Sécurité

L'Égypte déclare l'état d'urgence pour combattre les menaces terroristes

Waleed Abou al-Khair au Caire

Des unités de l'armée égyptienne se déploient après la déclaration de l'état d'urgence suite à deux attentats le 9 avril contre des églises coptes à Tanta et Alexandrie. [Photo fournie par les forces armées égyptiennes]

Des unités de l'armée égyptienne se déploient après la déclaration de l'état d'urgence suite à deux attentats le 9 avril contre des églises coptes à Tanta et Alexandrie. [Photo fournie par les forces armées égyptiennes]

L'Égypte a déclaré l'état d'urgence suite aux récentes attaques de « l'État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) contre deux églises coptes, une mesure nécessaire pour maintenir la sécurité du pays, selon des experts.

Cette nouvelle décision accélérera la mise en application des mesures de sécurité visant à traquer les personnes suspectées de terrorisme, ont-ils affirmé à Al-Mashareq, et elle rendra leur poursuite en justice plus facile.

Le Président Abdel Fattah al-Sissi a annoncé l'état d'urgence pendant un discours, peu de temps après les attaques mortelles du dimanche des Rameaux (9 avril) contre des églises de Tanta et d'Alexandrie.

L'EIIL a revendiqué ces attentats, qui ont fait 45 morts et au moins 70 blessés.

Au cours d'une session le 10 avril, le cabinet a décidé de faire passer la décision présidentielle devant le parlement pour un vote, celui-ci l'ayant approuvée le 11 avril.

Déploiement de l'armée à grande échelle

Conformément à la loi d'urgence, d'importantes unités de l'armée ont été déployées dans toutes les provinces égyptiennes pour aider les autres institutions de sécurité à protéger les civils et les bâtiments publics et privés.

Le général de brigade Mahmoud Salem, de la police du Caire, a expliqué à Al-Mashareq que l'état d'urgence était un dernier recours dans la guerre contre le terrorisme, car les attentats menacent directement la paix civile et la stabilité sociale.

« Avec cette loi, un nombre important de membres des forces armées seront déployés sur le terrain pour aider la police et d'autres secteurs de la sécurité », a-t-il indiqué.

« La loi autorise les raids nécessaires sur des lieux suspects, qui peuvent être des repaires terroristes, sans avoir à attendre une autorisation légale qui pourrait permettre aux terroristes de s'échapper », a ajouté Salem.

Ces mesures sont d'une importance capitale, en raison de la manière dont les terroristes agissent, a-t-il affirmé, que ce soit par des opérations de loups solitaires ou des cellules dispersées, car il est évident qu'ils utilisent plusieurs lieux pour la surveillance et la préparation avant leurs attaques.

Après que l'armée eut attaqué des repaires et des caches d'armes d'extrémistes à Jabal al-Halal, dans le centre du Sinaï , des opérations de représailles étaient attendues, a-t-il poursuivi, notant que la loi d'urgence et le déploiement additionnel de troupes aident à les empêcher.

Dispositions légales pour la mesure

Jaafar al-Ammouri, professeur de droit constitutionnel à l'université d'Aïn Shams a déclaré à Al-Mashareq que l'état d'urgence avait été imposé conformément à la loi n° 162 de 1958.

Selon cette loi, l'état d'urgence peut également être déclaré après une catastrophe naturelle ou d'autres événements tragiques menaçant la stabilité du pays.

« L'état d'urgence est levé lorsque la menace n'existe plus », a-t-il précisé.

Cette loi a été mise en application plusieurs fois depuis 1969, a-t-il ajouté. Le Président déclare l'état d'urgence, que le cabinet doit approuver avant d'être soumis au vote du parlement.

La loi d'urgence autorise les mesures exceptionnelles que les autorités de sécurité jugent nécessaires pour répondre à une certaine menace, a-t-il expliqué.

« Celles-ci comprennent la possibilité de définir les heures d'ouverture des magasins et la capacité d'en fermer certains à des heures spécifiques de la journée », a-t-il fait savoir.

Elles incluent aussi l'interdiction des grands rassemblements, l'imposition d'un couvre-feu « et le fait de donner à certains responsables une autorité spéciale sans avoir à utiliser la procédure normale, qui prendrait plus de temps pour être approuvée », a-t-il ajouté.

Ces mesures permettent aussi aux autorités de contrôler, de censurer et de confisquer des messages, documents imprimés et autres outils de communication, ainsi que de confisquer armes, munitions et permis de feux d'artifice.

Sensibiliser aux dangers du terrorisme

Avec l'armée égyptienne dans les rues et menant les opérations de sécurité, les civils se sentent désormais en sécurité, a rapporté à Al-Mashareq le professeur de droit pénal Ahmed Omar, de l'université de Mansourah.

La loi d'urgence renvoie directement les personnes suspectées de terrorisme devant le procureur d'État, plutôt que de suivre le processus habituel des tribunaux civils, qui suivent une approche classique et peuvent prendre des années, a-t-il expliqué.

Sans cela, a-t-il précisé, « des informations clefs ne peuvent être obtenues rapidement et la justice ne peut être faite pour ceux qui sont reconnus coupables d'actes terroristes ».

Il a souligné l'importance de déclarer l'état d'urgence parallèlement à une campagne nationale de sensibilisation sur le terrorisme et ses dangers.

Cela devrait aider les civils à comprendre les raisons de la déclaration de l'état d'urgence et les résultats désirés, a-t-il indiqué.

« L'objectif est de faire prendre conscience aux Égyptiens qu'ils constituent une ligne de défense qui facilite la tâche aux forces de sécurité », a déclaré Omar.

Les civils doivent répondre aux ordres donnés à tout moment, en particulier lorsqu'il s'agit d'évacuer certaines zones ou l'imposition de couvre-feux pendant une durée donnée, ou concernant l'ouverture des magasins limitée à certaines heures, a-t-il indiqué.

Omar a précisé que ces mesures sont principalement mises en place pour « protéger les gens de la menace du terrorisme et pour trouver les terroristes ».

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1 COMMENTAIRE (S)

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Ce n'est pas un Etat; Plutôt, ce sont des chiens et des fils de chiens. Ce sont des terroristes [illisible] et des Américains. Ils n'ont rien à voir avec l'Islam. Lorsque vous les décrivez comme un Etat, vous devenez complices, et cela deviendrait un journal d'ordures appartenant au moutons!

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