Sécurité

La Marine française, un acteur essentiel dans les eaux du Golfe

Sultan al-Barei à Riyad

Des marins sur le pont de la frégate française Chevalier Paul (D621) à Toulon, dans le sud de la France, le 21 novembre 2017, lors de son départ en mer Méditerranée pour une mission dans le Golfe. [Anne-Christine Poujoulat/AFP]

Des marins sur le pont de la frégate française Chevalier Paul (D621) à Toulon, dans le sud de la France, le 21 novembre 2017, lors de son départ en mer Méditerranée pour une mission dans le Golfe. [Anne-Christine Poujoulat/AFP]

Les Forces maritimes conjointes (FMC) continuent de jouer un rôle central dans la protection de la libre circulation du commerce, le renforcement de la sécurité en mer et la dissuasion des activités illégales dans les eaux territoriales qui entourent la péninsule arabique.

Le rôle principal de cette force de 32 nations consiste à lutter contre le terrorisme, à empêcher les actes de piraterie, à encourager la coopération régionale et à promouvoir un environnement maritime sûr.

Cette force multinationale est commandée par un vice-amiral de l'US Navy basé à Bahreïn, secondé par un commodore de la Royal Navy britannique et d'autres hauts gradés des nations membres.

Les FMC opèrent sur une région d'environ 3,2 millions de miles carrés d'eaux internationales, qui renferment quelques-unes des voies de transport les plus importantes du monde.

Le niveau de participation des 32 nations qui composent ce partenariat varie en fonction de leur capacité à contribuer, la 5ème Flotte des Etats-Unis et les forces navales françaises comptant parmi les principaux contributeurs.

La 5ème Flotte est basée à Bahreïn, tandis que les Français opèrent depuis la station aérienne et navale du Camp de la Paix, également appelée base d'Abu Dhabi, aux EAU.

« Les forces navales françaises présentes dans la région du Golfe jouent un rôle essentiel en matière de sécurité », a expliqué le colonel Rashid Mohammed al-Marri, ancien membre du service de lutte contre les stupéfiants de la police de Dubaï.

« Plusieurs des opérations de contre-terrorisme, de lutte contre les trafiquants, de lutte contre la piraterie et de détection des mines dans le Golfe ont été effectuées par ces forces au cours des deux dernières années », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Depuis sa mise en place il y a dix ans, cette base française aux EAU a permis d'assurer un soutien logistique supplémentaire aux bâtiments navals, a-t-il ajouté.

Une relation forte avec le CCG

La Marine française effectue des manœuvres et des exercices réguliers avec les marines des Etats du Golfe et avec l'Egypte, et entretient d'excellentes relations avec les États membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a poursuivi al-Marri.

Les six Etats membres du CCG -- Arabie saoudite, EAU, Koweït, Qatar, Bahreïn et Oman -- possèdent des frontières maritimes dans le Golfe persique ou en mer Rouge, a-t-il ajouté.

Ils sont proches de voies navigables essentielles comme le détroit de Bab al-Mandeb et le canal de Suez, qui servent de passage pour le commerce international, mais peuvent également être utilisées comme autant de routes de trafic, de piraterie, de trafic de drogues et de déplacements des terroristes.

Pour lutter contre ces activités, la Marine française conduit des partouilles coordonnées avec la 5ème Flotte des Etats-Unis, et participe aux opérations de déminage, avec un dragueur de mines qui effectue des patrouilles régulières dans la région.

Cet engagement français comprend le commandement tournant de la Combined Task Force 150 (Opérations de sécurité en mer et contre-terrorisme), spécialisé dans la surveillance des bâtiments et les interventions rapides dans les cas de trafic de drogue ou de terrorisme.

Des eaux d'une importance internationale

En mars, le bâtiment de guerre français Jean de Vienne a saisi plus de quatre tonnes de hashish lors d'une opération dans les eaux internationales de la mer arabe, ont expliqué les FMC.

Des équipes de la Marine française ont nettoyé les eaux au large du Koweït des mines et des déchets dangereux, en particulier près de la centrale électrique de Nuwaiseeb, a poursuivi al-Marri, et les forces navales ont participé à des opérations de déminage en mer au large de la côte de la mer Rouge du Yémen.

La Marine française dispose de porte-hélicoptères, de frégates, de bâtiments d'escort et de vedettes rapides conçus pour la manœuvre, l'attaque et les interventions rapides, a expliqué le général de division Mansour al-Shehri, officier en retraite et expert militaire à Al-Mashareq.

La présence navale occidentale dans la région du Golfe, composée des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Australie, est une présence de long terme, a expliqué le général de brigade Abdoul Karim Ahmed, analyste militaire et ancien officier de l'armée égyptienne.

Cela est dû au fait que « la sécurité de ces eaux est d'une importance vitale pour le commerce mondial, et pas seulement pour les pays de la région », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

La mise en œuvre et le renforcement de la sécurité a donc un impact positif pour le monde entier, a-t-il conclu, rappelant que ces eaux relient l'Europe et l'Asie.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500