Diplomatie

Une initiative cherche à faire du Liban un centre du dialogue

Par Jounaïd Salman à Beyrouth

Les participants ont assisté à une présentation au cours du « Forum international du dialogue et des meilleures pratiques 2016 » à l'Université Notre-Dame (UND) au Liban le 3 novembre. L'Initiative libanaise pour le dialogue (ILD) et l'UND demandent au secrétaire général de l'ONU de reconnaître le Liban comme centre international pour le dialogue. [Photo fournie par l'ILD]

Les participants ont assisté à une présentation au cours du « Forum international du dialogue et des meilleures pratiques 2016 » à l'Université Notre-Dame (UND) au Liban le 3 novembre. L'Initiative libanaise pour le dialogue (ILD) et l'UND demandent au secrétaire général de l'ONU de reconnaître le Liban comme centre international pour le dialogue. [Photo fournie par l'ILD]

Dans une région gangrenée par les conflits, un groupe de diplomates et d'universitaires expérimentés espèrent faire du Liban un centre international pour la résolution de conflit et le dialogue.

Le Liban a subi plusieurs guerres et conflits armés, et ces crises ont toujours été résolues par les négociations et le dialogue.

Bien que petit par la taille géographique, la grande diversité religieuse et politique du Liban , sa position centrale et ses fortes migrations font de lui l'hôte idéal pour les rencontres et le dialogue pour résoudre les conflits du monde entier, ont indiqué les parties prenantes.

Un espace pour le dialogue

Le mois dernier, l'Université Notre-Dame (UND) de Beyrouth a accueilli un forum international de leaders politiques et religieux, d'universitaires et de diplomates pour explorer la possibilité de faire officiellement du pays « un espace pour le dialogue parmi les civilisations et les cultures ».

L'université a accueilli cet événement ainsi que l'Initiative libanaise pour le dialogue (ILD) en partenariat avec les Initiatives pour le changement.

L'initiative cherche à établir le Liban comme centre international pour le dialogue reconnu par l'ONU, a déclaré Guita G. Hourani, secrétaire général de l'ILD et directeur du Centre libanais de recherche sur l'émigration à l'UND.

En 2014, Hourani a lancé une pétition adressée au secrétaire général de l'ONU afin de capitaliser sur l'appel de l'ancien président Michel Sleiman en novembre 2008 pour désigner le Liban comme « centre international pour la gestion du dialogue des civilisations et des cultures et ainsi un laboratoire mondial pour le dialogue entre les entités ».

« Nous pensons que le Liban est plus qu'un pays ; c'est un message de liberté, un modèle de pluralisme et un espace spécial pour le dialogue et la coexistence de différentes cultures, ethnies et religions », a expliqué la pétition. « Nous croyons également que la vocation du Liban est d'incarner ce message et s'efforcer de le vivre afin d'en faire la promotion malgré tous les défis et les obstacles rencontrés. »

La diversité sectaire est source d'opportunité

« Les Libanais de manière générale ne voient pas la diversité sectaire comme une menace, mais comme une source de richesse et une opportunité de guider le dialogue au Moyen-Orient », a déclaré Hourani à Al-Mashareq.

L'adoption de cette initiative par l'ONU aiderait à la mise en place des tâches les plus nobles, a-t-elle indiqué, à savoir « empêcher les guerres destructrices sur toute la planète et préserver la paix ».

L'initiative contribuera à promouvoir le dialogue auprès des pays et des parties opposées en établissant un centre pour le dialogue qui s'occupe des conflits contemporains nationaux, régionaux et mondiaux pour tenter de les limiter tout en renforçant la réconciliation, la justice sociale et l'établissement de la paix, a-t-elle indiqué.

L'initiative a créé une stratégie de travail en trois points, a précisé Hourani.

La première étape consiste à signer la pétition en ligne destinée au secrétaire général de l'ONU, a-t-elle déclaré.

La seconde est de faire ratifier l'initiative par des entreprises, des associations religieuses et de la société civile, et des partis politiques, a-t-elle expliqué.

La troisième étape implique « l'organisation de sessions de dialogue annuelles internationales au Liban où deux équipes antagonistes seraient réunies pour discuter de leurs différences et accentuer l'importance du dialogue ».

La première session de dialogue internationale organisée par l'initiative s'est tenue à l'UND le 3 novembre, où le Kosovo et la Serbie ont été invités à dialoguer, a fait savoir Hourani.

Promouvoir une culture du dialogue

La pétition en ligne de la campagne a récolté jusqu'ici 7 000 signatures.

« Nous espérons obtenir 10 000 signatures de figures connues pour pouvoir présenter la pétition au secrétaire général de l'ONU pour l'approbation du Liban comme centre international du dialogue », a indiqué Hayat Arslan, membre du comité consultatif de l'ILD, à Al-Mashareq.

« Accomplir cette étape donnerait au Liban une position morale et en ferait un pays neutre », a-t-elle expliqué.

Arslan a souligné l'importance de créer une culture du dialogue et d'en faire l'apologie auprès du peuple libanais.

Ceci aiderait à « empêcher les factions politiques à s'en remettre à des puissances externes pour atteindre une position plus forte dans le pays », a-t-elle ajouté.

« Le dialogue est l'identité du Liban et sa mission, car aucune société pluraliste ne peut vivre sans dialogue dans le sens de l'acceptation de la pluralité et des différences », a indiqué Mohammed al-Sammak, secrétaire général du Comité national du dialogue islamo-chrétien et conseiller du grand mufti du Liban.

L'avantage de la reconnaissance du Liban comme centre international du dialogue par l'ONU tient au fait qu'elle donnerait au Liban une couverture onusienne pour son rôle dans la promotion du dialogue, a-t-il indiqué à Al-Mashareq.

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