Éducation

Les bourses d'études aident les Syriens et les Jordaniens en difficultés

Mohammed Ghazal à Amman

Des étudiants se promènent à travers le campus de l'Université Jordanienne Allemande, où un nouveau programme offre aux réfugiés syriens et aux jeunes jordaniens défavorisés des bourses universitaires. [Photo de la page Facebook de l'Université Jordanienne Allemande]

Des étudiants se promènent à travers le campus de l'Université Jordanienne Allemande, où un nouveau programme offre aux réfugiés syriens et aux jeunes jordaniens défavorisés des bourses universitaires. [Photo de la page Facebook de l'Université Jordanienne Allemande]

Un nouveau programme accorde de l'aide aux réfugiés syriens en Jordanie et les étudiants à faible revenu du royaume pour accéder à l'enseignement supérieur et à la formation professionnelle.

Le programme, lancé le 7 mars par le Fonds de d'Affectation Spéciale de l'UE et supervisé par l'Université Jordanienne Allemande, vise à accorder des bourses d'études aux réfugiés et aux Jordaniens défavorisés.

L'accord de partenariat, signé par Andrea Matteo Fontana, qui dirige la délégation de l'UE à Amman et le président de l'Université jordanienne allemande, Natheer Abou Obeid, fait partie de l'initiative NoLostGeneration.

Grâce au programme, le Fonds d'Affectation Spéciale de l'UE engagera 11 millions d'euros (11,67 millions de dollars) pour fournir 1 000 bourses d'études.

L'Université Jordanienne Allemande est à la tête du programme, qui est mis en œuvre dans le cadre d'un partenariat public-privé impliquant l'Université Jordanienne pour la Science et la Technologie, l'Université Zarqa et la Faculté Al-Qods.

Ce partenariat offre des programmes de formation professionnelle en gestion d'entreprise, ainsi que des programmes de licence et de maîtrise dans un large éventail de disciplines, à environ 300 étudiants jordaniens et 700 étudiants syriens.

Réaliser le potentiel de la jeunesse

Le programme vise à aider les jeunes à réaliser leur potentiel, a déclaré à Al-Mashareq l'économiste Hossam Ayesh.

"Le manque de possibilités d'éducation pour un grand nombre de réfugiés syriens est un phénomène dangereux, car ces jeunes seront confrontés à de nombreux problèmes à l'avenir et ne pourront pas avoir d'opportunités de travail", a-t-il souligné.

Le chômage peut à son tour conduire à des problèmes sociaux et financiers, a-t-il expliqué.

"Nous devons élargir l'exécution de ces programmes pour que l'éducation atteigne un plus grand nombre, tant les réfugiés que les Jordaniens moins fortunés", a-t-il ajouté.

Le taux de chômage chez les jeunes jordaniens est de 16%, et il est très élevé chez les jeunes syriens dans le royaume, ce qui oblige à accorder plus d'attention à cette question", a-t-il dit.

Les programmes qui soutiennent l'enseignement supérieur pour les réfugiés syriens sont significatifs car beaucoup sont incapables de payer les frais de scolarité universitaire, a déclaré Salloum Hamouda, réfugié syrien et père de cinq.

"J'ai un fils de 19 ans", a-t-il déclaré à Al-Mashareq. "Il a quitté l'école il y a quatre ans et a commencé à travailler pour m'aider à répondre aux besoins de notre ménage".

"Mon fils Qosay a perdu ses chances de formation scolaire parce que nous n'avions aucun espoir que je pourrais l'envoyer à l'université, même s'il réussissait à l'école secondaire publique", a-t-il déclaré.

Suppression des obstacles à l'éducation

Alors que les étudiants réfugiés ont un accès limité à l'enseignement supérieur et à la formation professionnelle, beaucoup ont du mal à obtenir même l'éducation la plus élémentaire.

Dans un rapport du 5 avril, Human Rights Watch (HRW) a appelé les pays donateurs à s'assurer que les enfants réfugiés syriens ne sont pas privés d'éducation.

"Les donateurs et les pays hôtes ont promis que les enfants syriens ne deviendraient pas une génération perdue, et pourtant, six ans après la crise, c'est exactement ce qui se passe", a déclaré Bill Van Esveld, chercheur principal des droits de l'enfant chez HRW.

"Les gouvernements impliqués doivent absolument réparer ce qui ne fonctionne pas et, pour ce faire, ils ont besoin de meilleures informations sur le nombre d'enfants qui fréquentent l'école et sur la façon dont les fonds sont fournis", a-t-il indiqué.

Lors d'une conférence de février 2016 à Londres, les donateurs et les pays hôtes se sont engagés à faire en sorte que tous les enfants réfugiés syriens de la région soient inscrits à l'école au cours de l'année scolaire 2016-2017.

À l'époque, l'ONU a estimé que 715 000 enfants réfugiés syriens, âgés de 5 à 17 ans, n'avaient aucune éducation en Jordanie, en Turquie et au Liban.

Les dernières estimations de l'ONU indiquent que 536 000 enfants syriens ne sont toujours pas scolarisés dans ces pays.

Les donateurs à la conférence de Londres ont promis de fournir un financement annuel de 933 millions de dollars pour l'éducation dans les pays d'accueil, y compris 250 millions de dollars pour la Jordanie, et de fournir suffisamment de cette aide avant le début de l'année scolaire pour que les pays hôtes prévoient des programmes et les mettent en service.

Mais la Jordanie a indiqué que, en septembre, son déficit de financement était de 171 millions de dollars, et il était encore de 71 millions de dollars d'ici la fin de décembre.

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3 COMMENTAIRE (S)

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Je dois compléter mes études universitaires dans une université jordanienne. Je suis étudiant, mais j'ai quitté les cours après avoir étudié la génie informatique et l'information pendant quatre ans. Il me restait seulement un an avant l'obtention du diplôme, mais je ne pouvais pas le faire. J'espère recevoir une bourse pour le faire. J'ai quitté l'université en 2012 et je n'ai pas repris mes cours depuis.

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Je suis diplômé en économie de l'Université de Damas. J'espère recevoir une bourse pour commencer ma maîtrise.

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Je suis un étudiant syrien résidant en Jordanie. J'ai un certificat d'école secondaire, section sciences.

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