Réfugiés

Les réfugiés syriens sont de plus en plus endettés selon une étude des Nations unies

Nohad Topalian à Beyrouth

Une jeune Syrienne dans un camp de réfugiés au Liban en novembre. Une nouvelle étude indique que la dette moyenne des familles de réfugiés syriens est passée de 800 dollars 2016 à plus de 1000 dollars en 2018. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Une jeune Syrienne dans un camp de réfugiés au Liban en novembre. Une nouvelle étude indique que la dette moyenne des familles de réfugiés syriens est passée de 800 dollars 2016 à plus de 1000 dollars en 2018. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

La situation des réfugiés syriens au Liban reste précaire, à en croire une récente étude selon laquelle 88 % d'entre eux sont endettés.

Cette étude, publiée le 26 décembre par le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'UNICEF, a montré que 69 % des réfugiés syriens au Liban vivent sous le seuil de pauvreté.

Selon l'étude, plus de 51 % des réfugiés vivent avec moins de 2,90 dollars par jour, et 80 % des enfants handicapés font partie de foyers vivant sous le seuil de pauvreté.

La dette moyenne des familles de réfugiés syriens est passée de 800 dollars en 2016 à plus de 1000 dollars en 2018, a rapporté l'étude, révélant que 90 % des foyers de réfugiés syriens utilisent diverses stratégies de gestion pouvant nuire aux enfants.

Une Syrienne et ses enfants dans un camp du Liban en novembre. Une nouvelle étude montre que de nombreux foyers de réfugiés utilisent des stratégies de gestion de leur dette qui peuvent nuire aux enfants. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Une Syrienne et ses enfants dans un camp du Liban en novembre. Une nouvelle étude montre que de nombreux foyers de réfugiés utilisent des stratégies de gestion de leur dette qui peuvent nuire aux enfants. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Des familles de réfugiés syriens dans un camp au Liban en novembre. Une nouvelle étude indique que la situation reste précaire pour la plupart des familles de réfugiés syriens au Liban. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Des familles de réfugiés syriens dans un camp au Liban en novembre. Une nouvelle étude indique que la situation reste précaire pour la plupart des familles de réfugiés syriens au Liban. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Celles-ci comprennent le fait de manger de la nourriture à bas prix, ou de passer plusieurs jours sans manger, et les stratégies de vie incluent la contraction de dettes et le travail des enfants.

L'étude a également montré que 34 % des familles vivent toujours dans une insécurité alimentaire moyenne à sévère en raison de leur mauvaise situation financière.

« La situation reste précaire pour la plupart des familles de réfugiés au Liban, malgré des efforts faits pour prioriser l'aide aux familles les plus vulnérables en 2018 », a déclaré Mireille Girard, représentante du HCR au Liban.

« Lourdement accablé par la dette »

« Je suis lourdement accablé pour la dette, et j'ai du mal à nourrir mes quatre enfants », a confié Yasser Abou Abdoullah, réfugié venu de la campagne d'Alep et vivant à Metn, dans la région de Zakrit.

« Au début de notre déplacement, je vivais avec ma famille dans un camp de la Bekaa où le HCR nous fournissait de l'aide », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

Il a pendant un temps travaillé dans une usine de meubles de la zone industrielle de Zakrit, mais a été renvoyé et est sans emploi depuis 10 mois.

« J'ai épuisé toutes mes économies, et depuis quatre mois j'emprunte de l'argent à certains de mes compatriotes pour subvenir aux besoins de ma famille », a-t-il fait savoir.

Il a indiqué avoir plus de 3000 dollars de dettes, « et je ne sais pas quand ni comment je pourrais les rembourser ».

Aisha Ibrahim, mère syrienne de cinq enfants vivant à Mazraat Yachouh, a expliqué pour sa part à Al-Mashareq que la situation financière de sa famille « a gravement empiré en 2018 ».

« Nous ne recevons pas d'aide en nature pour nous aider à affronter cette difficile situation, et le travail de mon mari n'as pas aidé à améliorer nos conditions de vie », a-t-elle fait savoir. « La détérioration de notre situation m'a forcée à ne préparer qu'un repas de viande par semaine. »

Ibrahim a ajouté qu'elle et certains voisins syriens ont créé un fonds associatif où ils déposent ce qu'ils peuvent, « et tous les 15 jours une famille retire les fonds pour payer ses dettes ou acheter ce dont elle a besoin ».

Aide mensuelle en espèces

Sur la base des conclusions de cette étude, le HCR « se concentre autant que possible sur une aide mensuelle en liquide pour les familles les plus pauvres », a fait savoir à Al-Mashareq Lisa Abou Khaled, agent d'information publique.

« Nous poursuivons notre programme d'aide mensuelle en espèces, qui est de 173 dollars par famille, 30 % des réfugiés en bénéficiant », a-t-elle rapporté.

Les programmes d'aide d'urgence sont disponibles dans certains cas, a-t-elle fait savoir, grâce auxquels « 250 dollars par mois sont versés à une famille traversant certaines difficultés, jusqu'à ce que celles-ci se terminent ».

Grâce à son Programme d'aide hivernale, le HCR cherche à aider 134 000 familles de réfugiés.

L'aide hivernale, fournie pendant les cinq mois les plus froids, « alloue 75 dollars par mois à chaque famille de réfugiés pour l'achat de matériaux de chauffage, ou de toute autre chose dont elles ont besoin ».

Quand bien même, a-t-elle ajouté, « notre aide n'atteint que 30 % des réfugiés, alors que 50 % d'entre eux ont besoin d'aide et vivent dans une grande pauvreté, ce qui les contraints à emprunter pour survivre ».

« Quelque 45 000 réfugiés syriens et citoyens libanais sont inscrits dans les programmes que nous menons afin de leur apporter une formation professionnelle et les aider à développer de nouvelles compétences », a expliqué Reem Nada, agent régional de communications du PAM.

Cette formation « leur ouvre de nouvelles possibilités pour gagner leur vie et réduit leur endettement », a-t-elle déclaré à Al-Mashareq.

Près de 700 000 réfugiés syriens « reçoivent une aide alimentaire mensuelle grâce à des coupons électroniques d'une valeur de 27 dollars » par membre de famille, a-t-elle rapporté, et ils peuvent acheter des articles dans des magasins libanais sous contrat avec le programme.

Les familles les plus pauvres reçoivent une allocation mensuelle supplémentaire de 175 dollars, a-t-elle fait savoir.

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3 COMMENTAIRE (S)

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Bien!

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Les Nations Unies sont des voleurs et nomment des employés sectaires d'une certaine secte au Liban. Que Dieu les damne! Ils ne m'ont pas donné d'assistance depuis des années. Ils sont des chiens!

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Pourquoi l'ONU ne donne-t-elle pas aux réfugiés ce qui leur est dû?! La moitié des membres du personnel de l'ONU sont des voleurs. Puisse Dieu châtier ceux qui font l'injustice!

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