Économie

Le bois alimente les poêles de Sanaa dans un contexte de pénurie de gaz

Abou Bakr al-Yamani à Sanaa

Le gaz de cuisson étant rare, des marchés de bois de chauffage sont apparus à Sanaa pour les Yéménites à la recherche d'un autre combustible. [Abou Bakr al-Yamani/Al-Mashareq]

Le gaz de cuisson étant rare, des marchés de bois de chauffage sont apparus à Sanaa pour les Yéménites à la recherche d'un autre combustible. [Abou Bakr al-Yamani/Al-Mashareq]

Les habitants de Sanaa et d'autres régions du Yémen contrôlées par les Houthis (Ansarallah) ont été contraints d'utiliser du bois de chauffage et d'autres combustibles pour cuisiner depuis début mars, à cause d'une pénurie de gaz de cuisson.

La pénurie de bonbonnes de propane est le résultat d'une mauvaise gouvernance, ont expliqué des habitants à Al-Mashareq, accusant la milice houthie, soutenue par l'Iran, d'alimenter la crise et d'aggraver la situation déjà difficile qu'ils connaissent.

Selon les médias locaux, les Houthis empêchent les camions-citernes transportant du propane d'entrer dans les provinces qu'ils contrôlent.

À cause de cette pénurie de gaz de cuisson, des marchés de bois de chauffage sont apparus pour répondre à la demande de combustible, et les prix ont rapidement augmenté. Certains habitants se sont alors tournés vers le fumier animal séché comme combustible.

Les régions du Yémen contrôlées par les Houthis, qui sont soutenus par l'Iran, connaissent une grave pénurie de gaz de cuisson, forçant les habitants à revenir au bois. [Abou Bakr al-Yamani/Al-Mashareq]

Les régions du Yémen contrôlées par les Houthis, qui sont soutenus par l'Iran, connaissent une grave pénurie de gaz de cuisson, forçant les habitants à revenir au bois. [Abou Bakr al-Yamani/Al-Mashareq]

Lors d'un récent déplacements pour acheter du bois sur l'un de ces marchés à Sanaa, Ahmed Ghallab Khatib, imam de la mosquée al-Hussein de la ville, n'a pu acquérir que deux fagots de bois au lieu des trois que sa femme et lui souhaitaient.

« Je ne m'attendais pas à ce que le bois de chauffage atteigne des prix aussi fous », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Safiya al-Hajj, femme au foyer, s'est également contentée d'une petite quantité de bois de chauffage.

« Je passe des heures tous les jours à ramasser du carton, des restes de travaux de construction et du bois, et j'ajoute une bûche pour préparer un repas par jour pour les enfants », a-t-elle raconté à Al-Mashareq.

« Beaucoup de gens vont connaître la faim à cause des conditions difficiles et de la disparition du propane [sur les marchés] », a-t-elle prédit.

Prix en augmentation

« La guerre nous a épuisés, et nous ne pouvons plus répondre aux besoins essentiels », a déclaré le forgeron Tareq Abdoullah à Al-Mashareq. « J'utilise l'argent que j'ai pu économiser grâce à mon travail d'aujourd'hui pour acheter du bois de chauffage. »

Le prix du bois a triplé depuis le début du mois de mars, à cause de la pénurie de gaz, et l'on trouve désormais des marchés de bois de chauffage dans presque tous les quartiers de Sanaa.

« La forte demande en bois de chauffage a entraîné une augmentation des prix », a rapporté Ahmad al-Jawzi, négociant en bois de chauffage dans le quartier de Dar Salm à Sanaa.

« Auparavant, nous apportions un camion de bois par semaine, mais maintenant nous utilisons un camion par jour pour répondre à la demande », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« Nos employés abattent des arbres dans les zones rurales autour des villes d'al-Hodeidah et d'Hajja, où les arbres sont abondants », a-t-il ajouté. « Tout le monde, les riches comme les pauvres, achète du bois. »

Dans les circonstances actuelles, « obtenir une bonbonne de propane [est] extrêmement difficile et complexe », a affirmé l'économiste Abdoul Jalil Hassan.

« La guerre a forcé les Yéménites a revenir à l'utilisation de bois de chauffage, une méthode traditionnelle qui avait été abandonnée depuis longtemps », a-t-il fait savoir à Al-Mashareq, ajoutant que certaines familles utilisent désormais du fumier animal séché comme combustible.

Les crises de propane survenues au cours des trois dernières années de guerre, et qui se poursuivent, ont ravivé l'intérêt du public pour le bois de chauffage comme alternative au gaz, a-t-il déclaré.

À cause de ces pénuries, les rues de Sanaa ressemblent maintenant à celles d'une époque révolue, a-t-il fait remarquer, et l'on trouve sur les réseaux sociaux des photos montrant des ânes portant du bois de chauffage dans certains quartiers.

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Que Dieu maudisse les guerres! Que Dieu maudisse le groupe oppressif qui justifie le meurtre et l'effusion du sang! Il ne fait aucun doute que ces guerres ont des victimes que le monde voit tous les jours mais ne fait rien pour aider. L'argent est dépensé et les biens sont gaspillés sans but, sauf pour tuer des âmes et miner les ressources. La péninsule arabique flotte sur une mer de pétrole dont profitent les étrangers alors que les habitants de la péninsule ont été ramenés à l'époque médiévale où ils utilisent des méthodes primitives pour avoir du carburant et le chauffage. Les habitants de Sanaa et les zones contrôlées par les Houthis (Ansarallah) retournent à l'utilisation du bois et d'autres matériaux pour préparer les aliments en raison d'une pénurie aiguë de gaz.

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