Réfugiés

Une campagne de santé publique dans la vallée de la Bekaa

Nohad Topalian à Beyrouth

Medair œuvre dans sept centres de développement social installés à proximité de camps de réfugiés non officiels dans la vallée de la Bekaa, au Liban, pour fournir des interventions et des messages de santé par le biais de bénévoles de la communauté et d'organisations locales. [Photo fournie par Medair]

Medair œuvre dans sept centres de développement social installés à proximité de camps de réfugiés non officiels dans la vallée de la Bekaa, au Liban, pour fournir des interventions et des messages de santé par le biais de bénévoles de la communauté et d'organisations locales. [Photo fournie par Medair]

Une nouvelle campagne visant à améliorer l'accès à des services de santé reproductive et psychologique sûrs et de qualité est proposée aux réfugiés syriens et aux Libanais dans la vallée de la Bekaa, au Liban.

En coopération avec Tearfund, basée au Royaume-Uni, et le Centre arabe de services de conseil et de formation jordanien, l'organisation suisse Medair a lancé la campagne « Famille en bonne santé, maison sereine » le 21 mars dans la clinique d'al-Marj dans la vallée de la Bekaa.

Le financement de ce projet vient du fonds d’affectation spéciale pour la Syrie de l'Union européenne (EU Madad).

Depuis 2014, l'Union européenne finance des projets de santé au Liban pour un total de 165 millions d'euros (203 millions de dollars) afin de répondre aux besoins sanitaires de base des Libanais défavorisés et des réfugiés syriens, a fait savoir la délégation de l'UE au Liban.

Les réfugiés syriens de la région d'al-Marj, dans la vallée libanaise de la Bekaa, bénéficient d'une campagne de santé publique de la part de Medair, qui vise à améliorer l'accès à des services de santé reproductive et psychologique sûrs et de qualité. [Photo fournie par Medair]

Les réfugiés syriens de la région d'al-Marj, dans la vallée libanaise de la Bekaa, bénéficient d'une campagne de santé publique de la part de Medair, qui vise à améliorer l'accès à des services de santé reproductive et psychologique sûrs et de qualité. [Photo fournie par Medair]

L'UE a commencé à « tester une gamme basique de services sanitaires primaires, parmi lesquels la santé maternelle et infantile, et la santé reproductive et mentale pour toutes les couches défavorisées de la population », a indiqué la délégation.

Un meilleur accès aux services

Le projet cherche à améliorer l'accès aux services de santé reproductive et de soutien psychologique pour les membres des communautés défavorisées par le biais de deux programmes, a déclaré George Mghames, chargé de communication de Medair.

L'un de ces programmes est mis en œuvre au niveau de la communauté, l'autre au niveau de la clinique, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« Au niveau communautaire, Medair a développé un ensemble d'interventions et de messages appelé 'Famille en bonne santé, maison sereine' », a-t-il précisé.

La santé reproductive, le mariage précoce, le planning familial, l'allaitement, la nutrition infantile et les soins néonatals font partie des sujets abordés, a-t-il ajouté.

« Ces messages sont délivrés par des bénévoles de santé de la communauté ou des personnes [désignées] dans les communautés locales », a-t-il précisé, soulignant que les bénévoles organisent également des visites à domicile, des ateliers, des discussions de groupe et d'autres activités.

Medair propose aussi des « services d'aide humanitaire classiques », a-t-il indiqué.

Cibler 9 700 familles

Après avoir été formés, les vingt-sept bénévoles de santé, pour la plupart réfugiés syriens, iront voir 9 700 familles ciblées pour « délivrer des messages de santé essentiels qui démontrent les bénéfices de l'adhésion à des standards de santé », a déclaré Mghames.

Medair a rassemblé dix organisations communautaires pour aider à la première phase du projet, dans le but de former plus tard un groupe de cent bénévoles de santé, dont la mission sera d'effectuer des visites de sensibilisation dans les maisons proches, a-t-il précisé.

L'objectif est de cibler au final huit cents réfugiés syriens et familles libanaises par mois, a rapporté Mghames.

Au niveau clinique, « le projet fournit des soins de santé reproductive dans sept centres de développement social, et offre une large gamme d'options de planning familial moderne », a-t-il expliqué.

Cela comprend l'utilisation de fournitures médicales essentielles subventionnées par le ministère de la Santé, et propose des consultations sur le planning familial et des soins de routine pré et postnatals, a-t-il ajouté.

La santé reproductive à l'honneur

Le projet cherche à fournir l'accès à des services de santé de haute qualité pour autant de réfugiés syriens et citoyens libanais vulnérables que possible à al-Marj et ses alentours, a déclaré le Dr Wael Harb, responsable de projet santé de Medair.

La santé reproductive et le soutien psychologique sont particulièrement à l'honneur, a-t-il indiqué à Al-Mashareq, les cas spéciaux étant renvoyés à des spécialistes. Un autre but est la sensibilisation sur les mariages précoces et les violences conjugales.

« Le projet se fait aussi en dehors de la clinique, grâce à des bénévoles syriens qui travaillent pour éduquer leurs compatriotes à l'importance de la santé reproductive, la vaccination, le soutien psychosocial et l'hygiène », a indiqué Harb.

« Ces bénévoles rendent visite à des familles dans les camps une fois par semaine et leur délivrent au moins cinq messages de sensibilisation de santé qui leur sont bénéfiques », a-t-il ajouté.

Comprendre la santé familiale

Âgé de 48 ans, le réfugié syrien Yahya Qassem, du district d'al-Sabkha dans la province d'al-Raqqa, a expliqué à Al-Mashareq avoir bénéficié des campagnes de sensibilisation de santé.

« J'ai découvert l'importance du planning familial », a rapporté Qassem, qui vit avec sa famille de onze personnes à Hawsh al-Harima depuis 2014.

Cela inclut l'espacement des naissances, a déclaré Qassem, ajoutant qu'il a « appris les méthodes du planning familial grâce à la contraception, que j'ignorais jusqu'ici ».

« Je connais les risques d'un mariage avant 18 ans pour la santé des femmes et des enfants et les difficultés financières et sociales [qui suivent], et maintenant je vaccine régulièrement mes enfants, parce que j'en comprends l'importance », a-t-il déclaré.

Qassem a ajouté qu'il compte partager ce qu'il a appris sur la santé et les questions familiales avec d'autres membres de sa famille et de sa communauté.

Aimez-vous cet article?

1 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

J'ai besoin d'aide de toute urgence.

Répondre