Éducation

Toujours pas de salaire pour les employés de l'université de Sanaa

Abou Bakr al-Yamani à Sanaa

Des étudiants d'une université yéménite assistent à une cérémonie de remise de diplômes à Sanaa le 24 mai 2017. [Muhammad Huwais/AFP]

Des étudiants d'une université yéménite assistent à une cérémonie de remise de diplômes à Sanaa le 24 mai 2017. [Muhammad Huwais/AFP]

Cela fait un an et demi que les professeurs et le personnel de l'université de Sanaa n'ont pas été payés parce que les Houthis (Ansarallah), soutenus par le régime iranien, retiennent leurs salaires et les empêchent de les récupérer auprès du gouvernement légitime d'Aden.

Les Houthis ont arrêté un certain nombre de professeurs de l'université de Sanaa au poste de contrôle de Naqeel Yasleh le 19 juin, alors qu'ils tentaient de se rendre à Aden pour y toucher leurs salaires auprès de la Banque centrale de la ville.

Le Syndicat des professeurs universitaires et leurs assistants a exigé que les Houthis libèrent immédiatement ces professeurs, a expliqué Hisham Naji, membre du conseil d'administration du syndicat.

Les Houthis ont libéré ces professeurs le 24 juin.

« Nous nous sommes mis en grève pendant plusieurs mois [durant l'année et demie qui s'est écoulée], mais malheureusement les Houthis ne nous ont jamais répondu et n'ont jamais versé nos salaires, à l'exception d'une fois en décembre 2016 », a expliqué Naji à Al-Mashareq.

Les membres du corps professoral des autres universités dans les zones contrôlées par les Houthis ont également été privés de leurs salaires, a-t-il poursuivi, « et nous avons donc contacté le gouvernement légitime à Aden pour que nos salaires nous soient versés ».

« La plupart des professeurs n'ont aucune source de revenus autre que leur enseignement à l'université ou leur travail auprès d'organisations internationales », a précisé Naji.

Difficultés financières

« Le paiement des salaires des employés du secteur public dans les zones contrôlées par les Houthis a été suspendu lorsque la Banque centrale a été déménagée de Sanaa à Aden en septembre 2016 », a rappelé l'économiste Abdoul Jalil Hassan.

« Ces employés ont alors glissé dans la pauvreté », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« Le nombre de jours de grève à l'université est désormais supérieur au nombre de journées de travail », a-t-il indiqué, soulignant que cela aura un impact négatif sur l'avenir du Yémen, qui est marqué par « les mauvais résultats de l'enseignement universitaire ».

La fondation Angela pour le développement et la réponse humanitaire a distribué cette année des paniers alimentaires du ramadan aux professeurs de l'université de Sanaa.

« La distribution de ces paniers alimentaires aux universitaires et aux membres de la faculté des langues de l'université de Sanaa s'est inscrite dans le cadre des projets caritatifs mis en œuvre par la fondation », a rapporté Angela Abou Esbah, directrice de la fondation.

Depuis que le paiement des salaires aux professeurs de l'université, jadis membres privilégiés de la société, a été interrompu, nombre d'entre eux connaissent des difficultés financières, au point qu'ils ne parviennent plus à nourrir leurs enfants, a-t-elle indiqué à Al-Mashareq.

La plupart des professeurs de l'université de Sanaa n'ont pas de source de revenus supplémentaire, a-t-elle poursuivi.

« La fondation a reçu de nombreuses demandes pour mener des projets alimentaires pour les membres du corps enseignant de la faculté, y compris les doyens des collèges et les vice-présidents de l'université dont le statut financier a été négativement affecté », a-t-elle conclu.

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