Sécurité

Plainte du Yémen contre le soutien du Hezbollah aux Houthis

Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah lors d'un discours télévisé à l'occasion d'une cérémonie le 16 février à Beyrouth, en souvenir des leaders abattus du parti. [Jospeh Eid/AFP]

Le chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah lors d'un discours télévisé à l'occasion d'une cérémonie le 16 février à Beyrouth, en souvenir des leaders abattus du parti. [Jospeh Eid/AFP]

Dans une lettre adressée au gouvernement libanais, le gouvernement yéménite a condamné les récents appels à la violence du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et l'intervention de sa milice dans le pays en soutien aux Houthis (Ansarallah).

L'intervention du Hezbollah sera préjudiciable au Yémen, alimentera et prolongera la guerre et portera atteinte à la stabilité et à la sécurité de la région, pouvait-on lire dans cette lettre adressée par le ministre yéménite des Affaires étrangères Khaled al-Yamani à son homologue libanais Gebran Bassil.

Al-Yamani a fait part de la condamnation par son gouvernement des déclarations et des actions du Hezbollah à l'encontre du Yémen, et a exigé que le gouvernement libanais prenne toutes les mesures nécessaires pour mettre un terme à ce comportement hostile.

Ce type d'incitation à la violence va à l'encontre de la politique de dissociation du Liban, a poursuivi cette lettre, faisant référence à des déclarations faites par Nasrallah dans un discours télévisé le 29 juin.

Le chef du Hezbollah y affirmait sa volonté et celle de son parti de combattre au Yémen aux côtés des Houthis et contre le gouvernement légitime.

« Ce comportement hostile injustifié causera de graves torts aux intérêts suprêmes du Yémen et à sa sécurité nationale, et il alimentera la guerre, qui sapera la sécurité et la stabilité de la région », pouvait-on encore lire.

Al-Yamani a précisé que le Yémen se réservait le droit de porter l'affaire devant la Ligue arabe, l'Organisation de la coopération islamique et le Conseil de sécurité des Nations unies, qui tous appellent à respecter la souveraineté des États.

« Le Hezbollah a violé les relations existantes entre le Yémen et le Liban par ses actions de formation, de planification, d'incitation à la violence et de soutien aux milices houthies qui ont monté un coup d'État contre l'autorité légitime le 21 septembre 2014 », a-t-il déclaré.

Cette milice appuyée par l'Iran a poursuivi en mettant la main sur des institutions de l'État, en s'emparant de provinces, et en imposant son contrôle par la force, mettant en œuvre les plans expansionnistes de l'Iran, a-t-il ajouté.

Réponse à l'incitation du Hezbollah

« La plainte du Yémen à ce stade est intervenue en réponse à l'appel public lancé par Hassan Nasrallah pour aller combattre au Yémen et soutenir les Houthis », a fait savoir Adel al-Shogaa, membre de la commission générale du Congrès général du peuple.

Alors que les forces progouvernementales sont proches de libérer al-Hodeidah des Houthis, « Nasrallah voulait mobiliser les combattants en soutien aux Houthis lors de cette bataille importante », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

La perte de ce port stratégique sur la mer Rouge « affaiblira les Houthis et coupera l'arrivée d'armes et d'autres formes de soutien de l'Iran en leur faveur », a-t-il ajouté.

Les interventions du Hezbollah sont devenues « insupportables », a déclaré à Al-Mashareq le journaliste Khaled al-Haruji, et le gouvernement légitime doit avoir recours à des moyens plus radicaux pour dissuader de telles interventions, qui servent les visées expansionnistes de l'Iran.

Le ministre yéménite de l'Administration locale et président du Haut Comité d'aide humanitaire Abdoul Raqib Fatah a condamné le traitement par les Houthis des civils et des infrastructures publiques, y compris les installations de santé, à al-Hodeidah.

« Les milices houthies ont bombardé des réservoirs d'eau d'al-Tuhayat, ce qui va encore aggraver les souffrances des habitants d'al-Hodeidah », a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le politologue Munir Talal a expliqué à Al-Mashareq que le bombardement par les Houthis des réservoirs d'eau était une réponse aux célébrations organisées après la libération de leur ville des Houthis en début de semaine.

« En cas de défaite, le comportement des milices revient en général à détruire et à saboter tous les services civils, pour causer du tort aux populations et aggraver leurs souffrances », a-t-il conclu. « Un tel comportement doit être condamné tant au niveau local qu'international. »

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