Terrorisme

Des parlementaires veulent améliorer la réponse pénale au terrorisme

Par Waleed Abou al-Khaïr au Caire

Un policier égyptien inspecte les lieux de l'explosion d'une bombe ayant visé l'église copte Saint-Pierre et Saint-Paul le 11 décembre dans le quartier d'Abbasiya au Caire. Une récente conférence à Assouan a appelé à une législation solide pour endiguer le terrorisme et pour une plus grande coopération entre les agences gouvernementales sécuritaires, militaires, politiques et économiques. [Khaled Desouki/AFP]

Un policier égyptien inspecte les lieux de l'explosion d'une bombe ayant visé l'église copte Saint-Pierre et Saint-Paul le 11 décembre dans le quartier d'Abbasiya au Caire. Une récente conférence à Assouan a appelé à une législation solide pour endiguer le terrorisme et pour une plus grande coopération entre les agences gouvernementales sécuritaires, militaires, politiques et économiques. [Khaled Desouki/AFP]

La menace grandissante du terrorisme et de l'idéologie extrémiste pour la paix et la sécurité pousse de nombreux pays du monde islamique à revoir leurs approches juridiques et pénales à ce problème en cours.

Des parlementaires du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord réunis en début du mois dans la ville égyptienne d'Assouan ont rédigé un ensemble de recommandations visant à mettre en place les fondements juridiques solides de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation.

Cette conférence, organisée du 31 janvier au 2 février par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime en partenariat avec le parlement égyptien, l'Union interparlementaire et l'Assemblée parlementaire de la Méditerranée, a abordé les défis que constitue l'extrémisme menant au terrorisme et les réponses pénales préventives.

« Il n'est pas possible d'éliminer le terrorisme par des efforts unilatéraux sans coopération avec d'autres États », a déclaré Sami Gheit, participant à cette conférence et chercheur au Centre Al-Sharq pour les études régionales et stratégiques.

Des parlementaires discutent des défis présentés par l'extrémisme menant au terrorisme et les réponses pénales préventives lors d'une conférence à Assouan. [Photo fournie par Middle East News Agency]

Des parlementaires discutent des défis présentés par l'extrémisme menant au terrorisme et les réponses pénales préventives lors d'une conférence à Assouan. [Photo fournie par Middle East News Agency]

La conférence a présenté « une importante opportunité pour parvenir à une vision internationale commune sur la création d'une législation et de recommandations pour sévir contre l'idéologie extrémiste, enrayer sa diffusion et assécher ses sources de façon permanente », a indiqué Gheit à Al-Mashareq.

Les diverses sessions de la conférence ont abordé les causes de la propagation du terrorisme et de l'idéologie extrémiste, les méthodes utilisées par les groupes terroristes pour proliférer et recruter de nouveaux membres, et les perspectives de développement de politiques nationales efficaces pour empêcher et contrer l'extrémisme.

Recommandations

Les participants ont présenté douze recommandations prenant en compte les facteurs sociaux, politiques et culturels qui encouragent la diffusion de l'extrémisme.

Ce sont « les mêmes facteurs que les groupes terroristes exploitent dans leurs opérations de recrutement dans le monde entier », a affirmé le journaliste égyptien Alsayyed Abdel Fattah Ali, spécialiste des groupes extrémistes ayant participé à la conférence.

Ces recommandations ont porté sur le développement de cadres nationaux et régionaux pour contrer la radicalisation, l'extrémisme et l'incitation, l'accent étant mis sur l'État de droit comme principe primordial.

Elles ont inclus le besoin pour les parlementaires « de développer une fondation juridique nationale pour des plans d'action conçus pour contrer l'extrémisme sur la base du respect des droits de l'Homme et de l'État de droit », a rapporté Ali à Al-Mashareq.

Ces recommandations ont appelé à atteindre un développement durable, éradiquer la pauvreté, garantir l'accès à l'éducation pour tous et l'égalité des genres et créer des emplois décents pour tous, a-t-il ajouté.

Elles ont également appelé à répondre aux défis des prisons nationales lorsqu'il s'agit des prisonniers extrémistes.

Il a été demandé aux parlements de continuer à soutenir l'approche préventive du système pénal pour freiner le terrorisme, et d'activer des initiatives bilatérales entre eux pour améliorer le dialogue et l'échange d'expertise.

Approche internationale

« Cette conférence confirme la détermination de la communauté internationale à faire face à l'idéologie extrémiste et ses racines [...] à travers une coopération internationale », a affirmé Abdoul Nabi Bakkar, professeur à l'Université Al-Azhar et chercheur en politique.

Les parlements sont d'une grande importance car ils représentent leur propre peuple et qu'ils sont la source principale de législation, a-t-il expliqué à Al-Mashareq.

« Tous les pays du monde doivent se tenir au courant des dernières tendances extrémistes et terroristes et travailler à créer de nouvelles lois sophistiquées pour y mettre fin », a déclaré Bakkar.

Les recommandations émises ne concernent pas seulement les parlements, mais toutes les agences de l'État, a-t-il poursuivi.

Affronter le terrorisme exige que toutes les agences de sécurité, militaires, politiques et économiques unissent leurs forces pour développer des plans antiterroristes solides pour chaque pays, qui seront ensuite partagés avec d'autres pays, enrichis et affinés afin d'assiéger le terrorisme et atteindre à ses véritables racines, a-t-il conclu.

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