ajouté.

Le Liban a également un besoin urgent de développement administratif et de la mise en œuvre d'un programme de gouvernement électronique destiné à moderniser l'administration publique, a-t-elle poursuivi.

Dans le même temps, la ministre des Jeunes et des Femmes est confrontée à plusieurs problèmes urgents, a-t-elle indiqué.

Il s'agit notamment du droit des Libanaises à transmettre leur nationalité à leurs enfants et leurs conjoints, et de la mise en place d'un système de quota dans les élections législatives.

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