Droits de l'Homme

Les primo-demandeurs d'assistance trouvent une aide au Liban

Par Nohad Topalian à Beyrouth

Des réfugiés syriens et irakiens reçoivent de l'aide de la part de Mission de Vie à Antélias, au Liban. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Des réfugiés syriens et irakiens reçoivent de l'aide de la part de Mission de Vie à Antélias, au Liban. [Nohad Topalian/Al-Mashareq]

Alors que la situation se détériore pour de nombreuses familles de réfugiés syriens et irakiens au Liban, de nombreuses organisations travaillent pour les aider à faire face aux difficultés du déplacement et répondre à leurs besoins de base.

Parmi elles se trouve Mission de Vie, dirigée par le révérend Wissam Maalouf. Par ses divers projets sur le terrain, cette association fournit de la nourriture, des vêtements, des médicaments et des soins médicaux aux pauvres du Liban.

Mission de Vie a récemment mené à bien sa quatrième campagne Unité et solidarité, qui avait commencé la distribution d'aide fin 2016, et l'a terminée le 20 mars.

Cette année, cette campagne en trois phases a touché plus de mille familles libanaises, syriennes et irakiennes dans le besoin, beaucoup d'entre elles recevant de l'aide pour la première fois, ont précisé des responsables de la campagne à Al-Mashareq.

Lors de la phase finale de la campagne, de l'aide a été distribuée à deux cents familles au quartier général de l'organisation à Antélias, le ministre libanais des Affaires sociales Pierre Bou Assi participant aux efforts de distribution.

« Les institutions de l'État et les organisations de la société civile sont liées les unes aux autres, car ces organisations, ainsi que les organisations religieuses, répondent à des besoins auxquels les agences de l'État ne peuvent pas répondre », a déclaré Bou Assi.

Demandeurs d'aide pour la première fois

Parmi les personnes recevant de l'aide pour la première fois, la réfugiée irakienne Aziza Namroud a expliqué à Al-Mashareq que depuis qu'elle et sa famille ont quitté Mossoul en 2014, ils ont vécu « dans des circonstances financières très difficiles ».

« Nous avons quitté Bassorah en tant que réfugiés en 2007 après que mon fils a été tué par des terroristes, et nous nous sommes installés à Mossoul pour en être déplacés encore une fois en 2014 vers le Liban à cause de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) », a-t-elle raconté.

Namroud, qui vit désormais à Sad el-Baouchriye avec son mari et leurs deux fils, a précisé que c'était la première fois que sa famille recevait de l'aide depuis qu'ils étaient devenus des réfugiés.

« Avant aujourd'hui, nous n'avions frappé à la porte d'aucune organisation pour obtenir de l'aide », a-t-elle affirmé. « Nous nous reposions sur ce qu'il nous restait d'argent et l'indemnisation pour les martyrs que nous recevions du gouvernement irakien après la mort de mon fils. »

Mais avec la détérioration graduelle des conditions, Namroud a expliqué qu'elle avait cherché de l'aide auprès de Mission de Vie.

« L'aide qu'ils nous ont donnée devrait aider à faire vivre ma famille pendant plusieurs semaines », a-t-elle indiqué, ajoutant qu'elle s'était inscrite pour recevoir une aide périodique de la part de Mission de Vie, car sa famille n'est inscrite auprès d'aucune organisation humanitaire.

Hésitation à demander de l'aide

Antoinette Georges Fannoun, originaire d'Alep et âgée de 70 ans, est venue voir l'organisation pour la première fois pour demander une aide alimentaire après beaucoup d'hésitation.

« J'ai vraiment essayé de ne pas arriver au point où j'aurais besoin de demander de la nourriture à une organisation », a déclaré Fannoun, qui vit dans une pièce modeste du district d'al-Hadath.

« Mais il ne me reste plus d'argent, et mon fils unique, qui a 37 ans, n'a pas trouvé de travail », a-t-elle raconté à Al-Mashareq.

