Terrorisme

L'armée égyptienne abat 47 personnes impliquées dans le massacre de la mosquée

Par Ahmed al-Sharqaoui au Caire et l'AFP

Yassin Taher (à droite), gouverneur d'Ismailia, au chevet des victimes de l'attaque qui a visé la mosquée d'al-Rawda, non loin d'al-Arish, la capitale provinciale du Nord-Sinaï, le 25 novembre 2017, dans un hôpital situé dans la ville portuaire d'Ismailia, dans l'est du pays. Des attaquants armés ont tué 305 fidèles dans une attaque à la bombe et au fusil contre cette mosquée bondée du Nord-Sinaï, signant l'attaque la plus meurtrière qu'ait connue le pays ces derniers temps. [STR/AFP]

Yassin Taher (à droite), gouverneur d'Ismailia, au chevet des victimes de l'attaque qui a visé la mosquée d'al-Rawda, non loin d'al-Arish, la capitale provinciale du Nord-Sinaï, le 25 novembre 2017, dans un hôpital situé dans la ville portuaire d'Ismailia, dans l'est du pays. Des attaquants armés ont tué 305 fidèles dans une attaque à la bombe et au fusil contre cette mosquée bondée du Nord-Sinaï, signant l'attaque la plus meurtrière qu'ait connue le pays ces derniers temps. [STR/AFP]

Des appareils de l'armée égyptienne ont frappé des repaires de militants dans le Nord-Sinaï samedi 25 novembre, en représailles au massacre qui a coûté la vie à des centaines de fidèles dans la mosquée al-Rawda du village.

Selon le procureur général, une trentaine d'activistes en tenue de camouflage arborant la bannière noire de « l'État islamique » (Daech) ont entouré la mosquée et massacré les fidèles qui s'y trouvaient lors des prières hebdomadaires du vendredi.

L'attaque à la bombe et au fusil perpétrée contre la mosquée du village d'al-Rawda à Bir al-Abed, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de la capitale provinciale d'al-Arish, a fait 305 victimes, dont 27 enfants.

Cent vingt-huit autres personnes ont été blessées, a fait savoir l'AFP.

La mosquée Garir dans le village d'al-Rawda dans le Nord-Sinaï a été la cible d'une attaque à la bombe et au fusil le 25 novembre. [Ahmed al-Sharqawi/Al-Mashareq]

La mosquée Garir dans le village d'al-Rawda dans le Nord-Sinaï a été la cible d'une attaque à la bombe et au fusil le 25 novembre. [Ahmed al-Sharqawi/Al-Mashareq]

Daech n'a pas revendiqué cet attentat, mais tous les regards se portent sur le groupe, dans la mesure où cette mosquée est associée aux partisans de la branche mystique soufie de l'islam sunnite, qu'il considère comme hérétique.

Les funérailles des victimes ont eu lieu le lendemain, et nombre d'entre elles ont été enterrées sans être lavées, dans leurs habits ensanglantés, selon les pratiques funéraires islamiques réservées aux martyrs, ont indiqué des responsables de la sécurité et des médecins.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré trois jours de deuil et a promis de « répondre avec une force brutale » à cette attaque.

« L'armée et la police vengeront nos martyrs et rétabliront la sécurité et la stabilité avec force dans les tout prochains jours », a-t-il promis lors d'une allocution télévisée.

Traque des coupables

Quelques heures plus tard, des appareils de l'aviation égyptienne ont traqué « les terroristes et découvert plusieurs véhicules utilisés lors de cette attaque, tuant leurs occupants non loin du lieu de l'attaque », a indiqué le colonel Tamer al-Refai, porte-parole de l'armée.

Al-Refai a précisé que 47 activistes ont été tués lors de frappes aériennes dans le Nord-Sinaï.

Des membres de la tribu al-Tarabeen, qui participent aux côtés des forces armées à la lutte contre Daech, ont également abattu dix militants qui tentaient de fuir la zone après l'attaque.

Le village d'al-Rawda abrite une population de 2 111 âmes, dont près de la moitié sont des hommes, a expliqué Mahmoud Ali, un habitant local.

« Plus d'un sur quatre a été tué lors de cette attaque terroriste », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

Parmi les morts se trouve « Cheikh Moussa Abou Nousair, un cheikh de l'ordre soufi jarir », a-t-il expliqué, ajoutant que « les auteurs visaient très certainement les cheikhs de l'ordre soufi, parce que les habitants avaient par le passé reçu des avertissements ».

Ayman Eid, un survivant du massacre dans la mosquée, a expliqué que les militants portaient des uniformes paramilitaires.

« Les fidèles de la mosquée s'apprêtaient à marquer l'anniversaire de l'assassinat de Cheikh Souleiman Abou Harraz, assassiné par Daech le 19 novembre 2016 », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

Daech est derrière cette attaque

Cette attaque contre la mosquée du village d'al-Rawda confère une nouvelle dimension aux opérations menées par Wilayat Sinaï, un affilié de Daech, a expliqué le major général et spécialiste militaire Mahmoud Zaher.

« Daech n'a jamais lancé d'attaques de cette ampleur contre des mosquées, et personne ne s'attendait donc à une telle attaque », a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« Le groupe a commis ce massacre en restant fidèle à sa croyance dans le principe d'al-wala wal bara (loyauté et désaveu), en vertu duquel ils tuent des coptes et des soufis », a-t-il précisé.

« Cette opération prouve que des éléments de Daech d'Irak et de Syrie ont rejoint le groupe au Sinaï », a précisé Zaher.

En 2013, Daech avait détruit les tombeaux d'al-Hassan al-Askari et d'al-Hadi en Irak, a-t-il rappelé. Le groupe avait également détruit le tombeau du prophète Seth et la tombe de Jonah (Nabi Younous), dans la ville irakienne de Mossoul en 2014.

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Nos condoléances à l'Egypte et à son peuple généreux pour les victimes de l'attaque de la mosquée de Bir al-Abed! Ils sont par tous les moyens des martyrs, et nous nous consolons d'abord. Les tueurs criminels ne sont pas musulmans et n'appartiennent à aucune religion ou secte parce que toutes les religions divines interdisent le meurtre d'âmes et l'effusion du sang. Si vous voulez connaître l'auteur, cherchez l'ennemi d'hier et l'allié d'aujourd'hui. Nous répétons nos condoléances.

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