Réfugiés

La presse européenne visite les camps de réfugiés du Liban

Nohad Topalian à Beyrouth

Des enfants syriens réfugiés lors d'un cours de yoga au Centre de services de développement de Burj al-Barajneh, un faubourg de l'ouest de Beyrouth. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Des enfants syriens réfugiés lors d'un cours de yoga au Centre de services de développement de Burj al-Barajneh, un faubourg de l'ouest de Beyrouth. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Des journalistes des plus grands journaux européens ont récemment rejoint leurs collègues des médias libanais pour une visite des camps de réfugiés syriens et des communautés libanaises qui les accueillent.

Cette visite, qui s'est déroulée du 27 au 29 novembre, a permis à la presse de voir par elle-même les projets humanitaires, pédagogiques et sanitaires financés par le Fonds fiduciaire régional de l'UE en réponse à la crise syrienne (Fonds MADAD).

Parmi les participants se trouvaient Georges Malbrunot du Figaro (France), Carolina Kamil du Berlingske (Danemark), Francesca Caferri de La Repubblica (Italie) et Christopher Reuter de Der Spiegel (Allemagne).

Leur groupe était accompagné par une délégation de responsables conduite par Caroline Van Nespen, de l'équipe médiatique travaillant avec MADAD, Jérémie Belleudy, agent d'aide et de coopération internationale, et Ryan Knox, responsable de programme à Beyrouth.

Un groupe de journalistes européens et libanais visitent la station hydraulique d'al-Aïn, dans la vallée de la Bekaa. [Nohad Topalian/Al-Mashareq] 

Un groupe de journalistes européens et libanais visitent la station hydraulique d'al-Aïn, dans la vallée de la Bekaa. [Nohad Topalian/Al-Mashareq] 

L'aide de l'UE au Liban

Les contributions de l'UE au Liban depuis le début de la crise syrienne ont dépassé 1,6 milliard d'euros (1,8 milliard de dollars), a indiqué Knox à Al-Mashareq.

Depuis fin 2014, a-t-il rapporté, MADAD a financé d'immenses projets pour répondre aux besoins pédagogiques, sanitaires, sociaux et économiques, ainsi que des projets d'infrastructure comprenant l'eau et l'assainissement pour les réfugiés et les communautés hôtes.

Le Fonds MADAD finance des programmes humanitaires avec 518 millions d'euros (586 millions de dollars) et soutient les institutions libanaises avec 305 millions d'euros (345 millions de dollars) pour les aider à fournir des services de base, a-t-il déclaré.

À ce jour, 520 millions d'euros (589 millions de dollars) ont été dépensés dans l'éducation officielle et non officielle pour les réfugiés syriens et les communautés hôtes, ainsi qu'en formations, dans la santé et d'autres services.

La tournée a compris des visites sur le terrain de plusieurs projets, dont le Centre de services de développement du ministère des Affaires sociales à Burj al-Barajneh, un faubourg de l'ouest de Beyrouth.

Fernand Abou Haidar, représentant du ministère, Rana al-Mahdi, directeur du centre, Tanya Chapuisat, responsable de l'UNICEF au Liban, et des représentants de l'Association KAFA et de la Fondation Amel ont détaillé les services fournis par les 221 centres du ministère dans tout le Liban.

Ces centres apportent aux réfugiés syriens et aux citoyens libanais des soins de santé, des programmes éducatifs, des services sociaux et une aide psychologique, ont-ils décrit.

Le groupe a également visité le centre communautaire de Keyfoun, où Terre des Hommes Italie (TDH-IT) met en place un programme d'alphabétisation intitulé « Retour vers le futur », en coopération avec l'organisation néerlandaise War Child Holland et l'UNICEF.

La directrice de TDH-IT Nika Farnworth a expliqué à Al-Mashareq que cette visite de représentants de la presse européenne était « l'occasion de montrer les services pédagogiques que nous offrons à ces enfants dans nos centres pour les aider à aller dans des écoles officielles ».

« Nous recevons 900 enfants par semaine, âgés de 4 à 14 ans, qui suivent des cours d'alphabétisation, d'apprentissage du calcul, d'anglais et de mathématiques », a-t-elle indiqué.

Un meilleur accès à l'eau

À al-Aïn, une ville du nord de la vallée de la Bekaa, la délégation a découvert le projet « Miyahkun » (Votre eau), qui a pour but de garantir un meilleur accès à l'eau.

Ce projet financé par MADAD est mis en œuvre par le Gruppo di Volontariato Civile (GVC) italien, l'International Committee for the Development of Peoples (CISP) et l'Arab Countries Water Utilities Association (ACWUA).

Il a inclus la construction d'une station d'épuration de l'eau, de réservoirs et d'un réseau fixe d'eau, qui a été relié aux maisons et aux commerces.

Des compteurs d'eau ont été installés, et des percepteurs ont été formés, encourageant les habitants à s'abonner à l'Établissement d'eau de la Bekaa.

