Société

« Une famille syrienne » montre la vie quotidienne tragique en Syrie

Nohad Topalian à Beyrouth

« Une famille syrienne », un film du réalisateur belge Philip Van Leeuw, raconte une journée de la vie de deux familles syriennes pendant la guerre. [Photo fournie par Philippe Van Leeuw]

« Une famille syrienne », un film du réalisateur belge Philip Van Leeuw, raconte une journée de la vie de deux familles syriennes pendant la guerre. [Photo fournie par Philippe Van Leeuw]

Depuis sa sortie en 2017, le film « Une famille syrienne », maintenant diffusé à Beyrouth, a récolté plusieurs prix pour sa représentation d'une journée dans la vie de deux familles syriennes bloquées dans un appartement de Damas pendant la guerre.

Ce film, réalisé par Philippe Van Leeuw et filmé à Beyrouth, montre ce que fait Oum Yazan (Hiam Abbas), pour protéger sa famille et ses invités des bombardements et des tirs de snipers, alors qu'ils font face à un grave manque de services.

Les trois enfants d'Oum Yazan sont joués par de vrais réfugiés syriens

Lors d'une récente projection à Beyrouth, le film a fait pleurer plusieurs Syriens venus voir le film, revivant ce qu'ils ont connu en Syrie avant de fuir vers le Liban.

Une mère de trois enfants essaie de protéger sa famille et ses invités, tous piégés dans un appartement de Damas dans le film « Une famille syrienne », sorti en 2017. [Photo fournie par Philippe Van Leeuw]

Une mère de trois enfants essaie de protéger sa famille et ses invités, tous piégés dans un appartement de Damas dans le film « Une famille syrienne », sorti en 2017. [Photo fournie par Philippe Van Leeuw]

« Ma famille et moi, nous avons connu les mêmes conditions que celles du film en 2012 », a relaté à Al-Mashareq Ghalia Mansour, ancienne habitante d'Alep. « Pendant un moment, j'ai eu l'impression qu'il racontait nos vies quotidiennes sous le siège. »

Basé sur une histoire vraie

Le film, qui est basé sur une histoire vraie, montre « les tragédies subies par les Syriens que tout un chacun peut vivre dans un pays connaissant les mêmes circonstances de guerre que la Syrie traverse », a expliqué Van Leeuw.

« L'intrigue du film n'est pas un produit de mon imagination, mais une réalité vécue par le père d'une amie syrienne », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

Le père de son amie, qui vit à Paris, a été bloqué dans son appartement à Damas pendant trois semaines en 2012, a-t-il indiqué, et l'amie de Van Leeuw n'avait « aucune nouvelle de lui, parce que les lignes téléphoniques avaient été coupées lors des combats féroces ».

« La situation de son père m'a ému et m'a poussé à imaginer comment il vivait au jour le jour entre ses quatre murs », a-t-il poursuivi.

Van Leeuw a écrit le script du film en 2013, en le basant sur cette histoire vraie.

Il existe cependant des différences avec la version du film, qui montre trois femmes et quatre enfants vivant ensemble dans un appartement d'un bâtiment abandonné à Damas.

Van Leeuw a dit qu'il souhaitait « montrer 24 heures de la vie de citoyens ordinaires à travers une famille de classe moyenne non sectaire, qui représente la plupart des familles syriennes ».

Il a également cherché à « se concentrer sur la façon dont les gens enfermés dans cet appartement réagissent à ces circonstances exceptionnelles ».

Les enfants ont joué leurs rôles avec talent et authenticité, a-t-il rapporté, car « ils sont syriens et ont vécu cette ambiance avant d'arriver à Beyrouth ».

Le film a remporté le prix Panorama du public au Festival du film de Berlin en février 2017, et a décroché les six récompenses pour lesquelles il avait été nominé aux 8e Magritte.

Une œuvre humanitaire

L'actrice libanaise Diamand Bou Aboud, qui interprète Halima, l'une des femmes les plus jeunes du film, a déclaré à Al-Mashareq qu'elle a « porté les souffrances des femmes syriennes dans la guerre ».

Ce personnage « a une grande importance pour moi, parce que les femmes représentent la détermination, la stabilité et la préservation de la famille, du foyer, et le sentiment d'appartenance », a-t-elle expliqué, ajoutant qu'Halima « fait l'impossible » pour protéger sa famille.

Le film montre aussi la façon dont les gens réagissent face à la peur et à la pression psychologique, a-t-elle poursuivi.

Ce film « est une œuvre humanitaire par excellence », a affirmé le photojournaliste Ammar Abed Rabbo à Al-Mashareq.

« Il représente fidèlement nos souffrances quotidiennes en tant que Syriens et transmet ce message honnêtement au monde », a-t-il déclaré. « Ce film a montré la réalité telle qu'elle est. »

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Moi, je ne sais pas ce que c'est la guerre puisque je ne l'ai jamais vécue et je me trouve chanceuse cependant je suis de tout coeur avec les gens qui la vive au quotidien. De recevoir des bombes sur la tête, de manquer de soins, de nourriture, d'avoir peur et de ne pas savoir si on va vivre le lendemain. Comment se fait-il que les hommes sur la terre en sont arrivé l à? Comment est-ce qu'un être humain peut haïr un autre à ce point de vouloir le détruire. Cela me dépasse. Je me demande qu'est-ce que je peux faire. Avez-vous une réponse pour moi. Je suis seule, pas d'enfants, une très petite pension et je donne un peu à Amnestie et Oxfame. Merci de me laisser m'exprimer.

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Moi, je ne sais pas ce que c'est la guerre puisque je ne l'ai jamais vécue et je me trouve chanceuse cependant je suis de tout coeur avec les gens qui la vive au quotidien. De recevoir des bombes sur la tête, de manquer de soins, de nourriture, d'avoir peur et de ne pas savoir si on va vivre le lendemain. Comment se fait-il que les hommes sur la terre en sont arrivé l à? Comment est-ce qu'un être humain peut haïr un autre à ce point de vouloir le détruire. Cela me dépasse. Je me demande qu'est-ce que je peux faire. Avez-vous une réponse pour moi. Je suis seule, pas d'enfants, une très petite pension et je donne un peu à Amnestie et Oxfame. Merci de me laisser m'exprimer.

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