Religion

Les Yéménites affluent au hadj malgré des conditions difficiles

Par Faisal Darem à Sanaa

Des pèlerins se regroupent à La Mecque pour pratiquer le hadj lors d'une saison précédente. De nombreux Yéménites se déplacent pour accomplir ce rituel religieux cette année, et les agences n'acceptent plus de candidatures, car elles ont atteint leur capacité maximale. [Photo fournie par Samy al-Banna]

Des pèlerins se regroupent à La Mecque pour pratiquer le hadj lors d'une saison précédente. De nombreux Yéménites se déplacent pour accomplir ce rituel religieux cette année, et les agences n'acceptent plus de candidatures, car elles ont atteint leur capacité maximale. [Photo fournie par Samy al-Banna]

Les agences du hadj et de l'oumra au Yémen ont indiqué avoir cessé de prendre les candidatures pour le hadj cette année en raison de l'important nombre d'inscriptions précoces, et ce, malgré une augmentation du quota pour les pèlerins yéménites.

Le ministère des Dotations et du Conseil avait déjà annoncé que ceux qui souhaitaient accomplir le hadj en 2017 pourraient s'inscrire entre le 11 et le 31 mai.

Dans un communiqué publié par les médias locaux, le ministre des Dotations et du Conseil Ahmad Attiyah a déclaré que le secteur des services du hadj avait procédé aux arrangements nécessaires pour garantir le succès du pèlerinage annuel.

Le ministère a approuvé 151 agences pour l'inscription des pèlerins dans tout le pays, a-t-il fait savoir, et a fixé le tarif standard à 5 850 riyals saoudiens (1 560 $).

Le tarif du hadj couvre le coût de l'hébergement à La Mecque, le transport vers la Grande mosquée et Médine, ainsi que des services et frais administratifs additionnels.

Attiyah a conseillé aux candidats pèlerins de ne pas traiter avec des agences non autorisées ni de payer des frais autres que ceux définis par le ministère, car cela pourrait conduire à la suppression de leurs noms des listes.

Le ministère a mis en place des contrôles pour garantir le retour des pèlerins au Yémen après qu'ils auront accompli les rituels du hadj, a-t-il fait savoir, ajoutant que des poursuites en justice seront engagées contre les établissements qui ne respectent pas les normes du ministère.

L'année dernière, a-t-il ajouté, seul 1 % des pèlerins yéménites n'est pas revenu, après que le ministère eut fait appliquer des lois obligeant les agences du hadj à garantir le retour de leurs pèlerins au Yémen. Des contrôles stricts restent en place pour cette année, a-t-il précisé.

Forte demande

Des responsables d'agences du hadj et de l'oumra ont indiqué qu'il y avait eu une très forte demande pour les inscriptions et la réservation de places en avance pour le pèlerinage, ce qui a mené à la fermeture du processus de réservation avant le début de la période officielle d'inscription.

« Bien que le quota pour les Yéménites soit passé de 18 000 à 24 000, la participation est élevée, et l'agence a déjà terminé l'inscription de pèlerins dans sa succursale de la province d'Hadramaout il y a deux mois », a indiqué à Al-Mashareq Salem ben Tayeh, directeur de l'agence al-Hadrami pour le hadj et l'oumra.

« L'agence Al-Hadrami s'est vue attribuer 180 pèlerins, et le processus de transport en groupe commencera au mois de Dhu al-Qidah [qui commence cette année le 24 juillet] », a-t-il précisé.

En raison du nombre limité de pèlerins l'année dernière, et comme aucun pèlerin n'a été autorisé en 2015 parce que la guerre empêchait les autorités des deux pays de mener à bien les arrangements, il y a eu une augmentation de la demande cette année.

Cela a poussé les gens à réserver leurs places avant la fin officielle du processus d'inscription, a-t-il expliqué.

Al-Tayeh a indiqué que l'agence ne pouvait plus accepter de nouvelles candidatures, car les places dont elle disposait ont toutes été réservées.

Déplacement par voie terrestre

Badr al-Assad, directeur commercial de l'agence de voyages, du hadj et de l'oumra Al-Isa'i a déclaré à Al-Mashareq que l'agence avait bouclé le processus d'inscription pour ses deux cents places dès que l'annonce de l'ouverture des inscriptions avait été faite.

« Les réservations du pèlerinage de l'année dernière ont été reportées à cette année pour les pèlerins que l'agence n'avait pas pu envoyer vers les lieux sacrés pour diverses raisons », a-t-il expliqué.

L'agence accepte désormais les candidatures sur liste d'attente, au cas où un pèlerin ne pourrait pas se déplacer pour des raisons de santé ou liées au voyage qui se déroulera cette année par voie terrestre uniquement, a-t-il poursuivi.

« Certains pèlerins ont demandé à voyager en avion, mais les circonstances de cette année l'interdisent », a-t-il ajouté.

L'une des raisons derrière cette forte demande est que les réservations se font en 4e classe économique, qui est la façon la plus abordable de voyager, a déclaré Mohammad Jheish, directeur commercial à l'agence al-Hajar al-Aswad du hadj et de l'oumra.

« Cela correspond aux moyens financiers de la majorité des Yéménites, et représente la plus forte demande par rapport aux années précédentes », a-t-il précisé à Al-Mashareq.

Jheish a ajouté que son agence enverrait cette année cinquante pèlerins, et n'a pu vendre de places que par sa succursale d'Hadramaout, ce qui place l'agence en position de faiblesse à Sanaa, où elle a dû décliner de nombreuses candidatures.

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