Réfugiés

Liban : les réfugiés syriens frappés par une tempête hivernale

Nohad Topalian à Beyrouth

Des tentes du camp de Bar Elias ont été inondées par des eaux de pluie. [Photo fournie par Sawa for Development and Aid]

Des tentes du camp de Bar Elias ont été inondées par des eaux de pluie. [Photo fournie par Sawa for Development and Aid]

Un homme porte un enfant au milieu des inondations du camp de Bar Elias. [Photo fournie par Sawa for Development and Aid]

Un homme porte un enfant au milieu des inondations du camp de Bar Elias. [Photo fournie par Sawa for Development and Aid]

Les fortes chutes de neige ont rendu difficile l'accès à certaines parties d'Arsal, où 130 camps abritent des milliers de réfugiés syriens. [Photo fournie par Khaled Raad]

Les fortes chutes de neige ont rendu difficile l'accès à certaines parties d'Arsal, où 130 camps abritent des milliers de réfugiés syriens. [Photo fournie par Khaled Raad]

Le mazout manque à Arsal. [Photo fournie par Khaled Raad]

Le mazout manque à Arsal. [Photo fournie par Khaled Raad]

Un homme se tient dans le froid et la neige d'un camp de réfugiés à Arsal. [Photo fournie par Khaled Raad]

Un homme se tient dans le froid et la neige d'un camp de réfugiés à Arsal. [Photo fournie par Khaled Raad]

La tempête de neige Norma, qui frappe le nord-est du Liban depuis quelques jours, a forcé de nombreux réfugiés syriens à quitter leurs tentes, qui se sont effondrées à cause des fortes chutes de neige, des pluies et des vents violents.

La force de la tempête a ravagé les camps improvisés éparpillés dans la vallée de la Bekaa, dans le nord et au Mont Liban

Dans la vallée occidentale de la Bekaa, le Litani, grossi par de fortes précipitations, a inondé les camps de réfugiés de Bar Elias et de Jib Jenin, emportant les effets personnels.

Au nord, les eaux de l'al-Nahr al-Kabir ont inondé le plus grand camp de réfugiés syriens, dans la ville frontalière de Semmaqiyeh, détruisant des tentes.

Un homme porte un enfant à travers les inondations du camp de Bar Elias. [Photo fournie par Sawa for Development and Aid]

Un homme porte un enfant à travers les inondations du camp de Bar Elias. [Photo fournie par Sawa for Development and Aid]

Dans la ville de Minyeh, dans le nord du pays, le corps d'une Syrienne de 8 ans, portée disparue depuis mardi 9 janvier dans l'après-midi après qu'elle fut tombée dans une rivière, a été découvert le lendemain dans un verger proche.

La Croix-Rouge libanaise a évacué une centaine de familles (500 personnes).

Le ministre d'État aux Affaires des déplacés, Mouin al-Merehbi, a appelé le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et le ministère des Affaires sociales et ses partenaires à sauver les familles dont les tentes ont été inondées dans le camp d'Hawsh al-Harimi.

Les inondations ont détruit des tentes

« Lorsque les gens ont commencé à parler de la tempête, mon mari a vérifié que les panneaux et le toit de la tente étaient assez solides pour y résister, mais nous ne nous attendions pas à ce que la rivière entre en crue et que l'eau inonde les tentes », a rapporté Rashda al-Jaber Qasim, résidente du camp de Bar Elias.

« L'inondation a détrempé nos matelas, nos couvertures en laine, nos vêtements et notre tapis, et une partie de la tente s'est effondrée à cause du vent, ce qui nous forcés à partir et à nous réfugier dans la mosquée de Bar Elias », a-t-elle raconté à Al-Mashareq.

« Ma famille et moi avons été surpris par la quantité d'eau qui est entrée dans notre tente et a provoqué son effondrement », a expliqué pour sa part Aïsha al-Allaw, qui a indiqué à Al-Mashareq que sa tente avait été détruite par l'inondation.

