Société

L'Égypte prend des mesures pour éliminer les bidonvilles

Mohammed Mahmoud au Caire

En janvier, les habitants de la carrière de Fawzi Aliwa ont été évacués et emmenés dans le nouveau district d'Asmarat, visible sur cette photo, après un nouvel éboulement dans la zone. [Photo fournie par le bureau de presse du cabinet égyptien]

En janvier, les habitants de la carrière de Fawzi Aliwa ont été évacués et emmenés dans le nouveau district d'Asmarat, visible sur cette photo, après un nouvel éboulement dans la zone. [Photo fournie par le bureau de presse du cabinet égyptien]

Le gouvernement égyptien a commencé à mettre en œuvre un plan destiné à améliorer les bidonvilles et les zones d'implantation informelles dans toutes les provinces, et à évacuer les habitants vivant dans des zones dangereuses, pour les réinstaller dans des logements construits pour l'occasion dans des villes nouvelles.

Le gouvernement prend des mesures de précaution pour venir en aide aux personnes qui vivent dans des zones classifiées comme « dangereuses en cas de catastrophes naturelles », a déclaré Khaled Siddiq, directeur exécutif du Fonds pour l'amélioration des bidonvilles.

Il s'est engagé à ce que toutes les zones dangereuses soient éliminées d'ici fin 2019, là où existent des habitations insalubres ou construites sur des terrains appartenant à d'autres personnes, dans des zones très polluées ou des zones industrielles dangereuses, ou dans des zones marécageuses où l'eau potable est polluée.

Siddiq a fait savoir que ces deux dernières années, 14 milliards de livres égyptiennes (792 millions USD) avaient été dépensés pour l'amélioration des zones d'implantation informelles et des bidonvilles.

Le 29 janvier, un éboulement s'est produit dans la zone Dweika du bidonville de Manshiet Nasser, dans les faubourgs est du Caire. [Mohammed Mahmoud/Al-Mashareq]

Le 29 janvier, un éboulement s'est produit dans la zone Dweika du bidonville de Manshiet Nasser, dans les faubourgs est du Caire. [Mohammed Mahmoud/Al-Mashareq]

Les actions du Fonds pour l'amélioration des bidonvilles sont basées sur « la réalisation du principe de justice sociale, la garantie des droits des citoyens à un logement sûr et l'amélioration des conditions de vie et économiques », a précisé Siddiq.

Cela est possible grâce à des partenariats avec les provinces et les autorités locales, ainsi qu'avec les habitants, le secteur privé et la société civile, a-t-il ajouté.

Pour donner un exemple des dangers des implantations informelles, il a rappelé un récent éboulement dans la zone de Dweika dans le bidonville de Manshiet Nasser, dans les faubourgs est du Caire.

En septembre 2008, un éboulement dans cette même zone, qui a depuis été classée comme dangereuse et dont les habitants ont été évacués, avait causé l'effondrement de 50 maisons et avait tué jusqu'à 250 personnes.

En janvier, un autre éboulement « s'est produit dans le secteur de la carrière de Fawzi Aliwa, l'une des zones qui avaient été évacuées et dont les habitants ont été déplacés vers le nouveau district d'Asmarat dans le cadre d'efforts du gouvernement visant à évacuer les habitants des zones dangereuses vers de nouvelles villes », a déclaré le Fonds pour l'amélioration des bidonvilles dans un communiqué.

Selon ce communiqué daté du 29 janvier, le gouvernement a fait évacuer la zone il y a près d'un an après qu'un comité scientifique et géologique qu'il avait envoyé étudier la zone de Dweika eut déterminé qu'elle était dangereuse.

Stratégie double

Le Fonds pour l'amélioration des bidonvilles a élaboré une stratégie double pour répondre aux problèmes des implantations informelles.

Le premier objectif est de débarrasser le pays des implantations informelles dangereuses et des bidonvilles d'ici la fin de l'année 2019, a expliqué Siddiq.

Cela impliquera de reloger les familles vivant dans ces zones dans les mêmes lieux ou dans les zones les plus proches en coopération avec les autorités locales de chaque province, les organisations de la société civile et le secteur privé.

Le second objectif porte sur le développement des zones non planifiées dans le pays, afin de s'assurer qu'il ne devienne pas dangereux d'y habiter.

L'objectif à long terme de la stratégie d'élimination des bidonvilles est « un développement urbain complet pour mettre fin à l'exode rural vers les villes et empêcher l'apparition de nouveaux bidonvilles », a-t-il expliqué.

Les zones dangereuses de nombreuses provinces ont déjà été évacuées dans le cadre d'une initiative qui est la première de ce genre depuis plus de 30 ans, a fait savoir Siddiq.

Port-Saïd sera la première province à être déclarée débarrassée des bidonvilles et des zones non planifiées, a-t-il précisé.

Les projets mis en œuvre à Port-Saïd comprennent le projet Nouveau Nawras, qui compte 860 unités de logement prêtes à être livrées, et le projet Hazaer Abou Awf, qui est terminé et comprend 352 unités de logement.

Un troisième projet compte 826 unités de logement supplémentaires.

La plupart des bidonvilles se trouvent au Caire

Au Caire, qui compte le plus grand nombre de bidonvilles, les autorités ont commencé à agir rapidement il y a environ deux ans pour éliminer les bidonvilles et les zones dangereuses.

Le plan du Caire ambitionne de déplacer les habitants des zones dangereuses aussi vite que possible vers de nouvelles villes bâties en coopération avec le Fonds de développement des bidonvilles.

Le budget pour l'amélioration des implantations informelles dans la capitale « a été de 6,5 milliards de livres égyptiennes (368 millions USD), sur la base de la valeur des protocoles signés par la province avec le Fonds pour l'amélioration des bidonvilles et d'autres organisations », a déclaré Khalil Shaath, directeur de l'unité de valorisation des zones informelles.

Le plan prévoit la mise à disposition de 50 000 unités de logement pour les habitants des implantations informelles et des bidonvilles de la province, a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

« Les projets Ahlina 1 et al-Mahrousa 1 ont été inaugurés récemment », a-t-il déclaré.

Le projet Al-Mahrousa compte 3168 unités de logement, et le projet Ahlina a été créé pour reloger les familles vivant dans l'axe Teraat al-Tawarea, et comprend 25 immeubles résidentiels de douze étages.

Au total, il existe 1064 unités de logement de trois chambres, avec 104 magasins, un centre commercial, une école, un centre médical, une salle des fêtes, un terrain de jeu, des espaces verts et des parkings.

Investir dans les citoyens

L'effort pour résoudre le problème des bidonvilles en Égypte « a connu des succès sans précédent en ce qui concerne le programme gouvernemental destiné à fournir un logement sûr et convenable à chaque citoyen », a déclaré le député égyptien Montaser Riyad, membre de la commission parlementaire pour le logement et les services publics.

« Le gouvernement s'est engagé à améliorer un grand nombre de bidonvilles et de zones dangereuses, et à éliminer immédiatement les zones dangereuses dès que ses habitants ont été relogés dans de nouvelles unités de logement », a-t-il affirmé à Al-Mashareq.

Ces efforts permettront à l'Égypte d'éliminer les bidonvilles à l'horizon 2019, a-t-il déclaré, et ils prouvent l'engagement du gouvernement à investir dans ses citoyens.

Le plan d'élimination des bidonvilles est basé sur « le principe de fournir une vie sans danger, un logement sûr et des soins de santé de haute qualité, ainsi que des centres d'enseignement aux jeunes de ces villes », a-t-il ajouté.

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