Politique

Les infractions du Hezbollah menacent la souveraineté et la prospérité du Liban

Par Junaid Salman à Beyrouth

Un soldat libanais à un poste militaire dans le sud du Liban. [Photo fournie par l'armée libanaise]

Un soldat libanais à un poste militaire dans le sud du Liban. [Photo fournie par l'armée libanaise]

Des responsables et des analystes libanais indiquent à Al-Mashareq qu'ils craignent qu'après avoir apporté la stabilité dans le sud du Liban après des années de conflit, la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU soit menacée.

Cette résolution est à la base de la sécurité nationale, ont-ils affirmé, soulignant l'importance de continuer à en faire respecter les conditions.

La résolution 1701 a appelé à un arrêt complet des hostilités au sud de la rivière Litani, à ce que le gouvernement libanais et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) « déploient leurs forces ensemble dans tout le sud », et à ce que le gouvernement étende son contrôle « sur tout le territoire libanais ».

« Le Hezbollah, qui avait alors accepté la résolution à contrecœur, en a profité », a expliqué l'ancien ministre des Affaires sociales Rashid Derbas à Al-Mashareq, car elle offre « une garantie que la région du Sud-Liban est gérée internationalement ».

La population du sud du Liban profite également de la résolution, a-t-il ajouté, car elle a apporté la stabilité à la zone, et parce que la présence de la FINUL a généré une activité économique qui renforce l'économie locale.

La résolution 1701 a aidé le Liban a asseoir sa souveraineté en déployant ses propres forces le long de ses frontières terrestres et maritimes, a indiqué le député libanais Fadi al-Habr, du parti des Phalanges libanaises.

Elle a aidé l'armée libanaise, avec l'appui du Conseil de Sécurité de l'ONU, à se déployer à la frontière internationale au sud, a-t-il précisé à Al-Mashareq.

« La résolution comprenait le retrait des armes du Hezbollah de la région au sud de la rivière Litani, préparant le terrain pour la collecte de ces armes et l'intégration du Hezbollah dans les institutions de l'État », a-t-il rapporté à Al-Mashareq.

L'objectif était de faire en sort que seule l'armée libanaise soit responsable de la protection du Liban, a-t-il expliqué.

« Le comportement continu du Hezbollah, selon ses objectifs régionaux [dirigés par] l'Iran, contredit la souveraineté du Liban et des résolutions de l'ONU, en particulier la résolution 1701 », a déclaré al-Habr.

Le parti ralentit donc les succès de revitalisation de l'économie libanaise et la possibilité d'établir un état d'institutions, a-t-il affirmé.

La résolution à la base de la stabilité

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Sigrid Kaag, a décrit la résolution 1701 comme « vitale pour la stabilité et la sécurité du Liban » et a souligné que celle-ci appelle au désarmement de « tous les groupes armés ».

Cela signifie « aucune arme hors du contrôle de l'État », a précisé Kaag dans un message publié sur les réseaux sociaux.

La résolution de l'ONU stipule clairement que l'armée libanaise doit être renforcée pour pouvoir mener à bien toutes ses tâches de défense, a-t-elle déclaré au journal An-Nahar.

« Certaines parties au Liban sont sélectives dans la façon dont elles adhèrent à la résolution 1701 de l'ONU, choisissant les clauses qui leur conviennent le mieux et rejetant celles qui ne leur plaisent pas », a indiqué à Al-Mashareq Fares Soueid, coordinateur du secrétariat général du 14 mars.

Cette résolution, « à en croire tous les Libanais, a apporté la stabilité à la région depuis 2006, comme le prouve le fait que la région au sud de la rivière Litani jouit d'une stabilité politique et de sécurité », a-t-il ajouté.

Contourner la résolution fait courir au pays le risque de perdre un facteur stabilisateur très important, a-t-il expliqué, la décrivant comme « une véritable ceinture de sécurité ».

« De multiples violations de la résolution 1701 ont lieu encore aujourd'hui », a déclaré Shafiq Masri, professeur de relations internationales qui enseigne dans plusieurs institutions éducatives.

Ce qui est important, cependant, « est qu'elle fournit un mécanisme opérationnel, c'est-à-dire le comité de liaison », qui envoie des rapports sur les violations au secrétaire général de l'ONU et aux gouvernements concernés, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

Appels pour la neutralité du Liban

Lors d'une interview accordée le 11 mars à Sky News Arabia, l'ancien ministre libanais de la Justice Ashraf Rifi a décrit la possession illégale d'armes par le Hezbollah comme « un outil pour le chaos utilisé par l'Iran dans la région afin d'accomplir ses ambitions expansionnistes ».

Les ambitions de l'Iran ne prennent pas en compte les intérêts du Liban et sa souveraineté, sa stabilité et ses relations avec d'autres pays de la région, a-t-il poursuivi.

Dans sa déclaration ministérielle de décembre, le gouvernement a affirmé son « respect de toutes les chartes et résolutions internationales et son engagement envers la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU et au soutien des forces de l'ONU opérant au Liban ».

La déclaration a souligné « le besoin de dissocier le Liban des conflits externes » et a affirmé son engagement à respecter la Charte de la Ligue arabe, notamment l'article 8.

Ce dernier appelle chaque État membre à respecter les systèmes de gouvernement établis chez les autres comme concernant exclusivement ces États, a indiqué la déclaration, et de s'abstenir de toute action calculée pour changer les systèmes de gouvernement établis.

Le communiqué a également appelé à « l'adoption d'une politique étrangère indépendante basée sur [le service] des intérêts supérieurs du Liban et le respect des lois internationales afin de préserver le pays comme un espace de paix, de stabilité et de convergence ».

Lors d'une réunion du cabinet le 17 février, le Premier ministre Saad Hariri a déclaré que le Liban est protégé par ses excellentes relations avec le monde arabe.

Protéger le Liban des menaces externes dérive également de la politique suivie par le président et le gouvernement, qui est basée sur l'adhésion aux conventions et résolutions internationales, en particulier la résolution 1701, a-t-il affirmé.

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