Sécurité

Les États-Unis appellent à un cessez-le-feu au Yémen sous 30 jours

AFP

Un artiste yéménite peint une fresque pour la paix sur un mur de Sanaa le 16 août. [Mohammed Huwais/AFP]

Un artiste yéménite peint une fresque pour la paix sur un mur de Sanaa le 16 août. [Mohammed Huwais/AFP]

Mardi 30 octobre, les États-Unis ont appelé à un cessez-le-feu et à des pourparlers au Yémen, alors que la coalition arabe a envoyé plus de 10 000 soldats supplémentaires vers le port d'al-Hodeidah, sur la mer Rouge, en prévision d'un nouvel assaut.

Dans le même temps, la ministre française de la Défense Florence Parly a déclaré mardi qu'il est « plus que temps que cette guerre cesse ».

Jim Mattis, secrétaire à la Défense, a fait savoir que les États-Unis surveillent le conflit « depuis suffisamment longtemps », ajoutant que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui font partie de la coalition arabe luttant contre les Houthis (Ansarallah) soutenus par l'Iran, sont prêts à discuter.

« Il faut que nous nous dirigions vers un effort de paix, et il nous est impossible de dire si nous allons le faire », a déclaré Mattis.

« Cela doit se faire dans les 30 prochains jours. »

Il a ajouté que les États-Unis appellent tous les belligérants à rencontrer l'envoyé spécial des Nations unies Martin Griffiths en Suède en novembre et à « parvenir à une solution ».

La coalition arabe est intervenue en 2015 dans le conflit entre le président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi, dont le gouvernement est reconnu par les Nations unies, et les Houthis soutenus par l'Iran.

Près de 10 000 personnes ont depuis trouvé la mort, et le pays est désormais au bord de la famine, plus de 22 millions de Yéménites, soit les trois quarts de la population ayant besoin d'aide humanitaire.

Les forces pro-gouvernementales ont déployé des renforts sur la côte de la mer Rouge en prévision d'une nouvelle offensive contre al-Hodeidah « dans les jours qui viennent », a fait savoir plus tôt un responsable militaire.

Au cours des dix derniers jours, les Houthis ont placé des combattants sur les toits de la ville d'al-Hodeidah, ont rapporté des responsables militaires du gouvernement.

Le port de la ville est le point d'entrée de plus de 70 % des importations du Yémen.

La paix est « la seule solution »

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a appelé à la fin des frappes aériennes de la coalition arabe contre les zones peuplées du Yémen.

« L'heure est désormais à la cessation des hostilités, y compris les frappes des missiles et des drones depuis les régions contrôlées par les Houthis vers le royaume d'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis », a affirmé Pompeo dans un communiqué.

« Par conséquent, les frappes aériennes de la coalition doivent cesser pour toutes les zones peuplées du Yémen. »

Mattis a déclaré que le soutien des États-Unis consiste à enseigner à l'aviation saoudienne à améliorer son ciblage et ne pas larguer de bombes lorsqu'existe le moindre doute sur ce qu'elles peuvent toucher.

« Notre but à l'heure actuelle est d'arriver à un niveau de capacité de ces forces luttant contre les Houthis où elles ne tuent pas d'innocents », a-t-il fait savoir.

Mattis a ajouté que le cessez-le-feu doit être basé sur un retrait des Houthis de la frontière et un cessez-le-feu, et que les belligérants doivent se rassembler pour mettre fin à la guerre.

Ceci permettra à l'envoyé spécial des Nations unies « de les réunir en Suède et de mettre fin à cette guerre », a-t-il indiqué. « C'est la seule façon pour résoudre réellement cette situation. »

Appel à la fin des hostilités

Le mois dernier, des pourparlers sous l'égide onusien avaient échoué après que les Houthis eurent refusé de se rendre à Genève à cause de ce qu'ils ont qualifié d'incapacité des Nations unies à garantir leur retour en toute sécurité à Sanaa, que le groupe contrôle depuis 2014.

Pompeo a fait savoir que les nouvelles négociations auraient pour but « la mise en œuvre de mesures de renforcement de la confiance pour répondre aux problèmes sous-jacents du conflit, la démilitarisation des frontières et la concentration de toutes les armes lourdes sous observation internationale ».

« La fin des hostilités et le retour sincère à la voie politique aideront également à apaiser la crise humanitaire », a-t-il ajouté.

« Il est temps de mettre fin à ce conflit, de le remplacer par des compromis et de permettre au peuple yéménite de panser ses blessures par la paix et la reconstruction. »

La guerre au Yémen doit prendre fin, a affirmé mardi la ministre française de la Défense Florence Parly.

« Il est plus que temps que cette guerre prenne fin, et il est aussi important, et c'est même la priorité de la France, que la situation humanitaire s'améliore et que l'aide puisse arriver », a déclaré Parly à la chaîne de télévision BFM et à la station de radio RMC.

« La situation militaire est dans l'impasse, et la guerre doit cesser », a-t-elle expliqué, ajoutant que la France exerce une « pression sans relâche » aux Nations unies en vue d'une solution politique au Yémen.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500