L'Iran est confronté à des retombées après que l'Arabie saoudite ait déjoué le prétendu complot sur les installations pétrolières

Un incident dans lequel les forces navales saoudiennes ont arrêté un bateau chargé d'armes dans les eaux territoriales du royaume aura de graves conséquences politiques et diplomatiques pour l'Iran, à l'échelle régionale et internationale, a déclaré un expert militaire saoudien.

L'épisode constitue également un coup pour les projets régionaux du Corps de la Garde Révolutionnaire Islamique Iranienne (CGRI) , a annoncé l'ancien officier de l'armée saoudienne et attaché militaire, le général de division Mansour al-Shehri à Al-Mashareq.

La marine saoudienne a déjoué, la nuit du vendredi 16 juin, une tentative d'infiltration par trois bateaux portant des drapeaux rouges et blancs à proximité des plates-formes pétrolières de Marjan, près de la frontière koweïtienne, a rapporté lundi l'agence de presse saoudienne.

Des tirs d'avertissement ont été déclenchés, et l'un des bateaux a été capturé, tandis que les deux autres se sont enfuis, a déclaré l'agence, ajoutant qu'ils s'est avéré que le bateau capturé était rempli d'armes "à des fins subversives".

Dans un communiqué, le ministère saoudien de l'Information et de la Culture a déclaré que la marine avait arrêté trois éléments du CGRI, qui sont maintenant interrogés par les autorités.

"Il est clair que le bateau était destiné à perpétrer un acte terroriste dans les eaux territoriales saoudiennes en vue de causer de graves dommages aux personnes et aux biens", a déclaré le ministère.

L'Iran a nié lundi que les trois hommes arrêtés sont des éléments du CGRI.

Majid Aghababaie, responsable des affaires frontalières au ministère iranien de l'Intérieur, a déclaré qu'ils étaient des pêcheurs du port iranien de Bushehr au sud, selon l'AFP.

"Ils sont de Bushehr et ils étaient en train de pêcher lorsqu'ils ont été arrêtés par les gardes-côtes saoudiens", a-t-il précisé dans des dépêches publiées par l'agence de presse ILNA. "Il n'y a aucune preuve qu'ils sont du personnel militaire".

Une histoire d'interférence régionale

Le CGRI s'ingère dans les affaires régionales par ses mandataires et ses affiliés,comme le Hezbollah , ou au moyen des escarmouches politiques, a déclaré Al-Shehri.

Avec l'incident du vendredi, «il semble maintenant qu'il est passé au stade de l'intervention directe avec des groupes armés», a-t-il déclaré.

L'arrestation du bateau et la mise en échec d'une attaque potentielle ont causé un coup dur aux plans du CGRI a-t-il déclaré, notant que "les trois détenus représentent une preuve irréfutable de l'ingérence de l'Iran qui ne peut être niée".

Les bateaux étaient dirigés vers les plates-formes flottantes offshore du champ pétrolier de Marjan, qui incluent la plus grande plate-forme pétrolière offshore d'Aramco.

"Tout acte de sabotage aurait causé de lourdes pertes financières à l'entreprise et perturbé le niveau de production de pétrole", a souligné Al-Shehri, ajoutant qu'une catastrophe environnementale potentielle aurait pu être causée par des fuites d'huile et de pétrole.

"Si les bateaux du CGRI avaient réussi à atteindre la plate-forme, il aurait été très difficile d'utiliser des armes contre eux, de crainte de causer des dommages à la plate-forme ou d'enflammer des substances combustibles", a-t-il expliqué.

Le CGRI est intervenu directement en Syrie sous prétexte de lutter contre le terrorisme, a déclaré Al-Shehri, mais la question est différente dans le cas de l'Arabie saoudite et aura de graves conséquences politiques et diplomatiques.

Cela peut inclure l'imposition de nouvelles sanctions à l'Iran et au CGRI, car le royaume devrait aborder la question de cette agression - qui peut être qualifiée d'intervention militaire directe - avec des instances internationaux, a-t-il précisé.