Le projet a fourni un accès à l'eau à al-Aïn et aux villes voisines, parmi lesquelles Zboud, Nabi Osman, al-Labweh, Bejjajeh et Tawfiqiyeh. Il a profité à 45 000 personnes au total, dont 2000 réfugiés syriens.

Ahmed Hamiyeh, bénévole du GVC, a expliqué que « le projet a résolu le problème, vieux de plusieurs décennies, du manque d'eau et d'infrastructures hydrauliques dans la région, et a mis en relation les habitants et les institutions de l'État ».

« Avant, j'achetais de l'eau, et maintenant ce service nous est fourni grâce au projet Miyahkun », a déclaré Zboud Sultan al-Moussa, réfugié syrien d'al-Salamiyah, dans la campagne d'Hama, qui vit dans un groupe de tentes.

« Le propriétaire des terres nous a donné le compteur, et le consortium d'organisations internationales nous fournit l'eau de manière régulière », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

« Nous obtenons de l'eau propre contre un abonnement annuel de 250 000 livres libanaises (165 dollars) », a-t-il expliqué.

Éducation et santé

À l'école primaire de Bar Elias, dans la vallée de la Bekaa, le groupe a pu assister à un cours d'après-midi de l'éducation officielle, un cours réservé aux élèves réfugiés syriens n'ayant pas pu trouver de place dans les cours des classes du matin.

Sonia Khoury, responsable de l'unité de gestion de projet du ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, a décrit le plan du ministère pour éduquer le plus grand nombre possible d'élèves syriens au Liban.

Ce plan est mis en œuvre en coopération avec l'UNICEF.

Le groupe s'est également rendu à la clinique caritative al-Nahda à Miniyeh, au nord de Tripoli, pour y découvrir le programme de santé primaire pour les réfugiés et les communautés hôtes.

Ce programme est disponible dans les centres de soins financés par MADAD et les cliniques caritatives, en coopération avec le ministère de la Santé publique et l'Autorité médicale internationale.

La visite s'est conclue par une visite du centre de Caritas à Dahr al-Aïn al-Koura pour un projet qui apporte une aide sociale et qui développe les capacités des jeunes Libanais et réfugiés.

Ce projet est mis en œuvre dans plusieurs zones par Caritas, la Croix-Rouge libanaise et World Vision International.

Retranscrire les souffrances des réfugiés

Cette visite des médias, qui a commencé au camp de réfugiés d'al-Zaatari en Jordanie, « a été importante pour se faire une idée de l'ampleur de la crise des réfugiés syriens et de ses conséquences pour les réfugiés », a déclaré George Malbrunot du Figaro.

« J'ai ressenti qu'ils sont perdus et espèrent rentrer dans leur pays, mais ils attendent que les conditions soient sûres pour qu'il puisse revenir », a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

Malbrunot a ajouté que le Liban les « accueille et leur offre toutes les ressources dont il dispose, et l'UE aide les réfugiés et les communautés hôtes en finançant des projets qui peuvent être décrits comme très utiles et très nécessaires ».

« J'expliquerai dans mes articles ce qui se passe, et je chercherai à retranscrire les souffrances des réfugiés et des communautés qui les accueillent, les conditions dans lesquelles ils vivent et le lourd fardeau qu'ils portent », a-t-il poursuivi.

« Nous sommes confrontés à une immense crise, et personne n'a de baguette magique pour la résoudre. »

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6 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

Je suis un réfugié syrien au Liban. Je suis inscrit à l'ONU. J'ai ma femme et mes trois enfants, dont deux qui sont mariés avec 2 et 3 enfants chacun. Ma femme est malade. Je suis vieux. Aidez-nous à immigrer, car nous ne pouvons pas revenir du fait que nous craignons la vengeance. Ma famille a été dispersée. Certains vivent en Turquie. Aidez- nous s'il vous plaît. Il y a 12 membres dans ma famille.

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Il n'y a aucun droit, aucun aspect de la vie. Il y a un manque de surveillance des droits des réfugiés.

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Je suis un homme syrien de la province d'Idlib. Je ne peux pas retourner à mon pays à cause de la guerre. Je suis un réfugié au Liban. Je suis un professeur titulaire d'un certificat universitaire d'éducation. Mes enfants ne vont pas à l'école. J'ai 50 ans, et ma famille comprend 15 membres. Aidez-nous!

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S'il vous plaît, aidez-moi à voyager. Je suis marié et j'ai 6 enfants. Je suis inscrit à l'ONU au Liban et mes enfants ont besoin d'éducation et de soins médicaux. S'il vous plaît considerez ma situation. Merci beaucoup.

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Nous avons besoin d'aide, espérons que vous allez nous l'envoyer.

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Sans commentaire parce que nous n'avons reçu aucune aide jusqu'à présent. Il n'y a aucune responsabilité car il n'y a aucun contrôle sur l'obtention de nos droits.

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