Réfugiés

Javad Ghaffari, « l'architecte » des plans de l'Iran en Syrie

Waleed Abou al-Khair au Caire

Le général iranien Javad Ghaffari est le cerveau qui dirige le Corps des Gardiens de la révolution islamique en Syrie. [Photo diffusée en ligne]

Le général iranien Javad Ghaffari est le cerveau qui dirige le Corps des Gardiens de la révolution islamique en Syrie. [Photo diffusée en ligne]

Le nom du commandant du Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI), Javad Ghaffari, est devenu synonyme de la mise en œuvre des plans de l'Iran en Syrie, expliquent à Diyaruna des Syriens qui connaissent bien la situation.

Depuis sa base située dans le sud-est d'Alep, Ghaffari – également connu comme Sayyed Javad et Haj Javad Ghaffari – supervise les milices que l'Iran a formées pour combattre pour son compte en Syrie, a expliqué Saleh al-Afisi, officier de l'Armée syrienne libre (ASL) dans la province rurale d'Alep.

« Ce commandant du CGRI déplace et répartit ses milices sectaires depuis des pays comme l'Irak, le Liban et l'Afghanistan, pour réaliser l'ambition du CGRI de créer une voie terrestre reliant Téhéran à Beyrouth », a-t-il expliqué.

Cette intervention ne résulte pas d'un amour du CGRI pour la Syrie ou pour son régime, mais de sa détermination à mettre en œuvre ses visées expansionnistes au Moyen-Orient, a-t-il souligné.

Le Corps des Gardiens de la révolution islamique a apporté une aide dans certaines régions de Syrie, une initiative que les observateurs voient comme une tentative de renforcer sa présence dans le pays et de favoriser ses visées expansionnistes en Syrie et dans la région. [Photo fournie par Sheyar Turko]

Le Corps des Gardiens de la révolution islamique a apporté une aide dans certaines régions de Syrie, une initiative que les observateurs voient comme une tentative de renforcer sa présence dans le pays et de favoriser ses visées expansionnistes en Syrie et dans la région. [Photo fournie par Sheyar Turko]

Le CGRI possède une importante base militaire à Alep, la caserne Cheikh Najjar, sa plus grande dans la région, et les milices affiliées au CGRI contrôlent plusieurs zones de la ville, notamment dans ses secteurs est, a ajouté al-Afisi.

Cela inclut les districts d'al-Mashhad, Bashkoy, al-Sakhour, al-Haidariya, Masakin Hananou et al-Shaar.

Ces groupes appuyés par l'Iran sont connus pour l'usage excessif qu'ils font de la force dans toutes les régions de Syrie où ils sont présents, a-t-il poursuivi, notamment dans des zones densément peuplées.

« Ce qui se passe dans la Ghouta orientale est la preuve la plus manifeste de la criminalité systématique » pratiquée par ces groupes, a-t-il estimé.

« L'architecte » des plans iraniens

Ghaffari est l'architecte des plans de l'Iran en Syrie, a expliqué le journaliste syrien Mohammed al-Abdoullah à Diyaruna.

Il est le cerveau qui dirige le bras du CGRI en territoire syrien, en totale indépendance par rapport au régime syrien, malgré les efforts déployés par les médias du CGRI pour montrer que leurs actions sont destinées à venir en soutien aux Syriens ou au régime, a-t-il ajouté.

Les milices affiliées au CGRI opérant en Syrie ont fait usage d'une force excessive au combat et lors des opérations de ratissage, sans considération pour les lois internationales et humanitaires, a poursuivi al-Abdoullah.

« La meilleure preuve en est ce qu'il s'est produit lors des combats pour Alep, et ce qui se passe maintenant dans les zones rurales d'Alep et dans la Ghouta orientale, où ces milices jouent un rôle majeur dans les combats », a-t-il ajouté.

Ghaffari, également connu comme « le boucher d'Alep », a été transféré en Syrie mi-2014, et a pris une place prédominante lors des batailles d'Alep et de son siège, a-t-il rappelé. Il est connu pour l'usage excessif qu'il fait de la force, sans distinction entre des cibles civiles et militaires.

En 2016, on raconte qu'il aurait été à l'origine du blocage des efforts visant à évacuer les combattants de l'opposition et des civils des zones assiégées de l'est d'Alep, selon al-Abdoullah.

Ghaffari commande le « Bataillon des 18 000 » avec l'aide de son lieutenant en second Abou Bagher, a-t-il poursuivi.

Il commande également une unité spéciale composée de 7 000 combattants de diverses nationalités, dont des Irakiens, des Iraniens, des Syriens, des Libanais, des Afghans et des Pakistanais, a-t-il ajouté.

Ghaffari a pris le commandement de la plupart des unités du Hezbollah libanais, de la brigade irakienne al-Noujaba, de la brigade afghane Fatemiyoun et de la brigade pakistanaise Zaynabiyoun après la mort de l'ancien commandant du CGRI Hussein Hamadni en Syrie dans des circonstances mystérieuses.

« La taille de la force composée de ces groupes placés sous son commandement direct est estimée à 15 000 combattants au moins, et le mouvement de combattants non syriens d'Irak et d'Iran s'effectue sous sa supervision directe », a ajouté al-Abdoullah.

Changements démographiques en vue

L'un des éléments fondamentaux des projets de l'Iran est de favoriser des changements démographiques dans plusieurs régions de Syrie, a expliqué à Diyaruna l'avocat syrien Bashir al-Bassam.

Par le biais de son intervention militaire directe, l'Iran procède à des déplacements massifs de Syriens, soit en les déplaçant vers d'autres régions, soit en les forçant à quitter la Syrie, a-t-il poursuivi.

« Le but est de vider certaines parties de Damas et de sa campagne, d'Alep, d'Hama et de Deir Ezzor de leurs populations sunnites et des chiites non syriens », a-t-il continué.

Ce plan est destiné à assurer la présence de l'Iran dans le pays pour de nombreuses années à venir, a-t-il conclu, et de contenir toute opposition à sa présence ou à son expansion.

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1 COMMENTAIRE (S)

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Je crois que c'est très important pour la période d'après.

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