Plusieurs organisations sont intervenues, dont Sawa for Development and Aid, qui a accouru pour déplacer les réfugiés vers des zones sûres.

« L'inondation de Bar Elias par le Litani a rendu 90 % des tentes inutilisables », a déclaré Omar al-Weis, responsable de terrain de Sawa, à Al-Mashareq.

« Des vents violents ont frappé toutes les tentes, arrachant les poteaux et les panneaux en bois, et l'eau de la rivière a inondé le sol des tentes et mouillé le bois de chauffage », a-t-il indiqué. « L'eau de la rivière a transformé les camps en marais et a chassé les réfugiés vers le froid et les fortes pluies, ce pour quoi nous les avons installés dans des abris. »

« Au total, la tempête a endommagé 20 camps. Chaque camp compte entre 50 et 80 tentes, chacune accueillant au moins cinq personnes », a-t-il déclaré.

Aide pour les habitants du camp

Lorsque les camps ont été inondés, Sawa a accouru à l'aide des résidents, aux côtés de l'organisation Basmeh et Zeitooneh, et de la Fondation Kayany, a rapporté al-Weis.

« Nous avons ouvert nos écoles et des centres de soutien psychosocial, avons déplacé tous les réfugiés de leurs tentes endommagées, et nous leur avons donné des vêtements, des matelas, de la nourriture et des [matériaux] de chauffage », a-t-il fait savoir.

Le HCR est lui aussi entré en action, en coordination avec les ministères de l'Intérieur, des Municipalités et des Affaires sociales, a indiqué à Al-Mashareq Lisa Abou Khaled, agent d'informations publiques du HCR.

« Nous avons mis en place un plan d'urgence pour les personnes touchées par la tempête, en déplaçant celles dont les tentes ont été détruites vers des mosquées, des écoles et des infirmeries, et en déplaçant d'autres familles vers [les maisons] de leurs proches », a-t-elle expliqué.

Le HCR « commencera à fournir du bois et de la toile pour reconstruire les tentes une fois la tempête passée », a-t-elle ajouté, notant que le HCR et ses partenaires locaux « œuvrent pour atténuer les dégâts causés par la tempête ».

L'agence a distribué des couvertures, des matelas et des kits de purification d'eau, tout en poursuivant son programme hivernal et sa réponse aux situations d'urgence, a indiqué Abou Khaled.

Arsal sous la neige

À Arsal, qui est recouverte de neige, 40 tentes ont été endommagées, a déclaré Khaled Raad, membre du Comité de coordination des réfugiés d'Arsal, une organisation gouvernementale.

De fortes chutes de neige ont recouvert 130 camps à Arsal, où plus de 7200 tentes abritent des milliers de réfugiés syriens, a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Ces personnes sont confrontées à un froid intense et à une pénurie de mazout, a-t-il indiqué, ajoutant que de nombreuses familles manquent des moyens d'en acheter.

Un jerrycan de 20 litres de mazout coût près de 18 000 livres (12 dollars), a-t-il rapporté, et chaque tente a besoin d'environ 10 litres par jour, pour un coût de 6 $ par jour.

Hamed al-Sarhan, qui habite dans le camp d'al-Tufail à Arsal, a déclaré à Al-Mashareq que lui et sa famille faisaient face à une situation difficile.

« Nous sommes confrontés à une très lourde tempête de neige, et une autre tempête, encore plus forte, devrait arriver peu de temps après », a-t-il rapporté.

« Le problème est que nous ne sommes pas équipés pour affronter la tempête, car nous vivons dans une tente qui pourrait s'effondrer à tout moment », a-t-il indiqué.

« Lorsque la tempête est arrivée, je n'ai pas pu obtenir de mazout ou de bois pour le chauffage », a-t-il fait savoir. « Mes sept enfants souffrent du froid intense, et tout ce dont nous disposons pour nous tenir chaud sont quelques couvertures en laine et nos vêtements. »

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