Politique

Al-Hariri dit que la démission est en attente et s'engage à rester au Liban

par AFP

Le Premier ministre libanais Saad al-Hariri accueille ses partisans à son arrivée à son domicile à Beyrouth le 22 novembre. [Stringer / AFP]

Le Premier ministre libanais Saad al-Hariri accueille ses partisans à son arrivée à son domicile à Beyrouth le 22 novembre. [Stringer / AFP]

Le Premier ministre libanais, Saad al-Hariri, a déclaré mercredi 22 novembre qu'il suspendait sa démission surprise, en attendant les pourparlers, offrant ainsi une issue potentielle à une crise politique qui a secoué le pays.

Dans un discours élogieux devant de grandes foules de sympathisants rassemblés devant sa maison de Beyrouth, il a promis qu'il resterait dans le pays et protégerait sa "stabilité".

Le Liban a été jeté dans la tourmente par l'annonce choque de démission d'Al-Hariri le 4 novembre à partir de de l'Arabie Saoudite .

La démission a fait craindre que le Liban ne soit paralysé par les tensions régionales.

Quelques heures après son retour à Beyrouth, al-Hariri a rencontré le président Michel Aoun, qui avait refusé d'accepter la démission du Premier ministre jusqu'à son retour au Liban.

"J'ai discuté de ma démission avec le président de la république qui m'a demandé d'attendre avant de la soumettre ... et de permettre plus de consultations", a déclaré M. Hariri aux journalistes par la suite.

"J'ai accepté cette demande".

Al-Hariri a indiqué qu'il espérait que sa décision "permettrait un dialogue sérieux d'une manière sérieuse ... qui réglerait les différends".

En annonçant sa démission, il avait critiqué sévèrement l'Iran et son allié libanais, le Hezbollah, affirmant qu'ils avaient pris le contrôle du Liban et déstabilisaient la région.

Il a également déclaré avoir été forcé de quitter le Liban à cause de menaces à sa sécurité, invoquant l'assassinat en 2005 de son père, l'ancien premier ministre Rafik Hariri.

Le gouvernement de consensus pourrait être sauvé

Mais il a laissé la porte ouverte au retrait de la démission si le Hezbollah cesse de participer aux conflits régionaux.

Al-Hariri accuse le groupe de violer la politique libanaise de "dissociation" des conflits régionaux en combattant aux côtés du gouvernement syrien et en aidant les combattants Houthi (Ansarallah) au Yémen.

La décision fait baisser la température après des semaines de tensions, et certains analystes ont laissé entendre qu'un accord pourrait être trouvé pour sauver le gouvernement de consensus formé par Hariri il y a un peu moins d'un an.

"Ce que cela signifie, c'est qu'il y a encore de la place pour des discussions en coulisses et des négociations", a déclaré Maha Yahya, directeur du groupe de réflexion du Carnegie Middle East Center.

"Al-Hariri n'aurait pas accepté cela [autrement]", a-t-elle ajouté.

"Il y a déjà un consensus derrière cela, il y a un accord qui est en train d'être élaboré, nous ne savons toujours pas quels sont les détails."

L'accueil du héros

Malgré les difficultés potentielles, al-Hariri a semblé détendu alors qu'il assistait à un défilé militaire pour marquer le Jour de l'Indépendance du pays, et est ensuite apparu dans sa maison de Beyrouth, où de nombreux partisans s'étaient rassemblés.

Alors que la musique de fête jouait, la foule scandait "Saad, Saad" et brandissait le drapeau bleu de son parti "le Mouvement du Futur".

"Je reste avec vous", a déclaré al-Hariri, dans un discours emphatique prononcé à la porte de sa maison dans le centre de la capitale.

"Nous continuons ensemble, pour être la première ligne de défense du Liban et de sa stabilité".

À l'extérieur de sa maison, Hala, âgé de 32 ans, agita avec enthousiasme un drapeau bleu du mouvement du Futur.

"Il a réussi à rassembler le Liban", a-t-elle déclaré à l'AFP.

"Son retour est très important, même s'il y a beaucoup de choses que nous ne comprenons pas".

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