Ramadan

Les mosquées de Sanaa combattent l'extrémisme pendant le Ramadan

Par Faisal Darem à Sanaa

Des fidèles écoutent le sermon d'un prédicateur yéménite dans la mosquée d'al-Rahbi à Sanaa. [Faisal Darem/Al-Shorfa]

Des fidèles écoutent le sermon d'un prédicateur yéménite dans la mosquée d'al-Rahbi à Sanaa. [Faisal Darem/Al-Shorfa]

Pour tenter de diffuser les valeurs de tolérance dans les mosquées durant le mois sacré du Ramadan, le bureau de Sanaa du ministère des Dotations et de l'Orientation met en place un programme de sensibilisation aux dangers de l'extrémisme.

Cette initiative, lancée par des prédicateurs et des murshids (conseillers religieux), a pour but de proposer des programmes d'orientation et des conférences religieuses, et de distribuer des documents promotionnels comme des magazines et des brochures à des mosquées dans tout la capitale yéménite.

Ce programme propose plus de mille activités pendant tout le mois sacré, y compris des conférences dans les mosquées, des soirées du Ramadan, des concours de Coran, des cours religieux, des séminaires culturels et des manifestations organisées contre la guerre en cours au Yémen, a détaillé Abdul Rahman al-Moshaki, directeur général adjoint du bureau des Dotations de Sanaa.

Un message religieux sain

Les prédicateurs et les conseillers sensibilisent les gens sur des questions de religion et sur le rôle des fidèles dans le maintien de la sécurité et de la stabilité dans la société, a-t-il expliqué à Al-Shorfa.

Ils « corrigent certaines fausses idées résultant de mauvaises campagnes de mobilisation, comme l'appel au jihad que certains utilisent pour leurs propres bénéfices, sans prendre en compte les enseignements clairs et honnêtes de l'Islam », a-t-il expliqué.

« Les conseillers religieux et les prédicateurs jouent un rôle important pour transmettre un message religieux et culturel sain à la société », a-t-il ajouté.

Ce programme est mis en œuvre dans les dix directorats de la capitale et comprend la nomination de certains conseillers pour des conseils publics, afin d'augmenter leur portée dans la société, a déclaré Jameel Faraj, l'un des conseillers participant au programme et membre du comité chargé de superviser sa mise en place.

Parmi les nombreux buts du programme, a-t-il poursuivi, le plus important est « d'inspirer l'auditoire par le modèle de la vie du Prophète Mahomet, qui traitait Musulmans comme non-Musulmans de manière équitable, et d'inculquer les valeurs de don et de générosité, en particulier pendant le Ramadan ».

Ce programme a aussi pour but de soutenir des valeurs comme la patience, et de favoriser une atmosphère de compassion et de réconciliation parmi les gens, a-t-il expliqué à Al-Shorfa.

Les sermons du vendredi dans les mosquées ont été unifiés, a précisé Faraj, les prédicateurs ayant reçu pour instruction d'utiliser leur style personnel, surtout lorsqu'il s'agit d'expliquer l'importance de la cohésion sociale atteinte grâce aux dons et à la zakat, qui doit être donnée à l'État.

Renoncer à la violence et à l'extrémisme

Ce programme se déroule « sans accroc et selon le planning », a indiqué Mohammed al-Faqih, un prédicateur de la mosquée d'al-Jaradi à Sanaa.

« Pendant le Ramadan, beaucoup de concepts de l'Islam sont corrigés, comme l'importance des bons traitements entre les gens et le fait de s'attacher aux valeurs nobles de l'Islam à travers son comportement plutôt que de simplement accomplir les rites comme la prière, le jeûne, la zakat et d'autres », a-t-il déclaré à Al-Shorfa.

Pendant le mois sacré, les gens passent plus de temps dans les mosquées, une situation dont les activités de ce programme doivent tirer parti pour diffuser les véritables valeurs de l'Islam, a-t-il indiqué.

Les prédicateurs et les conseillers religieux jouent un rôle essentiel pour « expliquer certains concepts qui pourraient dérouter beaucoup de gens à cause des différentes écoles et sectes de l'Islam ».

« Ceci est particulièrement vrai lorsqu'il s'agit de la culture de violence et l'extrémisme », a-t-il déclaré, ajoutant que « le Ramadan doit être un temps destiné à la réflexion, pour corriger les erreurs de nos comportements et revenir aux vraies valeurs de l'Islam comme la paix, la compassion et la réconciliation, parce que c'est une religion de vie, non pas de dévastation et de destruction ».

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