Société

Des ONG libanaises encouragent les élèves à dialoguer

Par Nohad Topalian à Beyrouth

Des élèves de l'école St George dans la ville d'Achach, dans le district de Zgharta au Liban, posent pour une photo pendant une session de formation à la résolution de conflit. [Photo fournie par Dialogue for Life and Reconciliation]

Des élèves de l'école St George dans la ville d'Achach, dans le district de Zgharta au Liban, posent pour une photo pendant une session de formation à la résolution de conflit. [Photo fournie par Dialogue for Life and Reconciliation]

À l'école St George du village d'Achach, dans le district de Zgharta au nord du Liban, des élèves se sont rassemblés autour de Rita al-Agha, étudiante à l'université, pour l'écouter parler du dialogue et de l'acceptation des autres.

Des scènes similaires se sont déroulées dans d'autres écoles du Liban, où les écoliers apprennent à résoudre les conflits et à contrer l'extrémisme violent lors de cours dirigés par l'organisation Dialogue for Life and Reconciliation (DLR).

Les premières sessions ont eu lieu du 6 au 10 novembre, et les classes se poursuivront dans des écoles libanaises jusqu'à fin décembre, selon DLR, une organisation non gouvernementale crée en 2010.

Cette organisation cherche « à disséminer la culture de la diversité, du dialogue et de la réconciliation », a déclaré à Al-Mashareq Ziad Fahed, fondateur de l'organisateur et professeur de religions à l'université Notre Dame Louaize.

Des élèves de l'école St George dans la ville d'Achach, dans le district de Zgharta au Liban, participent à une classe de résolution de conflit. [Photo fournie par Dialogue for Life and Reconciliation]

Des élèves de l'école St George dans la ville d'Achach, dans le district de Zgharta au Liban, participent à une classe de résolution de conflit. [Photo fournie par Dialogue for Life and Reconciliation]

« Pour ce faire, nous avons créé l'Interfaith Dialogue Academy », a-t-il expliqué. « Nous formons des étudiants issus de l'ensemble du Liban et de toutes les religions, afin qu'ils puissent eux-mêmes propager cette culture parmi les écoliers. »

L'académie rassemble durant l'été un groupe varié d'étudiants dans des ateliers et des conférences, et ils passent du temps ensemble, ce qui leur donne l'occasion d'en apprendre plus sur les cultures et les traditions des autres, a-t-il rapporté.

« Cela leur permet d'aborder des sujets controversés grâce au dialogue, à l'ouverture et à l'acceptation des différentes opinions des autres », a poursuivi Fahed.

Ces étudiants transmettront l'expérience acquise « aux écoliers du Liban, du nord au sud, grâce à des ateliers de formation intensifs qui leur donnent la culture du dialogue », a-t-il indiqué.

Le dialogue favorise l'acceptation

Pendant cette formation estivale, les étudiants de l'Interfaith Dialogue Academy apprennent « comment répondre à la violence et l'extrémisme et à accepter les autres », a expliqué Fahed.

« Nous cherchons à encourager les étudiants à découvrir le patrimoine des autres, et nous y parvenons en disséminant une culture de la diversité et en favorisant les occasions de communication positive », a-t-il ajouté.

« Nous souhaitons créer un langage commun chez les étudiants, qui sont les fondations de l'avenir, afin qu'ils puissent vivre en paix loin de la violence, de l'extrémisme et des stéréotypes négatifs », a-t-il ajouté.

Al-Agha, étudiante à l'université Notre Dame Louaize âgée de 19 ans, s'est portée bénévole pour former des écoliers après son passage à l'Interfaith Dialogue Academy.

Al-Agha vient du village d'al-Nakhla, dans le district de Koura, où plusieurs mouvements religieux cohabitent. À l'académie, a-t-elle raconté à Al-Mashareq, elle a appris que le Liban peut être un modèle de coexistence pour plusieurs religions, où les particularités de chaque croyance sont respectées.

« L'académie nous a bien fait comprendre que les différences ne sont pas source de désaccord », a-t-elle déclaré, ajoutant que plusieurs participants et elle-même ont appris que l'ouverture aux autres et le dialogue sont efficaces pour lutter contre l'extrémisme.

Elle a transmis cette vision des choses à St George et dans d'autres écoles.

« C'était incroyable de voir leur réaction et leur conviction que le dialogue est la clef pour connaître les autres et mettre fin à la violence qui grandit autour d'eux », a-t-elle rapporté.

Résolution pacifique des conflits

L'organisation Common Effort, basée à al-Barraniya, à l'est de Sidon, travaille aussi à promouvoir la résolution pacifique des conflits chez les élèves et les familles.

Common Effort œuvre dans plusieurs parties du Liban pour faire valoir les concepts de résolution pacifique des conflits en organisant des camps d'été et des ateliers de formation dans des écoles, a expliqué sa directrice générale Tami Kozhaya à Al-Mashareq.

« Nous avons ouvert un camp d'été en septembre dernier à Beiteddine, où environ deux cents jeunes Libanais et Syriens de différentes confessions et âgés de 16 à 18 ans se sont réunis pour un atelier intitulé « Un peu de paix », a-t-elle relaté.

Kozhaya a expliqué que ce camp avait porté principalement sur le dialogue interreligieux, l'acceptation des autres et la prévention de l'extrémisme violent, surtout chez les jeunes élèves.

Les élèves libanais ont joué le rôle des réfugiés syriens, et vice-versa, pour aider chaque camp à comprendre les sentiments et les situations vécues par l'autre.

« Nous sommes en train d'organiser des visites réciproques entre les élèves libanais et les réfugiés syriens pour qu'ils apprennent à se connaître et voient que les différences ne sont pas forcément source de désaccords », a-t-elle ajouté.

Common Effort propose également des programmes qui apprennent aux élèves libanais et syriens les inconvénients de l'extrémisme violent et leur enseignent comment aborder des questions controversées grâce au dialogue et à la raison, a précisé Kozhaya.

Parmi ceux-ci se trouvait un programme d'été pour les jeunes à Wadi Khaled, dans le nord du Liban, portant sur la consolidation de la paix sur les réseaux sociaux, a-t-elle rapporté, ainsi que des conférences périodiques dans les écoles qui fournissent à leurs élèves des compétences de dialogue.

« Nous travaillons à apaiser les inquiétudes des jeunes et à dissiper leur peur, qui provient des préjugés qu'ils ont à l'égard des autres », a-t-elle conclu.

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