Réfugiés

Nouvelle carte d'aide : la confusion subsiste chez les réfugiés

Par Nohad Topalian à Beyrouth

Un père syrien et son fils reçoivent de l'aide dans un camp de réfugiés dans la vallée de la Bekaa, au Liban. L'année dernière, les agences d'aide ont lancé une carte unique pour faciliter l'accès à l'aide. [Photo fournie par le HCR]

Un père syrien et son fils reçoivent de l'aide dans un camp de réfugiés dans la vallée de la Bekaa, au Liban. L'année dernière, les agences d'aide ont lancé une carte unique pour faciliter l'accès à l'aide. [Photo fournie par le HCR]

Plus de six mois après l'introduction d'un nouveau système de carte commune pour la distribution d'aide au Liban, les réfugiés syriens indiquent que frustration et incompréhension règnent toujours à propos de cette carte et de la façon dont elle fonctionne.

Cette carte de débit commune, appelée « carte rouge », réunit les efforts du Programme alimentaire mondial (PAM), du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et du Lebanon Cash Consortium (LCC).

Son but était d'améliorer l'accès à l'aide en permettant à ses détenteurs d'acheter eux-mêmes de la nourriture dans l'un des 480 magasins partenaires du PAM, ou de retirer de l'argent liquide à n'importe quel distributeur automatique au Liban.

La carte a été lancée en octobre avec l'espoir qu'elle faciliterait la communication avec plus d'un million de réfugiés syriens dans 2 000 villes.

Mais beaucoup de réfugiés expliquent ne l'avoir toujours pas reçue, tandis que d'autres affirment ne pas avoir pu l'utiliser pour obtenir de l'aide humanitaire, financière ou alimentaire.

Certains réfugiés qu'Al-Mashareq a rencontrés ont indiqué que même s'ils ont reçu la carte, ils n'ont pas pu avoir accès à l'aide hivernale, comme Aïsha Mohammed, âgée de 31 ans et originaire d'Alep, qui vit avec sa famille dans le camp de Bar Elias, dans la vallée libanaise de la Bekaa.

« Je vis dans ce camp avec ma famille depuis trois ans », a-t-elle raconté à Al-Mashareq. « Nous nous sommes inscrits auprès du HCR et nous avons reçu une carte blanche, qui nous a permis de retirer de l'argent pour l'aide hivernale pendant cinq mois cet hiver. »

Mohammed, dont le mari travaille dans l'agriculture et dont les cinq enfants vont à l'école publique l'après-midi, a rapporté avoir reçu la nouvelle carte en décembre, après avoir été informée de sa disponibilité par SMS.

« Je n'ai pu retirer que 147 dollars d'aide hivernale avec celle-ci. Je n'ai pas pu obtenir d'aide alimentaire avec la carte », a-t-elle ajouté, expliquant qu'elle s'attendait à recevoir une aide alimentaire de 27 dollars par jour et par personne avec cette carte.

« Je m'attendais à recevoir cette aide alimentaire, qui s'élève à 189 dollars pour notre famille de sept personnes, mais cela ne s'est pas produit », a-t-elle fait savoir. « Pendant ce temps, d'autres familles reçoivent l'aide hivernale, ainsi que l'aide alimentaire mensuelle. »

Après s'être renseignée auprès du HCR, elle a ensuite appris que la carte ne lui donnait droit « qu'à l'aide hivernale, qui est celle que je recevais depuis le début ».

Incompréhension générale

Le problème principal de la nouvelle carte est que beaucoup de gens ne comprennent pas « comment la carte fonctionne et les limites de ce qu'elle apporte comme avantages », a précisé Khaled Kabbara, agent de relations externes du HCR.

« Ceux qui possèdent la carte commune n'ont pas tous droit au retrait de toutes les aides fournies par les agences d'aide travaillant au Liban », a-t-il déclaré à Al-Mashareq.

Certains réfugiés n'avaient qu'une carte d'aide alimentaire, et après l'avoir échangée contre une carte commune, ils ne peuvent s'en servir que pour retirer de l'aide alimentaire, a-t-il expliqué.

« Ceux qui avaient une carte d'aide hivernale et une autre carte pour l'aide alimentaire peuvent désormais bénéficier de ces deux types d'aide avec la carte commune, et cela est également vrai pour ceux qui disposent d'une carte de protection », a indiqué Kabbara.

Avoir une carte commune ne signifie pas que le détenteur de cette carte peut retirer tous les types d'aide, mais seulement celle à laquelle ils avaient droit à l'origine, a-t-il expliqué.

« Beaucoup de réfugiés n'ont pas compris, car ils pensaient que la carte commune leur donnait accès à tous les types d'aide », a-t-il indiqué.

La distribution des cartes précédentes, ainsi que des nouvelles, « est basée sur une évaluation du statut et des besoins de chaque famille », a-t-il expliqué.

« Les agences d'aide ont distribué des cartes communes à 900 000 réfugiés sur les 1 011 000 inscrits auprès du HCR, et tous ont reçu l'aide hivernale de 147 dollars par mois pendant cinq mois, et continuent de recevoir l'aide alimentaire mensuelle avec la carte commune, à hauteur de 27 dollars par mois et par membre », a-t-il rapporté.

De nombreux types d'aide

Kabbara a expliqué que 55 000 familles syriennes, soit 22 % des familles inscrites, reçoivent 175 dollars en argent liquide fournis par les agences participantes.

Dans le même temps, 8 000 personnes reçoivent l'aide en argent liquide attribuée aux plus nécessiteux, a informé Kabbara, qui va de 200 à 300 dollars par mois, et qui est versée pour une période allant de trois à douze mois.

« Nous continuons à distribuer la carte commune aux réfugiés qui n'ont pas pu la recevoir cet hiver, et à en faire bénéficier de nouvelles familles après avoir évalué leur statut économique et social », a-t-il poursuivi.

« Nous proposons de nombreux types d'aide, et chaque réfugié reçoit l'aide spécifiée par l'évaluation de ses besoins par les agences », a-t-il expliqué.

Chaque type d'aide dispose de son propre mécanisme d'évaluation, a-t-il ajouté.

Toute personne jugée admissible pour une aide spécifique, ou toutes les aides, reçoit une carte commune ; si ce n'est pas le cas, elle n'en reçoit pas, a expliqué Kabbara.

Aimez-vous cet article?

2 COMMENTAIRE (S)

Politique Commentaire * INDIQUE CHAMP NÉCESSAIRE 1500 / 1500

Je suis enregistré auprès de la Commission. Cependant, on m'a refusé toute l'aide pendant trois ans.

Répondre

J'ai reçu la carte rouge il y a deux mois. Chaque fois que je contacte la Commission, ils me disent que j'ai droit à une assistance. L'organisation Vision m'a contacté le mois dernier et m'a demandé pourquoi je n'ai pas retiré mon aide. Quand je vais au centre, je découvre qu'il n'y a rien dans la carte. J'ai cassé ma jambe allant et venant au (illisible). J'aurais épargné mes efforts plutôt que de chercher à obtenir cette aide.

Répondre