Avancées majeures des forces égyptiennes dans leur opération au Sinaï

Mohammed Mahmoud au Caire

Les gardes-frontières égyptiens ont arrêté plusieurs extrémistes durant ce mois, et saisi l'argent et la drogue qu'ils transportaient, dans le cadre de l'opération Sinaï 2018 lancée dans la péninsule. [Photo fournie par le service des Affaires pour le moral des Forces armées égyptiennes]

Les gardes-frontières égyptiens ont arrêté plusieurs extrémistes durant ce mois, et saisi l'argent et la drogue qu'ils transportaient, dans le cadre de l'opération Sinaï 2018 lancée dans la péninsule. [Photo fournie par le service des Affaires pour le moral des Forces armées égyptiennes]

L'opération Sinaï 2018 a permis de détruire l'infrastructure extrémiste et d'enregistrer des succès majeurs, notamment l'élimination de plusieurs hauts dirigeants terroristes, a indiqué la semaine dernière le porte-parole des forces armées égyptiennes.

Lors de son tout premier long entretien concernant l'opération militaire au Sinaï publié samedi 28 juillet dans l'hebdomadaire Al-Ahram al-Araby, le général de brigade Tamer al-Refaie a indiqué que cette opération a permis de détruire des repaires, des tranchées, des tunnels, des caches d'armes, de munitions et d'engins explosifs improvisés (EEI) des terroristes.

Elle a également permis l'élimination de leurs centres administratifs d'approvisionnement, des médias et de communication, et la saisie d'un nombre important de véhicules et de motos, ainsi que de grosses quantités d'explosifs,d'armes, de munitions, de mines et de roquettes.

Selon al-Refaie, depuis le lancement de cette opération en février, les forces armées ont abattu plus de 321 terroristes et saisi plus de mille EEI.

Les armes et les munitions saisies par les forces armées lors de l'opération Sinaï 2018. [Photo fournie par le service des Affaires pour le moral des Forces armées égyptiennes]

Les armes et les munitions saisies par les forces armées lors de l'opération Sinaï 2018. [Photo fournie par le service des Affaires pour le moral des Forces armées égyptiennes]

Cette opération avait été lancée près de trois mois après que plus de 300 personnes eurent été tuées lors d'une attaque meurtrière contre une mosquée du Sinaï à quelques 40 kilomètres d'al-Arish.

Ce carnage, le plus meurtrier de l'histoire de l'Egypte, n'a pas été revendiqué, mais les autorités pointent du doigt « l'Etat islamique en Irak et en Syrie » (EIIS) comme le principal suspect.

L'opération Sinaï vise à éradiquer les groupes terroristes dans le nord et le centre du Sinaï, et dans d'autres régions du Delta et du désert, à l'ouest du Nil.

Elle comporte également des missions d'entraînement et opérationnelles et des manœuvres sur tous les fronts destinées à renforcer le contrôle des points de franchissement en Egypte.

« Il est désormais difficile pour ces éléments de lancer leurs opérations, que ce soit à l'intérieur ou en-dehors du Sinaï, car leurs voies d'approvisionnement ont été coupées, et leurs tentatives pour faire entrer des armes et des munitions et permettre aux terroristes de passer d'une province à une autre en Egypte ont été avortées », a ajouté al-Refaie.

« La capacité des groupes terroristes à mener des opérations a été grandement sapée, et il leur est maintenant difficile de recruter de nouveaux éléments ou de communiquer avec ceux qui se trouvent en-dehors du Sinaï », a-t-il ajouté.

Les forces armées concentrent désormais leurs efforts sur les cellules dormantes, et font échouer leurs tentatives de reprendre leurs activités ou de mener des opérations terroristes contre les forces égyptiennes ou des civils, a-t-il poursuivi.

« Alors que ces avancées majeures sont en cours et que la stabilité est revenue sur le terrain, la police civile a repris la direction de la sécurité aux mains des forces armées, afin que la vie puisse revenir à la normale dans les zones d'opération », a ajouté al-Refaie.

Retour à la normale

La vie a repris son cours dans le Sinaï, et les étudiants ont repris les cours à l'université d'al-Arish dans le Nord-Sinaï, et les lycéens peuvent enfin passer leurs examens finaux, a expliqué al-Refaie.

« Parmi les autres signes [du retour de la sécurité], la sécurité quotidienne est assurée pour les camions chargés de produits frais et de produits laitiers en route pour le Sinaï », a-t-il ajouté.

« Nous assurons aussi la sécurité des personnes qui se rendent et sortent du Sinaï », a-t-il souligné.

Le gouvernement dirigé par le Premier ministre Moustafa Madbouli a promis de s'attacher aux projets de développement et d'infrastructures au Sinaï pour reconstruire la péninsule et y stimuler l'investissement.

La Direction du génie des forces armées a à ce jour mené à bien 134 projets pour une valeur de 175 milliards de livres égyptiennes (9,8 milliards de dollars), sur les 290 prévus par le plan de développement du Sinaï.

Le gouvernement égyptien a considérablement fait évoluer sa stratégie antiterroriste, qui comprend désormais les volets sécuritaires, culturels, de développenent et économiques, a expliqué le général de division Adel al-Omda, expert et conseiller militaire à l'Académie militaire Nasser.

« Fin 2017, le président Abdel Fattah al-Sisi avait assuré que 100 milliards de livres égyptiennes seraient alloués aux projets de reconstruction et de développement du Sinaï », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« Le développement du Sinaï constituera un véritable rempart contre le retour du terrorisme », a-t-il conclu. « Ce développement permettra de créer des emplois pour les jeunes, et les empêchera de tomber entre les griffes des groupes terroristes».

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2 COMMENTAIRE (S)

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Par Dieu, ceci est très beau.

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J'ai apprécié cet article car il couvre entièrement l'opération militaire globale et les succès des forces armées à mettre fin au terrorisme au Sinaï.

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