Santé

La guerre au Yémen favorise la propagation de la gale à travers le pays

Faisal Darem à Sanaa

Des cliniques de santé mobiles du ministère yéménite de la santé publique procèdent à des examens sur les personnes intérieurement déplacées dans un camp dans la province d'Amran. [Photo du ministère yéménite de la santé publique]

Des cliniques de santé mobiles du ministère yéménite de la santé publique procèdent à des examens sur les personnes intérieurement déplacées dans un camp dans la province d'Amran. [Photo du ministère yéménite de la santé publique]

Les autorités médicales au Yémen expriment leur inquiétude face au nombre croissant de transmissions de la gale dans les camps pour personnes intérieurement déplacées (PID) à travers le Yémen.

Les responsables du ministère yéménite de la santé publique et de la population indique que depuis juin, plus de 2 500 cas ont été enregistrés aux provinces d'Amran, Saada, Hodeidah et Hajjah.

Médecins Sans Frontière (MSF) a annoncé dans un communiqué publié le 19 juin que le nombre de cas de gale dans la province d'Amran au nord du Yémen a augmenté à 1 927 en mai en raison des difficultés confrontées par les résidents à cause du conflit en cours.

L'organisation a dit que le nombre de cas qu'elle a traité dans la province a augmenté de manière continue pendant les quelques mois derniers: 123 en janvier, 131 en février, 254 en mars, 576 en avril et 1 927 en mai.

MSF a précisé qu'elle mène « une campagne de sensibilisation à travers ses cliniques de santé mobiles et traite tous les cas qui se rendent à ces cliniques mobiles », en particulier dans la direction de Khamr.

Propagation au-delà des camps

Cette maladie de la peau se propage d'un camp pour PID à un autre dans la province d'Amran «et il est à craindre qu'elle ne se propage parmi la population [générale] », a dit Mohamed Harmal, directeur général de l'Unité Exécutive pour les PDI basée à Sanaa.

Par conséquent, il est interdit aux résidents d'Amran d'entrer au camp pour donner la nourriture et aide médicale aux PID par crainte de propagation de la maladie à la population générale.

Harmal a dit que Global Protection Cluster, un groupe d'agences et organisations gouvernementales qui œuvrent pour aider les PID ,a essayé de « déplacer les camps marginalisés des PID d'Amran à la direction de Harf Soufyan pour les mettre en quarantaine et ainsi faciliter l'accès de la nourriture et l'aide sanitaire », mais les résidents locaux là-bas ont refusé de les accueillir par crainte de propagation de la maladie.

Il a indiqué que la gale s'est propagée aussi dans les provinces de Saada et Chabwa, « et nous leur avons envoyé des tentes d'assistance pour contribuer au traitement des personnes infectées par la maladie ».

Harmal a dit que la gale s'est propagée initialement dans la province de Saada parmi les résidents qui l'ont transportée avec eux lorsqu'ils se déplacent à d'autres régions à cause de la guerre.

Mesures préventives

« Le nombre d'infections peut augmenter car la gale est une maladie contagieuse si des mesures sanitaires préventives ne sont pas prises et les patients ne sont pas mis en quarantaine et leurs équipements ne sont pas stérilisés et brûlés », a dit le porte-parole du ministère yéménite de la santé publique et de la population Dr. Tamim al-Chami à Al-Shorfa.

« Le ministère de la santé supporte la majeure partie de la charge en raison du manque de moyens financiers en plus de la pénurie des médicaments et des équipements à cause de la guerre», a-t-il dit.

Abdoul Hakim al-Kahlani, directeur de l'épidémiologie au ministère de la Santé et de la population, a indiqué que la prévention de la maladie est liée à l'hygiène personnelle, et au lavage des matelas et couvertures de lits ainsi que leur exposition au soleil.

« Le ministère, en collaboration avec l'Organisation Mondiale de la Santé, l'UNICEF [Fonds des Nations unies pour l'Enfance], MSF, et l'organisation internationale d'aide CARE, répond aux besoins des citoyens infectés par la mise en oeuvre de mesures, dont l'envoi d'équipes médicales et épidémiologiques pour faire des sondages, surveiller les cas, examiner les symptômes et après traiter les cas sur une base individuelle », a dit al-Kahlani à Al-Shorfa.

Il a ajouté que l'OMS et MSF fournissent les médicaments nécessaires puisque le ministère «souffre d'une pénurie de médicaments, de moyens et de fonds pour couvrir les coûts de fonctionnement en raison de conditions prévalentes de guerre dans le pays ».

Al-Kahlani a précisé qu'ils travaillaient avec plusieurs organisations sur « la sensibilisation des PID et des enfants des écoles sur la maladie, comment elle se transmet, les modes de prévention, tout en mettant l'accent sur l'hygiène personnelle ».

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