« C'est la première fois depuis que nous sommes arrivés au Liban il y a deux ans que mon mari et moi demandons de l'aide », a déclaré Iman Zeitoun, mère de deux jeunes enfants originaire de Damas.

« Nous connaissons des difficultés financières parce que mon mari a perdu son travail dans un restaurant », a-t-elle expliqué à Al-Mashareq.

Sa famille possède un numéro d'inscription du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) depuis 2015, a-t-elle fait savoir, mais ne l'a utilisé qu'une fois pour obtenir de l'aide de la part du HCR et de Médecins sans frontières lorsqu'elle a accouché de sa fille.

C'était il y a presque deux ans, a-t-elle ajouté.

« Je ne sais pas comment Mission de Vie nous a trouvés, mais nous leur sommes reconnaissants pour leur initiative, les rations de nourriture complètes et les vêtements qu'ils nous ont donnés pour nos enfants », a affirmé Zeitoun.

Services pour les plus pauvres

« Depuis sa création en 2000, Mission de Vie s'est assigné pour mission de fournir des services aux plus pauvres sans discrimination de couleur, d'origine ou de religion », a indiqué Maalouf. « Nous travaillons activement pour servir les réfugiés syriens et irakiens et les Libanais pauvres, et à ce jour nous apportons de l'aide à plus de 500 familles. »

Avec sa campagne Unité et solidarité, l'organisation cherche à atteindre de nouvelles familles qui vivent « dans la pauvreté et loin des yeux », a déclaré Maalouf.

Ces familles « ne reçoivent d'aide d'aucun organisme officiel ou d'organisation s'occupant de déplacement », a-t-il poursuivi.

« Au cours de la troisième et dernière phase de la campagne de cette année, qui s'est terminée le 20 mars, nous avons distribué une aide complète à 200 nouvelles familles libanaises, syriennes et irakiennes », a-t-il fait savoir.

La première et la seconde phase ont aidé 1 000 familles dans plusieurs régions, a-t-il précisé, distribuant des rations alimentaires, comprenant des fruits et des légumes, et des vêtements pour enfants et adultes, des jouets, des couvertures et d'autres objets de première nécessité.

« Ce que nous leur donnons les aide à faire face à la difficulté de leurs vies quotidiennes loin de chez eux et à rester déterminés », a affirmé Maalouf.

« Notre travail ne se limite pas à leur apporter de l'aide, mais aussi à être à leurs côtés, à écouter leurs problèmes, à les aider à affronter les défis et à leur trouver du travail », a-t-il indiqué, ajoutant que l'aide « ne s'arrête pas à la fin de la campagne ».

L'aide en continu inclut le fait de rendre visite aux familles chez elles et leur apporter l'aide donnée par la population libanaise locale, a-t-il déclaré.

« Nous voulons affirmer notre présence constante à leurs côtés pour leur dire qu'on ne les oublie pas dans ces circonstances de vie qui leur sont imposées par la guerre dans leur pays », a-t-il conclu.

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4 COMMENTAIRE (S)

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Que la paix soit sur vous! Je suis un réfugié syrien issu de la province de Deir Ezzor. J'ai cherché l'asile au Liban et j'ai été inscrit auprès de la Commission depuis 2015. Cependant, ma famille et moi n'avons bénéficié de rien. Nous sommes une famille de cinq personnes. Aidez-nous s'il vous plaît. Mon téléphone portable est 0096171739846. Je suis allé à plus d'une organisation, mais je n'ai profité de rien. Mes dépenses, y compris le loyer, sont élevées.

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J'ai une très grande famille que je ne peux pas nourrir. J'ai 8 enfants et ma femme, et j'ai besoin de votre aide. Ma femme et moi sommes très malades. Aidez-moi, s'il vous plaît. Je vous remercie!

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Nous espérons recevoir de l'aide car la situation est très mauvaise et aucune organisations ne fournit de l'aide.

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Même si je subviens au besoins de deux petites filles et leur mère, je n'ai reçu aucune aide alimentaire et aucun autre type d'aide. Je suis Syrien.

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