Droits de l'Homme

Une liste des crimes houthis présentée à l'ONU par le ministère yéménite des Droits de l'homme

Par Nabil Abdoullah al-Tamimi à Aden

Des rebelles houthis et leurs partisans regardent un discours retransmis sur grand écran du leader Abdoul-Malik al-Houthi, alors qu'ils participent à un rassemblement devant la mosquée al-Saleh de Sanaa à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du Prophète Mahomet, le 30 novembre. [Mohammed Huwais/AFP]

Des rebelles houthis et leurs partisans regardent un discours retransmis sur grand écran du leader Abdoul-Malik al-Houthi, alors qu'ils participent à un rassemblement devant la mosquée al-Saleh de Sanaa à l'occasion de l'anniversaire de la naissance du Prophète Mahomet, le 30 novembre. [Mohammed Huwais/AFP]

Le ministère yéménite des Droits de l'homme a envoyé lundi 11 décembre une liste des violations commises par la milice houthie (Ansarallah) au Haut Commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme.

Ce rapport comporte une liste préliminaire des crimes commis par les Houthis et des violations à l'encontre du peuple yéménite en général et des membres du Congrès général du peuple (CGP) en particulier, a fait savoir l'agence d'informations Saba.

Les violences houthies se sont récemment intensifiées avec l'assassinat de l'ex-président du Yémen Ali Abdallah Saleh et de hauts responsables du CGP.

Parmi les exactions commises par cette milice, on retrouve le meurtre, la liquidation, la torture, la détention arbitraire, la disparition forcée, le piégeage de maisons et leur destruction totale ou partielle.

Des combattants houthis montent la garde après une frappe aérienne menée par la coalition arabe qui a visé le palais présidentiel de Sanaa, la capitale yéménite, le 5 décembre. [Mohammed Huwais/AFP]

Des combattants houthis montent la garde après une frappe aérienne menée par la coalition arabe qui a visé le palais présidentiel de Sanaa, la capitale yéménite, le 5 décembre. [Mohammed Huwais/AFP]

Ce rapport détaille les crimes et les abus commis par les milices houthies dans toutes les provinces, notamment à Sanaa, Hajjah, Dhamar, Mahouit, Ibb, Amran et dans d'autres provinces sous leur contrôle ou assiégées par eux.

Il indique également que les milices houthies imposent un isolement sans précédent de Sanaa et fournit des chiffres effrayants sur les délits commis par les Houthis dans cette ville, notamment l'attaque de maisons et le fait d'y terrifier les femmes et les enfants.

Ils ont par exemple attaqué et pillé la maison de la directrice de l'orphelinat Dar al-Rahma de Sanaa, Ruqayya al-Hajri, et enlevé trois de ses enfants.

Selon ce rapport, la milice houthie de la province de Hajjah a exécuté plus de 20 personnes, y compris des cheikhs, des chefs du CGP et des enfants, et ont arrêté plus de 200 civils, la plupart étant toujours introuvables et d'autres ayant fait l'objet de disparitions forcées.

De plus, la milice a terrifié les civils, truffé plus de onze maisons d'explosifs avant de les faire exploser, et détruit partiellement ou intégralement plus d'une centaine de propriétés privées.

Les milices houthies ont commis plusieurs crimes contre les habitants de Dhamar, notamment le meurtre, les arrestations, les disparitions forcées et les liquidations. Elles s'en sont prises aux habitants du village de Rasaba dans le district de Dhamar, tuant plusieurs d'entre eux, ont fait exploser trois maisons et un certain nombre de boutiques, et ont attaqué des mosquées.

« Une brutalité sans précédent »

Ce rapport tient lieu de plainte officielle, a précisé à Al-Mashareq l'avocat et militant des droits de l'homme Abdoul Rahman Barman.

« Nous avons assisté à une brutalité sans précédent au Yémen visant des membres du CGP depuis l'assassinat de l'ancien président Ali Abdallah Saleh », a-t-il indiqué.

« Nous n'avions jamais rien connu de tel durant toutes les crises qu'a traversées le Yémen », a-t-il ajouté.

Barman a ajouté que les exactions des Houthis ont visé les proches et les fidèles de Saleh et qu'elles sont allées jusqu'à la confiscation de leurs biens.

« Vendredi soir, les [Houthis] ont arrêté et enfermé 1 200 personnes dans la prison centrale », a-t-il relaté, ajoutant que cette prison ne peut plus recevoir d'autres détenus.

Barman a critiqué les Houthis pour la manière dont ils traitent les parents des personnes arrêtées venues se renseigner sur le sort de leurs enfants, ajoutant qu'ils n'étaient pas autorisés à prendre de leurs nouvelles.

Aimez-vous cet article?

0 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500