Sécurité

L'Égypte renforce la sécurité après une attaque dans le désert occidental

Par Ahmed al-Sharqawi au Caire

Une photo prise dimanche 22 octobre montre des ambulances garées devant un poste médical d'urgence sur la route du désert menant vers l'oasis de Bahariya, dans le désert occidental égyptien, sur les lieux d'une embuscade qui a tué au moins seize policiers vendredi. [Mohamed el-Shahed/AFP]

Une photo prise dimanche 22 octobre montre des ambulances garées devant un poste médical d'urgence sur la route du désert menant vers l'oasis de Bahariya, dans le désert occidental égyptien, sur les lieux d'une embuscade qui a tué au moins seize policiers vendredi. [Mohamed el-Shahed/AFP]

Les forces égyptiennes ont intensifié leurs efforts pour capturer des éléments extrémistes dans le désert occidental après une attaque sanglante vendredi 20 octobre contre un contingent de policiers près de Wadi al-Hitan, ont expliqué des responsables à Al-Mashareq.

Des extrémistes armés ont attaqué le contingent alors qu'il allait lancer l'assaut sur un repaire terroriste à al-Wahat al-Bahriya, dans le désert au sud-ouest de Gizeh, a fait savoir le ministère de l'Intérieur samedi dans une déclaration.

Seize policiers ont trouvé la mort dans la fusillade, qui s'est déroulée dans la zone Kilo-135 de l'autoroute al-Wahat, et treize autres ont été blessés, a rapporté le ministère.

Les blessés ont été évacués des lieux, mais les recherches sont toujours en cours pour retrouver un policier disparu, Mohammed al-Hayes.

Une photo prise samedi 21 octobre montre des véhicules et des véhicules de transport de troupes appartenant aux forces égyptiennes garés sur la route menant à l'oasis de Bahariya, dans le désert occidental égyptien. [Mohamed el-Shahed/AFP]

Une photo prise samedi 21 octobre montre des véhicules et des véhicules de transport de troupes appartenant aux forces égyptiennes garés sur la route menant à l'oasis de Bahariya, dans le désert occidental égyptien. [Mohamed el-Shahed/AFP]

Des forces communes de la police et de l'armée arrivées après l'affrontement initial ont tué quinze activistes ayant participé à cette attaque, lors de plusieurs opérations de ratissage et de recherche lancées dans la zone.

Attaquants non identifiés

Aucun groupe n'a pour l'instant revendiqué cette attaque, et les experts ne savent pas si al-Mourabitoun, affilié à al-Qaïda, ou Jund al-Khilafah, affilié à « l'État islamique » (Daech), est responsable.

Le colonel Khaled Okasha, ancien officier de l'armée faisant partie du Conseil national de lutte contre le terrorisme, a déclaré à Al-Mashareq qu'il pense qu'al-Mourabitoun est derrière cette attaque.

« Al-Mourabitoun est dirigé par Hesham Ali Ashmawi, un officier de l'armée renvoyé, et ses membres, qui ont combattu en Libye, sont très qualifiés et très entraînés », a-t-il précisé.

Des enquêtes indiquent qu'al-Mourabitoun est responsable de l'attaque à main armée du 19 juillet 2014 contre un poste de contrôle militaire de l'oasis d'al-Farafra près de la frontière avec la Libye, au cours de laquelle au moins 22 soldats égyptiens sont morts.

Le 11 octobre, un tribunal militaire égyptien a condamné à mort treize accusés, dont onze par contumace, pour avoir participé à cette attaque en 2014.

« Les forces du ministère de l'Intérieur qui ont été prises pour cible [vendredi] étaient parties en mission dans le désert et une zone montagneuse sans protection ni couverture aériennes suffisantes, et elles ne s'attendaient pas à être attaquées sur leur route », a-t-il rapporté.

« Ashmawi a peut-être mis en place des postes de surveillance sur la route qui l'ont prévenu du passage de cette force, permettant à ses éléments de tendre cette embuscade », a-t-il ajouté.

Dans le même temps, le journaliste Mahmoud Nasr, spécialiste des groupes terroristes, a confié à Al-Mashareq qu'il pense qu'il est possible que Jund al-Khilafah, affilié à « l'État islamique » (Daech) soit derrière cette attaque.

« Le groupe possède en effet des armes lourdes, comme celles utilisées dans l'attaque, dont des mitrailleuses PK et DShK », a-t-il expliqué.

« Le groupe a pu coopérer avec des éléments venus de Syrte, en Libye, après qu'ils eurent fui le siège qui s'y tient », a-t-il poursuivi. « Ces éléments sont très entraînés et capables de mener des opérations contre la police. »

Soutien aux forces égyptiennes

Okasha a souligné le fait que l'incident de vendredi « n'affectera pas les capacités de la police égyptienne ou la confiance que les Égyptiens ont en elle ».

« Les forces mènent actuellement un examen complet de Wadi al-Hitan et ont déjà mis au point leurs opérations de répression contre les éléments restants qui ont mené l'opération et pour trouver l'officier manquant », a-t-il ajouté.

Il a noté « qu'au cours des trois dernières années, la police a démantelé 1 064 cellules terroristes regroupées sous diverses idéologies et qui préparaient des attentats contre les Égyptiens ».

Les funérailles des militaires abattus ont eu lieu dans plusieurs provinces, lors desquelles les cercueils ont été recouverts du drapeau égyptien, a rapporté l'AFP.

Pendant ce temps, des déclarations condamnant l'attaque et offrant des messages de condoléances aux familles des victimes et au peuple égyptien affluent de la part d'organisations internationales et de pays étrangers.

Le Conseil de sécurité des Nations unies et l'Union européenne ont publié samedi des déclarations condamnant l'attaque, et la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique (OCI) se sont également exprimées contre celle-ci, a rapporté le journal égyptien Ahram Online.

De nombreux pays arabes et étrangers ont aussi dénoncé cette attaque, présentant leurs condoléances au peuple égyptien et demandant que les coupables soient traduits en justice.

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