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Selon Mattis, l'Iran s'invite dans les élections irakiennes

AFP

Des Irakiens renouvellent leurs cartes d'électeurs dans un bureau de la commission électorale de la ville sainte de Najaf, le 10 mars. L'Iran est accusé de tenter d'influencer le vote lors des prochaines élections irakiennes en faveur de candidats pro-iraniens. [Haidar Hamdani/AFP]

Des Irakiens renouvellent leurs cartes d'électeurs dans un bureau de la commission électorale de la ville sainte de Najaf, le 10 mars. L'Iran est accusé de tenter d'influencer le vote lors des prochaines élections irakiennes en faveur de candidats pro-iraniens. [Haidar Hamdani/AFP]

Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a critiqué l'Iran, jeudi 15 mars, qui « s'immisce » dans les prochaines élections irakiennes pour tenter d'influencer le scrutin en faveur de candidats favorables à Téhéran.

S'adressant à des journalistes à son retour d'une tournée qui l'a conduit à Oman, en Afghanistan et à Bahreïn, Mattis a déclaré que les responsables qu'il a rencontrés lui ont fait part de leurs inquiétudes quant à l'attitude de l'Iran.

« L'un des points qui sont apparus manifestes tient aux soupçons portés sur l'Iran et la preuve des efforts de déstabilisation menés par les Iraniens », a expliqué Mattis.

« Je l'ai entendu lorsque je me trouvais en Afghanistan. Vous savez ce qui se passe désormais en termes de soutien apporté par l'Iran à Assad. Désormais, l'Iran [... ] s'immisce dans les élections en Irak », a-t-il ajouté.

« On m'a une nouvelle fois rapporté à mon retour qu'ils ne changent pas d'attitude, qu'ils continuent à exercer une influence déstabilisante », a ajouté Mattis.

Le chef du Pentagone a indiqué qu'il ne comptait pas spéculer sur le fait que les efforts déployés par Téhéran ont un quelconque impact sur les électeurs irakiens à l'approche des élections législatives et aux assemblées provinciales de mai.

« L'Iran tente d'influencer les élections irakiennes en utilisant son argent. Cet argent est utilisé pour influencer les candidats et les votes », a-t-il poursuivi.

« L'Iran doit laisser les Irakiens déterminer leur propre avenir », a ajouté Mattis.

Par ailleurs, Mattis a souligné que les bâtiments de la marine iranienne croisant dans le Golfe avaient une attitude moins provocatrice vis-à-vis des navires américains.

Il a précisé que les bateaux de la marine régulière iranienne et du Corps des Gardiens de la révolution iranienne (CGRI) avaient réduit le nombre d'incidents qui étaient presque devenus routiniers ces dernières années, et qu'ils se tiennent maintenant éloignés des bâtiments de guerre de la marine américaine.

« Dans le Golfe lui-même, ils ne s'approchent plus aussi près de nos bateaux, les actions provocatrices dans le Golfe semblent avoir quelque peu diminué », a ajouté Mattis.

« Test » au large du Yémen

Le commandant Bill Urban, porte-parole de la Cinquième flotte basée à Bahreïn, a indiqué qu'il n'y avait eu aucune interaction « dangereuse ou non professionnelle » avec les Iraniens en mer depuis le 14 août 2017, lorsqu'un drone iranien sans feux avait volé à proximité d'un appareil américain opérant dans le Golfe.

L'année dernière et en 2016, la marine des États-Unis s'était fréquemment plainte du comportement des bâtiments du CGRI, qui suivaient et se dirigeaient souvent vers des navires américains.

Lors d'au moins un incident, les marins américains ont dû tirer des fusées et faire usage de tirs d'avertissement avant que les Iraniens fassent demi-tour.

Mattis a expliqué qu'au large des côtes du Yémen, près du détroit de Bab el-Mandeb, l'Iran teste un certain nombre de ses capacités offensives.

« C'est là que se trouvent les radars (iraniens), leurs missiles balistiques et leurs missiles de croisière antinavires », a ajouté Mattis.

« Nous avons trouvé leurs mines, leurs bateaux explosifs qui sont tous testés, leurs capacités renforcées qui y sont toutes démontrées. »

La Cinquième flotte et les groupes de combat associés patrouillent en permanence dans le Golfe et inspectent quelques-uns des bateaux qui croisent dans la région.

En 2016, les marins ont saisi des armes apparemment en route depuis l'Iran en direction du Yémen, dont des mitrailleuses et des lance-roquettes.

Urban a déclaré que cette année, les groupes d'intervention avaient confisqué des quantités record d'héroïne, l'essentiel provenant sans doute d'Afghanistan et destiné à financer les talibans.

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