Droits de l'Homme

Proposition onusienne de couloirs de sécurité à al-Hodeidah

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Le général danois à la retraite Michael Lollesgaard (au centre), récemment nommé chef de la mission d'observation des Nations unies au Yémen, a proposé le 9 février un nouveau plan de redéploiement à al-Hodeidah qui permettrait de mettre en place des couloirs de sécurité pour l'assistance humanitaire. [Mohammed Huwais/AFP]

Le général danois à la retraite Michael Lollesgaard (au centre), récemment nommé chef de la mission d'observation des Nations unies au Yémen, a proposé le 9 février un nouveau plan de redéploiement à al-Hodeidah qui permettrait de mettre en place des couloirs de sécurité pour l'assistance humanitaire. [Mohammed Huwais/AFP]

Le nouveau chef de la mission d'observation des Nations unies au Yémen, le général Michael Lollesgaard, a proposé samedi 9 février un nouveau plan de redéploiement à al-Hodeidah qui permettra de créer des couloirs de sécurité pour l'aide humanitaire.

Cette nouvelle proposition vise à mettre en œuvre l'Accord de Stockholm et un mécanisme de redéploiement qui permettent d'instaurer des couloirs de sécurité à al-Hodeidah et des zones isolées administrées par les forces internationales.

Cet Accord de Stockholm, signé le 13 décembre entre le gouvernement yéménite et les Houthis (Ansarallah) appuyés par l'Iran, appelait au retrait de toutes les manifestations militaires d'al-Hodeidah et à un redéploiement mutuel des forces de la ville et des ports de Salif et de Ras Issa, vers des positions convenues.

Lollesgaard a présenté ses propositions lors d'une rencontre samedi dans la capitale provisoire d'Aden avec le lieutenant général Abdoullah al-Nakhei, chef d'état major des forces armées yéménites, ont rapporté les médias locaux.

Al-Nakhei a expliqué que les forces yéménites étaient prêtes à mener à bien un déploiement sûr dans al-Hodeidah et dans ses ports conformément à l'Accord de Stockholm.

Il a souligné que des priorités devaient être définies et que cette proposition devait être mise en œuvre dans un cadre temporel défini, « car tout échec de l'Accord de Stockholm équivaudrait à un échec de l'ensemble du processus politique dans le pays ».

Pour sa part, le général de brigade Abdo Abdoullah Majali, porte-parole de l'armée yéménite, a affirmé samedi que l'armée était engagée en faveur de la trêve à al-Hodeidah.

Toutefois, l'armée « reste en état d'alerte et prête à une résolution militaire à al-Hodeidah si les négociations en cours n'aboutissent pas et si les milices n'acceptent pas une résolution pacifique [du conflit] », a-t-il précisé.

« Attachés au processus de paix »

Les récents efforts de Lollesgaard interviennent après que l'ancien chef de l'équipe de supervision des Nations unies, le général néerlandais Patrick Cammaert, se fut heurté à une impasse avec les Houthis, qui ont refusé de se retirer d'al-Hodeidah conformément aux termes de l'accord.

Les Houthis épaulés par l'Iran font traîner le processus en longueur pour éviter de parvenir à des résultats sur le terrain, a expliqué le journaliste Rashad al-Sharaabi à Al-Mashareq.

Parallèlement, ils construisent des ponts et des tranchées et renforcent leurs rangs en armes et en combattants, a-t-il ajouté.

L'armée nationale et le gouvernement légitime sont attachés au processus de paix, et « leurs mains sont tendues vers la paix » malgré le fait que les Houthis continuent de violer la Résolution 2216 du Conseil de sécurité des Nations unies, a-t-il poursuivi.

Cette résolution appelle toutes les parties à mettre un terme à la violence immédiatement et sans condition. Elle appelle les Houthis à se retirer de toutes les zones saisies durant le conflit en cours, à restituer les armes prises aux institutions militaires et sécuritaires, et à cesser toutes les actions qui relèvent de l'autorité du gouvernement légitime.

L'aide alimentaire au Yémen risque de pourrir, selon les Nations unies

Lundi, les Nations unies ont mis en garde sur le fait que l'aide alimentaire stockée dans un entrepôt à al-Hodeidah risquait de pourrir, laissant des millions de Yéménites sans accès à de la nourriture vitale.

Selon les estimations, les silos de la Red Sea Mills contiennent suffisamment de céréales pour nourrir plusieurs millions de personnes pendant un mois. Mais ce grenier est resté hors d'atteinte des organisations humanitaires pendant des mois.

« Le grain du Programme alimentaire mondial (PAM) stocké dans ces moulins, qui suffirait à nourrir 3,7 millions de personnes pendant un mois, est resté inaccessible pendant plus de cinq mois et risque de pourrir », selon une déclaration conjointe du responsable de l'aide humanitaire des Nations unies et de l'envoyé spécial pour le Yémen.

« Nous rappelons qu'assurer l'accès à ces silos est une responsabilité partagée entre les différentes parties au conflit au Yémen », a-t-il précisé.

L'envoyé des Nations unies au Yémen Martin Griffiths et le responsable de l'aide humanitaire des Nations unies Mark Lowcock ont déclaré lundi que les Houthis avaient fait « des efforts pour rouvrir la route conduisant aux moulins », dans leur déclaration conjointe.

Griffiths est arrivé lundi à Sanaa, la capitale du Yémen, pour des entretiens avec les Houthis.

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