Société

L'intervention de l'Iran au Yémen prolonge les souffrances humaines

Par Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Le 5 mars, des Yéménites attendent à côté de bonbonnes de gaz vides pour recevoir du gaz, alors que les pénuries augmentent à Sanaa, la capitale du Yémen. [Mohammed Huwais/AFP]

Le 5 mars, des Yéménites attendent à côté de bonbonnes de gaz vides pour recevoir du gaz, alors que les pénuries augmentent à Sanaa, la capitale du Yémen. [Mohammed Huwais/AFP]

Les conditions de vie au Yémen ont empiré après trois ans de guerre entre les Houthis (Ansarallah), cette milice soutenue par l'Iran, et le gouvernement légitime du président yéménite Abdrabbo Mansour Hadi.

L'intervention iranienne au Yémen, qui consiste à soutenir militairement, médiatiquement et financièrement les Houthis, prolonge la guerre et exacerbe les souffrances des Yéménites, indiquent des politologues à Al-Mashareq.

John Ging, directeur des opérations d'aide de l'ONU, a déclaré le 27 février que les conditions de vie au Yémen après trois ans de conflit étaient « catastrophiques ».

Ging a expliqué que le Yémen, considéré comme la pire crise humanitaire au monde, est confronté à un risque grandissant de famine et de choléra.

Plus d'un million de personnes ont contracté le choléra depuis avril 2017, a indiqué le responsable de l'ONU, ajoutant que la diphtérie était en augmentation pour la première fois depuis 1982.

En plus de cette crise de santé publique, plus de 22 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire, dont 8,4 millions sont au bord de la famine, selon des chiffres de l'ONU.

« La vie des gens continue de se déliter », a déploré Ging. « Le conflit a augmenté en intensité depuis novembre, chassant près de cent mille personnes de leurs foyers. »

Les commentaires de Ging surviennent un jour après que la Russie a opposé son veto à une résolution proposée par le Royaume-Uni qui aurait fait pression sur l'Iran après que celui-ci ait fourni des missiles aux Houthis.

Les Yéménites rejettent le règne des Houthis

« Le coup d'État en cours appuyé par l'Iran, et qui a permis aux Houthis de prendre le contrôle des institutions de l'État et des provinces yéménites plus densément peuplées que les provinces libérées, prolonge la guerre », a déclaré le politologue Waddah al-Jalil.

En l'absence d'institutions d'État, les infractions et les pratiques illégales des Houthis se généralisent, avec le soutien constant de l'Iran en termes militaires, financiers, médiatiques et autres, a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

La majorité des Yéménites rejettent la domination des Houthis, a-t-il précisé.

L'intérêt du peuple yéménite à se débarrasser des Houthis rejoint « l'intérêt des pays voisins, qui souhaitent protéger leur sécurité nationale des missiles iraniens tirés depuis le territoire yéménite par les milices houthies », a-t-il fait savoir.

« Les pays voisins ne permettront pas à ces milices de rester [au pouvoir] si elles continuent de menacer leur sécurité nationale », a-t-il poursuivi.

Le soutien iranien prolonge la guerre

« À cause du soutien continu de l'Iran [aux Houthis], les Yéménites vivent isolés de la communauté régionale et internationale », a indiqué al-Jalil.

La poursuite de la guerre entraîne l'absence d'un climat économique et d'investissement qui permettrait de créer des emplois, a-t-il ajouté.

De plus, les services de base font défaut, surtout dans les secteurs de la santé et de l'éducation, ce qui menace la vie des générations futures et contribue à plonger le pays dans la famine et la pauvreté.

« L'intervention iranienne prolonge la guerre, car elle fournit aux Houthis ce qu'il leur faut pour survivre pendant longtemps, notamment des armes et de l'argent, ainsi qu'un soutien médiatique », a expliqué à Al-Mashareq le journaliste et politologue Khalid Nasser.

Plus de 22 millions de Yéménites vivent dans la pauvreté, et la moitié d'entre eux ont besoin d'une aide urgente, a-t-il déclaré, alors que l'Iran continue de soutenir les Houthis en leur fournissant illégalement des armes.

« La guerre est un désastre »

Les souffrances des Yéménites dues à la guerre sont « la plus grande tragédie humanitaire », a affirmé l'économiste Abdoul Jalil Hassan à Al-Mashareq.

« La guerre est un désastre qui consume tout », a-t-il déclaré, notant que le taux de pauvreté au Yémen dépasse désormais 85 % de la population.

L'arrêt de l'activité commerciale a entraîné la perte de milliers d'emplois, faisant grossir le segment de la pauvreté, a-t-il indiqué.

À cela s'ajoute l'effondrement des systèmes de santé et d'éducation et l'arrêt des services gouvernementaux, a poursuivi Hassan.

« Tout cela a exacerbé les souffrances humaines, à cause du soutien apporté par l'Iran aux Houthis, que ce soit en termes militaires, avec des missiles, financiers, médiatiques ou politiques », a-t-il conclu.

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1 COMMENTAIRE (S)

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Cet article est plein de mensonges et il est faux. L'Arabie saoudite et les EAU occupent le Yémen depuis trois ans et bombardent des civils innocents. Cette histoire sur la soi-disant légitimité est un mensonge.

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